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L’écosystème parisien des start-ups

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Le temps est révolu où toutes les startups dignes d’intérêt naissaient aux États-Unis, voire, plus précisément, dans la Silicon Valley. Aujourd’hui, des écosystèmes solides et florissants se sont développés aux quatre coins du monde. Le « Startup Genome » a compilé et analysé les données issues de 50 000 jeunes pousses pour évaluer la maturité des zones les plus actives, dont Paris fait partie… Et les résultats de la capitale française, parfois surprenants, permettront peut-être de relativiser quelques idées reçues et, surtout, pourraient aider à faire porter les efforts d’amélioration sur les points faibles avérés…

Premier enseignement de l’index global, qui compare les vingt principaux écosystèmes dans le monde : Paris obtient une relativement bonne onzième position au classement général, qui, en excluant l’Amérique du Nord (largement dominante), devient une troisième place, derrière Tel Aviv et Londres, mais devant Berlin, Sydney…

En observant de plus près les critères d’évaluation, on s’aperçoit que la principale qualité des startups parisiennes est leur « performance », telle que mesurée en prenant en compte les revenus, la création d’emplois, la croissance… Vient ensuite le « réseau de support », matérialisé essentiellement par une offre de services riches et facilement accessibles (alors que, dans le même domaine, les opportunités de mentorat et la variété des sources de financement laissent plutôt à désirer).

A l’opposé, la première faiblesse identifiée porte sur le « talent » des entrepreneurs : leur jeunesse, leur inexpérience, leur manque d’expertise, entre autres, les placent près du bas du tableau. Autre handicap notable, ils ne sont pas particulièrement enclins à adopter rapidement les toutes nouvelles technologies, techniques de management ou business models. Ceci pourrait être particulièrement inquiétant puisque, pour les auteurs de l’étude, ce critère serait un bon indicateur de succès futurs (sur lequel Sydney et Berlin se distinguent).

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Le profil détaillé de l’écosystème parisien montre une large similarité avec celui de la Silicon Valley, émaillée de quelques points de divergence béants, qui expliquent certainement les faiblesses citées précédemment. Par exemple, les entrepreneurs sont beaucoup moins nombreux en France à avoir plusieurs start-ups à leur actif, d’où leur manque d’expérience. Presque caricaturale, la comparaison des motivations de part et d’autre de l’Atlantique me semble tout à fait caractéristique de l’hexagone : nos compatriotes veulent prioritairement « créer un produit » et sont beaucoup moins intéressés à changer le monde…

Incidemment, la proximité des profils entre Paris et la Silicon Valley n’est pas nécessairement à considérer comme un avantage. En effet, l’étude développe l’argument selon lequel la Silicon Valley est (plus ou moins) imbattable sur son secteur et suggère au contraire que les écosystèmes les plus susceptibles de réussir sont ceux qui s’écartent de ce modèle et créent des approches originales. L’index global tend d’ailleurs à refléter cette vision, battant ainsi en brèche toutes les velléités de créer une Silicon Valley française.

L’analyse macroscopique de l’environnement révèle enfin un handicap majeur pour les start-ups françaises : le potentiel de financement dans les étapes avancées de développement est proche de 0. Cela signifie que les entreprises qui, atteignant une certaine maturité, recherchent des fonds pour industrialiser leur modèle et globaliser leur marché n’ont d’autre choix que de se tourner vers des capitaux étrangers. Logiquement face à ce constat, la recommandation aux politiques est de favoriser (fiscalement) ce type d’investissement.

En conclusion, les « difficultés » des start-ups parisiennes peuvent être imputées, pour l’essentiel, à deux facteurs étroitement liés. Le premier, celui des lacunes du système de financement, ne peut pas réellement étonner. Le second, moins intuitif, incriminerait plutôt la culture des entrepreneurs français (voire européens) : ils n’auraient pas, en majorité, l’ambition de construire des « empires » qui changent le monde, préférant souvent copier des modèles existants et les adapter à un marché local. Ce ne sont clairement pas les incitations classiques à la création d’entreprise qui corrigeront ce défaut…

(Article paru sur blog C’est pas mon idée ! 28 novembre 2012)

Pour aller plus loin

– Lire l’article « Pourquoi les start-ups françaises cherchent à s’américaniser »

– Lire l’article « Comment l’innovation est soutenue par le gouvernement US »

– Lire l’article « L’innovation est-elle toujours une priorité pour l’Europe ? »

– Lire l’article « Américaniser son développement  le choc des cultures »

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