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Ces îles de Méditerranée qui n’en étaient pas il y a 20 000 ans

Prospective sur leur devenir pour la fin du siècle

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Les îles, … de Deleuze (1) à Houellebecq (2), elles auront toujours été sources d’inspiration et lien de relations entre hommes et femmes, espace de la fiction, comme matériau d’imaginaire, ouvrant un champ de réflexion des plus stimulants. Jean-Marc Beynet écrit, lui, un ouvrage nous rappelant que si les îles côtières avaient souvent été appréhendées dans l’histoire humaine comme des lieux-refuges, des territoires d’isolement, de la quarantaine, … ces lieux maritimes peuvent aussi être vécus, on le voit en littérature et dans les médias, comme des territoires de « l’attente », une attente contemplative et méditative, insouciante devant tant d’aménités. Mais en conclusion, face aux risques climatiques et de santé, l’auteur nous invite à nous saisir sans tarder de l’enjeu de leur avenir.

Car promouvoir une vie littorale et insulaire plus résiliente face aux dangers, et encore tout aussi désirable, demandera d’imaginer ensemble, du terrestre au flottant, pour les « îles de demain », des figures inédites, bien intégrées dans l’épaisseur continentale et marine. De véritables « éco-socio- systèmes côtiers », à établir de manière pertinente entre « gens de terre et gens de mer » (3). 

En ces temps de crise, il revient de convaincre qu’il est de bon augure de miser sur la solidarité

Je partage cette conviction profonde. Mais une fois terminée la lecture de l’ouvrage – et en particulier le dernier chapitre « Ces îles demain » – c’est par une conséquence indirecte, autant qu’imprévue de la gestion du Covid-19 que, comme l’auteur, ma pensée a été troublée du fait du souvenir du premier « mouvement migratoire intérieur » (épiphénomène ?) qui avait illustré de triste manière, le profond désarroi de notre société inégalitaire face à l’annonce de la propagation d’une épidémie sur notre territoire.

Plusieurs de nos îles et presqu’îles, et les plus emblématiques (Île de Ré, Belle-Île-en mer, Porquerolles, …), ont été le théâtre, dès les premiers jours du printemps 2020, de cette « transhumance » hors les villes. Cet épisode aura été particulièrement révélateur, chez une part importante de la population, d’un manque cruel de repères et de visions-phares pour lutter contre les réflexes individualistes et avoir le souci de « réagir collectivement ».

En ce début de printemps 2020, beaucoup de ces « entre terre et mer » si bien décrits par Jean-Marc Beynet dans l’espace côtier méditerranéen, et dans un temps long, ne sont devenus en quelques jours que les refuges d’habitants échappés des grandes métropoles de notre pays. La plupart migrant pour rejoindre leurs résidences secondaires et « s’isoler » sans tarder après l’annonce du confinement national décrété par le Président de la République,  bravant  impunément  le  slogan « restez chez vous !»
Si bien que la « déferlante estivale », habituelle sur ces destinations touristiques, aura été de fait précédée de cet étonnant phénomène métropolitain « pour raison sanitaire », au bénéfice d’une population inquiète, qui, en toute hâte, a volontairement choisi une forme assumée de « quarantaine », plus ou moins « dorée », loin des risques encourus en zones urbaines denses par leurs voisins d’hier (4)

Ce fut du chacun pour soi

C’est donc aussi pour l’évocation de cette nouvelle solidarité nécessaire entre acteurs, évoquée plus haut, que l’édition de cet ouvrage-ressource est à saluer. Car elle arrive fort à propos, au moment où il convient d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la préservation de nos patrimoines et l’aménagement durable de nos territoires. Et il me revient volontiers la tâche de positiver en explicitant toute l’utilité qu’il y a eu d’évoquer sur le plan socio-culturel cet épisode si particulier. Et plus encore, d’en extraire les leçons de l’expérience, en mettant en lumière dans ce qui suit, les quelques signes montrant qu’il y a lieu d’espérer en un salutaire glissement culturel chez les populations concernées, grâce à un meilleur ressenti et une approche sensible des questions fondamentales et complexes abordées par l’auteur concernant l’importance de la place et du devenir des îles dans l’évolution des espaces littoraux.

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Et positiver avec raison

Si rejoindre ces îles habitées en tant que destinations-refuges a bien permis à ces néo-îliens d’établir une « barrière » (illusoire ?) face à la « menace » de propagation d’un virus toujours aussi inquiétant car invisible, cette manifestation-réflexe, au-delà du symptôme dans un état de crise, s’inscrit plus largement en tant que fait social et culturel dans le même champ d’observation et sujet de recherche sur l’insularité, traitée avec tant de pertinence dans ce livre.

Ceci montre tout l’intérêt de l’édition, en ce moment charnière de l’état de crise, d’un ouvrage dont les lecteurs grand public et les acteurs de la recherche peuvent tirer sans tarder et partager d’utiles enseignements sur les enjeux et les champs des possibles du devenir de ces espaces littoraux. Un littoral considéré dans son épaisseur continentale et marine, que l’auteur nous invite à aborder à travers le prisme de nombreuses figures insulaires, reliées ou non au continent, et à en saisir le caractère exemplaire de leur diversité pour démultiplier l’innovation durable, autant en termes de préservation des patrimoines que d’aménagement durable du territoire ou d’urbanisme.

C’est aussi un ouvrage-outil de partage dont l’objectif est d’encourager la participation du plus grand nombre aux nombreux ateliers d’échanges et débats qui devraient s’organiser désormais pour traiter de ces questions vitales d’avenir, et s’engager à œuvrer ensemble pour un monde désirable.

L’ouvrage de Jean-Marc Beynet met en scène, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, ces magnifiques îles festonnant nos littoraux de Méditerranée. Et au-delà, il a le mérite de faire surgir une mise en perspective plus globale du phénomène de l’attente, rapporté à son propre « territoire de confinement ». Cela renforce l’hypothèse que, quelles que soient les conditions et le « territoire réel » d’un état de confinement, contrairement à l’idée reçue d’impression d’enfermement, de quarantaine, attachée d’ordinaire à cette expérience, il est des cas où nous pourrions tous vivre virtuellement cette période aussi en qualité d’« insulaire ».

Alors, nos fameux « migrants dorés » se sont-ils trouvés immergés dans des « territoires de l’attente » que dans le seul espoir de jours meilleurs sur le plan sanitaire ? Pas seulement, si on suit l’analyse du scientifique et écrivain Etienne Klein, sur ce type d’épisode inédit, où quel que soit le lieu de confinement, celui-ci peut inciter tout un chacun à « penser le monde d’après, en tenant compte de ce qu’on veut, de ce qu’on sait déjà, de ce qu’on est en train d’apprendre et de comprendre, dans cette très étrange situation vécue par tous ».

En toute hypothèse, il est vraisemblable que les différentes formes de quarantaine subies par tous – « dorée » ou pas, proche ou lointaine, déracinée ou pas – en nous figeant dans un « lieu » dont nous ne pouvions théoriquement pas savoir quand nous pourrions nous échapper, nous aient amenés à une salutaire introspection.

Dans cette « attente » si propice à une expérience inédite où les sentiments, les méditations, se confrontent à l’impression de radicalité de l’isolement géographique, mais également – comme le pensait le philosophe Gilles Deleuze – radicalité mythologique : « L’élan de l’homme qui l’entraine vers les « îles »… qui le fait rêver des îles, avec angoisse ou joie, peu importe, c’est le faire rêver qu’on se sépare, qu’on est déjà séparé, loin du continent, qu’on est seul et perdu …» ; mais surtout, «… qu’on peut repartir de zéro…». Non pas en faisant « table rase » de nos connaissances ou savoirs faire, – ce que l’auteur révoque en rappelant que « les techniques existent », mais, comme le déclarait en substance la philosophe Hannah Arendt s’agissant d’éviter le pire pour « l’après » d’une crise : « elle ne devient catastrophique que si l’on n’y répond que par des idées toutes faites » (Jacquemin, 2008 ; Jacquemin, 2012).
Ajoutant à cela le dire de Friedrich Nietzsche que « Seuls ceux qui ont la mémoire longue sont capables de penser l’avenir », l’auteur – après avoir pris le soin de nous éclairer pleinement tout au long de son ouvrage sur la formidable trajectoire historique de ces territoires aux contours changeants – nous donne les clefs pour passer de l’observation à l’action collective : prendre les contraintes comme des opportunités et miser sur la créativité collective, transdisciplinaire, moteur de l’innovation durable, pour agir ensemble autrement.

C’est donc, au terme de ce second ouvrage de Jean-Marc Beynet (5), sur le devenir des îles de la façade méditerranéenne française, qu’il conviendrait d’ouvrir sans tarder, sitôt intégré ce premier épisode, un temps fort de libération des énergies créatrices pour un monde plus désirable et solidaire.

Créer, c’est rêver et agir : par exemple avec l’objectif que ce double tombolo de la presqu’île de Giens, si emblématique sur nos côtes méditerranéennes – et tout autant fragilisé par le déchainement des éléments naturels que par les activités humaines – reste, quoi qu’il arrive, dans l’inconscient collectif des habitants, le symbole de « bras tendus » du continent vers l’île- sœur, et vice-versa.  Le « plaisir de créer » des paysages de « l’après » : Îles rêvées, îles réelles, fait espérer de voir naître la vision symbiotique d’un nouvel entre terre et mer autour de l’insularité : Îles-phares, îles- archipels, pays-paysages de l’entre terre et mer.
Et c’est tout l’intérêt des travaux prospectifs et de recherches menés ces dernières années de grand basculement par de nombreux acteurs : architectes, historiens, prospectivistes, paysagistes, géographes, ingénieurs, biologistes, sociologues… de plus en plus férus de démarches géo-poétiques et bio-inspirées, et ardents défenseurs de la biodiversité.

Ils tentent de réussir l’indispensable alchimie du culturel et du technique dans des aires créatives pour l’aménagement. Des aires-laboratoires dédiées où s’observent et s’étudient des projets en même temps que les processus d’adaptation, la résilience de l’espace entre terre et mer face aux changements. Ils souhaiteraient pour cela pouvoir témoigner de démarches d’aménagement du territoire conciliant créativité paysagère et éco- technologies, durabilité environnementale et faisabilité socio-économique.

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Ils prônent une architecture de paysages innovante qui annonce le retour de l’homme vers une « nature » qu’on ne saurait plus caractériser comme « sauvage », car il convient de l’habiter, et ce dans des archipels d’espaces fragilisés, en passe, si l’on n’y prend garde, de constituer les friches climatiques de demain.

Ces espaces sont déjà et plus que jamais soumis à de forts enjeux, et de littoralisation démographique, et de changement climatique, jusqu’au détriment de la santé des hommes. Ces démarches novatrices proposent d’envisager leur requalification et leur recomposition (Pacitto, 2002). Telles des « îles-phares », ces espaces constitueraient des « lieux de condensation » des patrimoines naturels, socio-économiques et culturels, des projets de respiration écologique de nouvelle génération, symbiotiques, hybrides, à la fois continentaux et insulaires, naturels et artificiels.

La presqu’île redeviendra une île … ; la plaine côtière recevra une « mer intérieure », un archipel d’îlots … ; et évidemment « l’île qui flottera … », sont trois des principaux signaux de recherche- développement ayant déjà caractérisé cet élan de créativité architecturale et paysagère, créativité qu’il sera encore nécessaire de libérer plus largement pour innover durablement.

A chacun sa manière et sa vision, par exemple s’agissant pour des équipes de conception, d’imaginer l’hypothèse très probable de ce moment de rupture des éléments d’infrastructures naturels et artificiels encore en place, mais en danger climatique :

  • Soit on réadapte le trait de côte dans une perspective stratégique quelquefois appelée « sans regret », avec un recul méthodique s’appuyant pas à pas sur les extraordinaires facultés d’adaptation de la nature et du vivant observées notamment face aux aléas climatiques ;
  • soit on n’hésite pas à se projeter sur un temps très long (2100 et 2300), et on imagine, dans la ligne du concept de « destruction créatrice » de Schumpeter, des solutions de plus grande ampleur, possiblement plus solidaires entre collectivités car entreprises à plus grande échelle sur le plan territorial. Lesquelles solutions consisteraient entre autres à « réutiliser des terres en friche de la Commune voisine », dans des zones submersibles, et donc pouvant être abondamment extraites avant qu’elles ne soient englouties, pour permettre jusqu’à l’utilisation de ces remblais au droit de la côte face à un équipement très important (tel un aéroport civil), dans le but de libérer la plaine sujette aussi à submersion marine. On notera au passage qu’une solution flottante aurait pu être également envisagée à l’instar d’un projet aéroportuaire déjà réalisé au Japon.

Pour une nouvelle culture de l’eau, douce et salée

Dans l’un ou l’autre des cas précédents, la stratégie des projets a été de se donner les moyens de mieux rééquilibrer « la rencontre des eaux douces et des eaux salées », et de pouvoir relocaliser des activités et des biens en préservant préventivement ou programmant de nouveaux « îlots » paysagers habitables, dans des ambiances aquacoles ou agricoles, ou d’agrément et de loisirs de pleine nature.
Ces deux approches sont issues de celles qui concourent à réinventer des formes complexes et variées de figures que nous avons qualifiées d’ « amphibies », en ville, en zone agricole submersible, au sein des marais et étangs, dans des salines …, jusqu’aux « îlots et îles flottantes » – à l’instar du formidable projet « Occitan’île, décrit dans le précédent ouvrage de l’auteur – et ce, à différentes échelles , pour d’autres destination, jusqu’aux « véhicules de type amphibies » (Pacitto , 2019). Toutes ces réflexions concourent à imaginer la grammaire d’un aménagement du littoral entre terre et mer donnant au « trait de côte » une épaisseur continentale et marine à géométrie variable parfaitement adaptée aux échelles des espaces et projets côtiers considérés.

Ces approches pourraient annoncer un nouvel urbanisme, un urbanisme qui sera agricole, aquacole, aquicole, et impérativement climatique et marin, … ou ne sera pas ! Elles pourraient concerner la quasi-totalité du panel des situations repérées dans les ouvrages de Jean-Marc Beynet, sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française, et y compris s’étendre aux figures inversées des « mers intérieures » que constituent les étangs et salines en activité ou en friche, recensés parmi les 150 clichés de l’Observatoire Photographique du Paysage littoral PACA, depuis les limites de la frontière italienne jusqu’à la Camargue (Pacitto et al., 2014/2015) (6).

Ainsi les deux ouvrages de Jean-Marc Beynet (le précédent déjà cité, relatif au littoral de l’Occitanie et le présent qui s’intéresse aux îles proches de la côte Provençale) se complètent pour jouer le rôle de tremplin vers des architectures éco-innovantes dans des lieux pourtant soumis à de forts enjeux de littoralisation et de changement climatique.

Ces deux livres invitent à se pencher sur les écologies futures de ces espaces-phares littoraux, paysages entre terre et mer emblématiques, et à l’homme- aménageur de revisiter divers processus bio-inspirés adaptatifs et économes pour les mettre en intelligence avec la « boite à outils » intrinsèque d’une « nature » tout aussi « aménageuse ».

Ces projets et recherches devraient avoir le mérite d’ouvrir un espace-temps de fortes coopérations sur ce patrimoine des îles côtières, avec des mises en miroir pertinentes sur l’ensemble du pourtour méditerranéen.

Jean-Louis PACITTO, Architecte dplg honoraire – Urbaniste Prospectiviste
Chercheur associé Action littoral UMR (CNRS) 7300 ESPACE Etudes des structures et processus d’adaptation au changement de l’espace ;
Membre de MALTAE Mémoire à lire, territoire à l’écoute ;
CEEBIOS Centre européen d’excellence du biomimétisme de Senlis GIS Habitat bio-inspiré ;
TZCLD Territoire Zéro chômeur de longue durée Pôle Bénévolat / Equipe projet territoire émergent Hyères et alentours.

(1) Article de Benoit Doyon-Gosselin et David Bélanger (2013), « Les possibilités d’une île. De l’utopie vers l’hétérotopie », dans temps zéro, nº 6
(2) La possibilité d’une île, de Michel Houellebecq – Editions Fayard, 2005
(3) Petite anecdote : pour le regretté Michel Serres, qui a été lui-même un marin, « les marins naviguent librement sur leur espace, alors que les terriens, eux, semblent un petit peu enfermés ». Pour lui les terriens auraient « une vision un peu bornée », alors que les marins seraient dotés d « une vision plus globale, solidaire », et qu’ils ont « passé contrat avec la nature ». Mais ces propos n’ont engagé que leur auteur !
(4) On peut s’interroger sur le caractère paradoxal à vouloir se confiner dans une île côtière (ou presqu’île), au sein d’une nature accueillante, face à une mer ouverte sur le large, (mais d’accès interdit !) …et dans le même temps de recréer, en s’imposant majoritairement en nombre dans cette même île, un niveau de « densité urbaine » vécue comme une menace dans l’autre « chez soi ».
(5) Le présent ouvrage « Ces îles de Méditerranée qui n’en n’étaient pas il y a 20 000 ans – Prospective sur leur devenir pour la fin du siècle » fait suite à un précédent livre de Jean-Marc Beynet « Habiter ou quitter le littoral d’ici 2100 – Prospective et propositions pour l’Occitanie », paru en avril 2020.
(6) Un observatoire équivalent serait bienvenu sur la côte occitane pour compléter la panoplie des potentialités pour une mise en réseau sur l’entièreté de la façade, en liaison avec les pôles de compétitivité Mer, les Universités et les Ecoles d’Architecture et du Paysage des deux Régions.

Photo d’en-tête : Ile d’or de l’Estérel, au large de Saint-Raphaël (Var)

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