L’association ARISTOTE vous invite au prochain séminaire sur le thème « Inflation des données numériques : Que faire ? Est-ce viable ? » le mardi 11 février 2025 à l’École Polytechnique. Le volume mondial de production de données numériques progresse à un rythme effréné. On parle de « Big Bang » du Big Data avec près de 180 zettaoctets (10^21 octets = 1000 milliards de gigaoctets) de données disponibles aujourd’hui. On estime que la masse des données de l’univers numérique double tous les deux ans. On estime que 90% des données disponibles dans le monde ont été créées dans les deux dernières années. Le monde du numérique est-il devenu « Datavore » ? Est-ce viable ? les données ne pourraient-elles pas devenir une pollution invisible ?
En 2022, on estime que 10% de la consommation annuelle d’électricité en France provenait des services numériques. L’impact environnement du numérique se pose de façon cruciale, mais de nombreuses autres interrogations se posent, des questions de confiance, de souveraineté, d’éthique, de droits de propriété intellectuelle…
L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, commun à l’Assemblée nationale et au Sénat, a proposé, dans une note de janvier 2023, des pistes de réflexion afin de faire face à l’explosion des données. Ce phénomène n’est pas franco-français, mais mondial. Le volume de données créées était de 2 zettaoctets en 2010 (1 zettaoctet = 1021). En 2020, on est passé à 64 zo et on prévoit plus de 180 zo en 2025. Ces chiffres donnent le tournis.
Dans les années 80, la donnée était presque un produit de luxe ; cher à collecter, à analyser et à stocker. Désormais, nous ne sommes plus dans le « small » mais dans le « big » data ; terme qui traduit bien l’idée d’une véritable flambée spectaculaire des données.
Cela n’est pas sans poser de nombreux problèmes, sécurité, stockage, moyens de traitement, acteurs capables de gérer un flux aussi important, sans compter la menace pour l’environnement si cette dynamique ne fait que s’amplifier. Sur ce dernier point, on a déterminé que l’impact environnemental des données croît de 6% par an : ils causent au moins 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et 4,2 % de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2019.
Combien valent les données ? C’est une question simple en apparence. Pourtant, la diversité des réponses selon les répondants témoigne de la relativité des perceptions. Elles valent « de l’argent », « rien », « tout ». Elles valent ce que l’on en fait, ce que les autres en font. Elles valent du temps et des connaissances.
- Les données sont considérées à la fois comme le carburant de notre économie, un actif stratégique et aussi comme un sujet d’inquiétude, voire de désaccord.
- La journée est dédiée à la donnée, pourquoi la générer, comment la contrôler, pourquoi ce phénomène, cette amplification, pour quel retour, les thèmes abordés seront les suivants :
- La data, de l’or pour les entreprises,
- La protection des données,
- L’éthique des applications basées sur les données,
- Les défis du stockage, de l’accès, du partage et de la réutilisation des données,
- L’impact environnemental,
- Le point de vue étatique.
Les nombreux orateurs qui interviendront ont été particulièrement sélectionnés pour leur capacité à utiliser, développer des solutions, proposer des services, basés sur la « data » dans le cadre d’un numérique responsable, pour de l’utilité et non de la futilité… Des experts des domaines du big data, de l’IA, du juridique seront présents (chercheurs, professionnels, startups, grands groupes) pour mettre en perspective les enjeux, les risques et les opportunités de cette révolution de la data dans notre quotidien.
Les exposés seront alternés entre chercheurs et entrepreneurs dans des domaines d’activités diverses et variées ; ils proposeront des réponses aux questions posées et présenteront leur vision de l’avenir d’un Big Data viable…
Coordination scientifique :
- Nathalie Pugserver, Avocat
- Bernard Monnier, MIM
Séminaire ouvert à tous