En dépit de la confirmation de l’efficacité du vaccin Pfizer en vie réelle, dès la première injection, se traduisant par une baisse des décès liés à la maladie de 72% dans un délai de 14 à 20 jours après la première dose chez les personnes vaccinées, tout âge confondu, l’Etat hébreu est confronté à une nouvelle hausse des infections, qui compromet un retour rapide à la « vie normale ».
Un R0 qui repart
Selon une information de la plateforme médicale Medscape, alors que la moitié de la population israélienne a reçu au moins une dose du vaccin à ARN de Pfizer/BioNTech, la fin du confinement pourrait finalement être retardée. La raison ? Un R0, le taux de reproduction du virus, qui repart à la hausse. « De 0,76 la semaine dernière, notre R0 devrait dépasser 1 ces prochains jours », a précisé le Pr Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université de Bar Ilan, en Israël.
« On espère que la vaccination continuera à protéger des cas graves et qu’il n’y aura pas de hausse des hospitalisations » après cette reprise épidémique, a ajouté l’immunologiste, également membre du conseil consultatif sur les essais cliniques des vaccins contre le Covid-19 au ministère de la Santé israélien. « Il faut maintenant patienter deux à trois semaines pour voir si cet effet protecteur est conservé face à la hausse des cas. »
Les indicateurs permettent toutefois d’entrevoir le scénario à venir : « on s’attend à un niveau élevé de contamination, mais en gardant les hôpitaux désengorgés et en limitant la mortalité, puisque 80 à 90% de la population à risque est désormais vaccinée. »
Des infections en hausse
Plusieurs causes peuvent expliquer ce regain de l’épidémie, qui reflète l’absence d’immunité collective. Tout d’abord, la hausse des transmissions coïncide avec la deuxième phase de déconfinement, qui s’est accompagnée de la réouverture des centres commerciaux et des lieux publics. Elle devrait aussi s’accentuer après les célébrations, le week-end dernier, de la fête religieuse du Pourim, qui a conduit à de nombreux rassemblements, malgré la mise en place d’un couvre-feu.
À la suite de cet événement, « on va avoir d’ici quelques jours une hausse assez importante des cas d’infection », a précisé le Pr Cohen. Le déroulement de la troisième phase du déconfinement, prévue à partir du week-end prochain (1er week-end de mars), va dépendre de l’évolution de la situation. Mais, si la reprise de l’école devrait être effective pour les adolescents de moins de 16 ans, la réouverture des bars et des restaurants apparait d’ores et déjà compromise, estime l’immunologue.
Le variant britannique, qui se retrouve désormais dans 90% des infections par le SARS-CoV2 en Israël, favoriserait également la circulation du virus, notamment chez les plus jeunes. S’il est démontré que le vaccin est efficace contre ce variant, des préoccupations persistent avec les variants sud-africains, brésiliens ou encore new-yorkais.
« On craint l’impact des variants du virus. Actuellement, 259 cas d’infection par le virus sud-africain sont recensés en Israël. Les personnes infectées sont suivies de très près » pour limiter la diffusion du virus, conclut le Pr Cohen.