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Dix ans d’Accord de Paris : un bilan contrasté mais décisif

Dix ans après son adoption, l’Accord de Paris fait l’objet d’un premier bilan fondé sur une vaste enquête menée par l’OCDE auprès de plus de 250 décideurs publics et experts du climat dans 60 pays. Si l’Accord de Paris a marqué un tournant dans l’action mondiale en faveur du climat, on ne peut ignorer, qu’à l’issue de sa première décennie, le monde est confronté à un test décisif : ce nouveau modèle peut-il garantir une crédibilité et des progrès durables ? Le rapport révèle un consensus solide : l’accord a renforcé la coordination internationale, stimulé l’ambition climatique et contribué à des politiques d’atténuation plus efficaces. Mais il met aussi en lumière des obstacles persistants et les leviers indispensables pour accélérer la transition.

Adopté en 2015 lors de la COP21, l’Accord de Paris a profondément remodelé le cadre multilatéral de l’action climatique, en remplaçant la logique descendante du Protocole de Kyoto par un modèle universel et ascendant fondé sur l’engagement volontaire et l’ambition progressive. Dix ans plus tard, alors que la crise climatique s’intensifie et que les tensions géopolitiques mettent à l’épreuve la coopération internationale, l’heure est venue d’évaluer la portée réelle de cet accord fondateur.

Le rapport « Les dix ans de l’Accord de Paris : Avis d’experts sur les progrès et les défis en matière d’atténuation du changement climatique », publié par l’OCDE, propose une analyse inédite de l’impact de l’Accord sur la décennie écoulée. S’appuyant sur une enquête menée auprès de décideurs politiques et d’experts non gouvernementaux, il compare la trajectoire climatique actuelle à celle qu’aurait suivie un monde sans l’Accord de Paris. Les résultats montrent que ce dernier a joué un rôle déterminant dans le renforcement de l’ambition, la consolidation des politiques d’atténuation et la structuration de l’action climatique au niveau international. Ils mettent également en évidence les défis persistants — infrastructures, acceptabilité sociale, financement, continuité des politiques — qui freinent encore la transition, ainsi que les leviers essentiels pour accélérer la décarbonation.

À un moment charnière pour l’action climatique mondiale, cette évaluation contribue à éclairer les choix politiques des prochaines années et à mesurer la crédibilité du cadre instauré en 2015 pour atteindre les objectifs fixés.

Ce rapport présente les conclusions novatrices d’une enquête menée auprès de décideurs politiques de 60 pays et de plus de 180 experts non gouvernementaux sur l’atténuation du changement climatique. Il évalue la manière dont l’Accord de Paris a façonné la politique d’atténuation et explore des scénarios contrefactuels de ce à quoi ressemblerait le monde aujourd’hui sans cet accord. L’analyse met en évidence les principaux obstacles auxquels les pays sont confrontés et qui entravent les progrès, ainsi que les principaux facteurs susceptibles d’accélérer la mise en œuvre. Les résultats révèlent un large consensus sur le fait que l’accord a renforcé les ambitions et les actions, tout en mettant en évidence les voies politiques transformatrices nécessaires pour l’avenir. À un moment critique, ces conclusions peuvent contribuer à maintenir l’élan et à éclairer la prochaine phase de l’action climatique mondiale.

L’Accord de Paris, adopté il y a dix ans lors de la COP21, marque un changement d’orientation majeur dans le programme multilatéral sur le changement climatique. À l’instar de son prédécesseur, le Protocole de Kyoto, il s’agit d’un traité juridiquement contraignant visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il va plus loin en fixant un objectif mondial visant à limiter la hausse des températures bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en établissant également des objectifs liés à l’adaptation au changement climatique et au financement de la lutte contre le changement climatique. Si les deux accords partagent un objectif global d’atténuation du changement climatique, ils incarnent des approches fondamentalement différentes. Le protocole de Kyoto imposait des objectifs contraignants et descendants, principalement aux pays développés, reflétant leur responsabilité historique. En revanche, l’accord de Paris adopte un modèle ascendant basé sur des engagements volontaires et déterminés au niveau national par tous les pays, soutenu par des mécanismes visant à relever le niveau d’ambition au fil du temps et à évaluer périodiquement les progrès réalisés.

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Ainsi que le constatait l’Observateur de l’action climatique 2025 récemment publié par l’OCDE, les engagements de réduction des émissions pris par les pays restent insuffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Mais le rapport Les dix ans de l’Accord de Paris révèle que dans un scénario où l’Accord de Paris serait absent, les répondants estiment que les avancées en matière d’action climatique auraient été sensiblement moindres.

Il est primordial d’évaluer l’impact de ce changement majeur, en particulier à ce moment critique. Dix ans après son adoption, l’Accord de Paris se trouve à un tournant, sa crédibilité étant mise à l’épreuve dans un contexte géopolitique difficile. Le succès final de l’Accord de Paris dépend essentiellement de la confiance durable dans sa capacité à produire des résultats plus efficaces et plus rapides que toute autre alternative potentielle. Cette confiance est essentielle pour alimenter un cercle vertueux d’ambition et d’action accrues. Dans ce contexte, une estimation fondée sur des données factuelles de l’impact de l’Accord de Paris au cours de sa première décennie (2015-2025), ainsi que les attentes qu’il a suscitées pour l’avenir proche, pourraient contribuer à préserver la dynamique actuelle et à éviter tout recul.

Ce rapport évalue la valeur ajoutée de l’Accord de Paris, examine la situation actuelle et identifie les pistes pour sa mise en œuvre réussie. Pour évaluer la valeur ajoutée de l’Accord, il compare ce qui a été réalisé grâce à lui à ce qui aurait pu se passer sans lui. À cette fin, il utilise à la fois une analyse rétrospective et une analyse prospective. La partie rétrospective compare les progrès réels réalisés entre 2015 et 2025 à un scénario dans lequel l’Accord n’aurait pas été adopté. La partie prospective examine les prévisions pour 2025-2040, avec et sans l’Accord de Paris.

Étant donné que ces comparaisons reposent sur des scénarios hypothétiques qui ne peuvent être observés directement, l’analyse s’appuie sur une enquête menée auprès d’experts. Des décideurs politiques et d’autres experts du changement climatique ont été invités à évaluer un monde dans lequel l’accord de Paris n’existerait pas. L’enquête rend compte de la contribution perçue de l’accord aux progrès réalisés en matière de climat au cours de la dernière décennie. Au niveau national, cela comprend des questions sur l’importance accordée au climat dans les priorités politiques, la rigueur des objectifs et des politiques d’atténuation, les niveaux d’émissions réels, la mesure dans laquelle l’action climatique est intégrée dans la politique et la société, et l’implication des acteurs privés, des gouvernements locaux et de la société civile. Des indicateurs similaires sont utilisés pour évaluer l’impact de l’accord au niveau international.

L’Accord de Paris, clé de voûte de la crédibilité et de l’ambition climatique

Les répondants à l’enquête déclarent dans leur majorité que l’Accord a contribué à faire de l’atténuation du changement climatique une priorité nationale et s’attendent à ce qu’elle le reste jusqu’en 2040. Parmi les experts, le niveau de consensus sur la question de savoir si l’atténuation du changement climatique constitue actuellement une priorité politique nationale est considérable. Le niveau de consensus selon lequel l’atténuation du changement climatique était une priorité politique nationale en 2024 dépasse 83 % pour les répondants gouvernementaux et 64 % pour les autres experts du changement climatique. 

De même, le niveau d’accord sur le fait que les politiques d’atténuation du changement climatique sont strictes avoisine 70 % pour le premier groupe et 52 % pour le second. Dans le même temps, les perceptions sont nettement moins fortes dans les scénarios contrefactuels, où l’Accord de Paris est absent. Par exemple, le niveau d’accord sur le fait que les politiques d’atténuation du changement climatique seraient strictes en 2024 sans l’Accord de Paris varie entre 32 % et 41 %. Ces différences frappantes persistent dans les questions prospectives. Le niveau global d’accord sur la question de savoir si les politiques d’atténuation du changement climatique seraient strictes en 2040 sans l’accord de Paris est de 45 à 51 %, mais il passe à 70 à 83 % dans les scénarios où l’accord de Paris est présent.

Les personnes interrogées estiment que l’Accord de Paris a renforcé les objectifs de réduction des GES, mais sont moins convaincues de son effet sur les émissions réelles de GES. Le taux d’accord sur le fait que les objectifs nationaux en matière d’émissions de GES sont plus ambitieux qu’ils ne le seraient sans l’Accord de Paris se situe entre 76 % et 79 %. Le taux d’accord sur le fait que les émissions actuelles de GES sont inférieures à ce qu’elles seraient sans l’Accord est de 68 à 76 %.

L’analyse met en évidence une forte conviction quant au rôle de l’Accord de Paris au-delà du climat. Les personnes interrogées s’accordent à dire qu’il a créé un précédent pour les futurs accords internationaux traitant des questions environnementales transfrontalières. Il est important de noter que les décideurs politiques sont tout aussi convaincus que l’architecture et les mécanismes de l’Accord de Paris pourraient être utilisés pour relever efficacement les défis mondiaux qui nécessitent une coopération multilatérale.

Les principaux résultats :

  • Les répondants déclarent dans leur majorité que l’Accord a contribué à faire de l’atténuation du changement climatique une priorité nationale et s’attendent à ce qu’elle le reste jusqu’en 2040.
  • La conviction que l’atténuation du changement climatique est aujourd’hui une priorité nationale est de plus de 80 % chez les responsables publics et 60 % chez les autres experts du changement climatique ayant répondu à l’enquête.
  • Cette conviction chute à moins de 50 % dans l’hypothèse où l’Accord de Paris serait absent.
  • L’Accord renforce la confiance dans l’action future, puisque la conviction des répondants que de vigoureuses politiques climatiques seront en vigueur à l’horizon 2040 est presque deux fois plus forte dans un scénario où l’Accord est en vigueur que dans un scénario dont il serait par hypothèse absent.
  • 45 % des responsables publics et 30 % des experts non gouvernementaux voient dans le manque de financements publics le principal obstacle économique à la transition vers la neutralité carbone.
  • Le manque d’infrastructures, l’acceptation par la population des politiques climatiques, l’accessibilité financière des options plus respectueuses de l’environnement et l’adoption de technologies propres au niveau des entreprises sont cités comme étant les principaux obstacles au niveau national.
  • Les répondants estiment que 60 % des changements requis pour résorber l’écart entre les objectifs d’émission en vigueur et les niveaux d’émission actuels seront réalisés grâce à des interventions des pouvoirs publics, principalement grâce aux outils fondés sur le marché qui représentent à eux seuls 25 % des changements attendus.
  • Les experts comme les responsables publics donnent la priorité à l’électrification, à la décarbonation de l’énergie et à l’amélioration de l’efficacité énergétique en tant que stratégies pour atteindre les objectifs de l’Accord.

Quatre défis majeurs pour la mise en œuvre de la politique climatique

Plusieurs défis apparaissent comme les principaux obstacles à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Les personnes interrogées ont identifié quatre défis majeurs pour la mise en œuvre de la politique climatique.

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Il s’agit principalement de la mise en place des infrastructures nécessaires à la transition vers la neutralité carbone, mais aussi de l’acceptabilité par le public des mesures d’atténuation.

L’accessibilité financière des alternatives propres et l’adoption effective de technologies plus propres par les entreprises figurent également parmi les principaux défis politiques.

Sur le plan économique, le financement public limité apparaît comme la contrainte la plus importante. En effet, comme l’explique Oxfam, « il y a plus de 10 ans, les pays riches se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 afin d’aider les pays en développement à s’adapter aux effets des changements climatiques et à réduire leurs émissions. Mais le bilan de ces engagements est aujourd’hui très mitigé. Non seulement le montant des 100 milliards n’est pas atteint, mais ces financements se font aussi très largement sous forme de prêts.
Les pays développés ont déclaré 116 milliards de dollars de financements climat en 2022. Des chiffres largement surestimés par les pays riches : un rapport d’Oxfam, publié en septembre 2025 révèle en effet que ces financements ne pourraient en réalité représenter qu’entre 28 et 35 milliards de dollars par an, déduction faite des remboursements de prêts, des intérêts et autres surestimations faites. Soit seulement moins d’un tiers des sommes déclarées. Par ailleurs, près de 70 % de ces financements déclarés par la France ont été réalisés sous forme de prêts et sont donc à rembourser, obligeant les pays les plus pauvres à s’endetter encore davantage pour faire face à une crise climatique dont ils ne sont pas responsables. La France fait figure de mauvais élève puisque que 92% de ses financements se font sous forme de prêts. Enfin, les financements accordés pour l’adaptation sont insuffisants. Au niveau international, seulement 33 % des financements climat ont été alloués à l’adaptation en 2022, ce qui est largement insuffisant au regard des impacts croissants des changements climatiques. L’année 2024 devait être l’occasion pour les pays développés d’annoncer de nouveaux objectifs, plus ambitieux, mais c’est raté. La COP 30 en 2025 doit rattraper le coup. »

La mobilisation de financements privés et les préoccupations relatives à l’équité distributive des politiques climatiques, sont considérés comme importantes, mais moins critiques. Les inquiétudes concernant la compétitivité du secteur des exportations et les préoccupations relatives à la performance économique globale sont jugées moins critiques. Les experts climatiques et les décideurs politiques soulignent systématiquement que les intérêts particuliers et le manque de continuité des politiques entre les cycles électoraux constituent des obstacles institutionnels importants.

Les vecteurs de transformation

Les résultats montrent une forte confiance dans les principaux vecteurs de changement comme moyens d’atteindre l’objectif de 1,5 °C fixé par l’Accord. Les experts et les décideurs politiques soulignent que les instruments fondés sur le marché, les mesures réglementaires et les politiques qui soutiennent l’innovation verte constituent les principaux leviers permettant de réaliser 61 à 67 % des progrès nécessaires.
Les progrès technologiques sans soutien politique sont considérés comme bénéfiques mais secondaires, représentant 11 à 12 % des progrès attendus. Les actions volontaires (13 à 16 %) et les changements de comportement (8 à 11 %) sont également considérés comme des facteurs pertinents, même s’ils sont rarement classés parmi les priorités absolues.

Les politiques liées à la décarbonisation du secteur énergétique et à la gestion des puits de carbone sont considérées comme les plus susceptibles de permettre une réduction significative des émissions. Elles comprennent notamment le développement des énergies renouvelables, l’abandon progressif des combustibles fossiles dans la production d’électricité, la protection et l’expansion des puits de carbone, ainsi que l’investissement dans des infrastructures vertes.
Les politiques liées à l’énergie nucléaire, au captage du carbone et aux carburants alternatifs ont obtenu les notes moyennes les plus faibles en termes de potentiel de transformation.

Dans l’ensemble, l’étude souligne que les experts apprécient l’effet transformateur de l’accord de Paris. Des obstacles à sa mise en œuvre persistent, mais l’accord de Paris semble avoir contribué à intensifier l’action climatique.

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