Mémo sur la nouvelle classe écologique, de Bruno Latour et Nikolaj Schultz – Editions Les empêcheurs de penser en rond/ La Découverte, janvier 2022 – 96 pages
À quelles conditions l’écologie, au lieu d’être un ensemble de mouvements parmi d’autres, pourrait-elle organiser la politique autour d’elle ? Peut-elle aspirer à définir l’horizon politique comme l’ont fait, à d’autres périodes, le libéralisme, puis les socialismes, le néolibéralisme et enfin, plus récemment, les partis illibéraux ou néofascistes dont l’ascendant ne cesse de croître ? Peut-elle apprendre de l’histoire sociale comment émergent les nouveaux mouvements politiques et comment ils gagnent la lutte pour les idées, bien avant de pouvoir traduire leurs avancées dans des partis et des élections ?
Pour les auteurs, « le système de production est devenu un système de destruction ». « Produire, écrit Latour, c’est assembler et combiner, ce n’est pas engendrer, c’est-à-dire faire naître par des soins la continuité des êtres dont dépend l’habitabilité du monde. »
Concis, ce « mémo » tente de démontrer les conditions d’une nouvelle mobilisation écologique.
Bruno Latour, professeur associé au médialab de Sciences Po, est notamment l’auteur de Face à Gaïa. Huit conférences sur le Nouveau Régime Climatique (2015), de Où atterrir ? Comment s’orienter en politique (2017) et de Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres (2021).
Nikolaj Schultz, doctorant au Département de sociologie de l’université de Copenhague, travaille sur les classes géosociales.