Nature moderne
Nature moderne est le journal sans fard des dernières années de l’auteur dans cette improbable oasis construite de ses mains, refuge face à la violence de l’époque et à la montée de la maladie. Il est une célébration lumineuse de ce qui vit malgré tout : l’amour et les corps, la littérature et le cinéma, les mauvaises herbes et les goélands. Un livre bouleversant, non parce qu’il exhibe la souffrance, mais parce qu’il montre comment une existence menacée peut encore inventer de la beauté, de la tendresse et du sens.
Balade sous la pluie
L’auteur propose une « promenade » à travers le phénomène de la pluie : de l’orage à la goutte, du cycle de l’eau à l’impact humain — pour découvrir ce qui se cache derrière la pluie. En construisant le livre comme une promenade — “escales” –, les auteurs invitent le lecteur à flâner, s’arrêter, observer, s’étonner. Désormais, vous ne verrez plus la pluie non seulement comme une nuisance, ou comme un simple arrosage, mais comme un acteur majeur de tous les jours.
Futuribles – Numéro anniversaire, 50 ans
Ce numéro 469 de Futuribles constitue un moment symbolique : celui où la revue regarde en arrière pour mieux avancer. Il propose une réflexion à la fois historique et prospective, variée et dense. Si l’on accepte de s’engager dans des articles parfois techniques ou exigeants, on en ressort enrichi : avec des questions, des pistes, des connexions. Même sans être expert en prospective, ce numéro permet une “vue panoramique” des grands enjeux du monde contemporain, avec “un pied dans l’histoire” (les 50 ans) et “un regard vers demain”.
L’homme poisson
Enfant, David Wahl rêvait de devenir amphibie. Il guettait la métamorphose, cherchait un moyen de transformer ses jambes en queue de poisson. Troquer la marche pesante pour la nage légère, n’est-ce pas un fantasme propre à l’humain ? Mêlant ses songes aux dernières découvertes scientifiques, il remonte à nos origines aquatiques, révèle ce qu’il reste de cette histoire dans nos corps et s’interroge sur notre devenir. Serions-nous plus sirènes qu’on ne l’imagine ? David Wahl, en véritable conteur, raconte l’océan en nous.
Des savants et des dieux I
Comment l’activité scientifique a-t-elle vu le jour ? Dans cet ouvrage, Pascal Richet propose une histoire de l’émergence de l’activité scientifique replacée dans ses contextes religieux, politiques et sociaux. Des savants et des dieux. I est un tome inaugural convaincant : il démonte les mythes d’une naissance « pure » de la rationalité, restitue la matrice mésopotamienne des savoirs et prépare une histoire au long cours des rapports entre savants et dieux.
Histoire d’un ruisseau
Avec cette réédition par les éditions Reliefs d’Histoire d’un ruisseau, on redécouvre Élisée Reclus qui offre ici l’une des expressions les plus limpides de sa pensée : une géographie sensible, fraternelle et visionnaire, dont cette réédition illustrée restitue toute la beauté et la portée intemporelle. Publié en 1869, Élisée Reclus fait bien plus qu’un ouvrage didactique de géographie sociale. Il y inclut la dimension humaine dans l’analyse géographique et compose une véritable méditation sur le lien entre nature et société.
Reliefs #22 – Nuages
Les nuages, à la fois omniprésents et insaisissables, offrent une matière infinie : ils convoquent la poésie du regard et la rigueur de la science, tout en ouvrant des perspectives éthiques et politiques sur notre rapport à la nature. La revue réussit à faire dialoguer des disciplines habituellement séparées : la physique atmosphérique y côtoie la peinture romantique, la littérature croise la climatologie, et la géopolitique s’invite dans le ciel. Ce mélange audacieux, porté par une écriture claire et des images splendides, fait de Nuages une lecture stimulante autant qu’un plaisir esthétique.
L’appart du futur – Une aventure low-tech dans la biosphère urbaine
L’auteur nous invite à découvrir un écosystème domestique circulaire, où rien ne se perd : les déchets deviennent des ressources, l’eau est réutilisée, la production alimentaire se rapproche du lieu de consommation. Ce faisant, il propose une alternative crédible à la surconsommation et à la dépendance énergétique. L’auteur s’inscrit dans la lignée des penseurs de la sobriété heureuse, tels que Pierre Rabhi ou Philippe Bihouix, tout en adoptant une posture résolument expérimentale et scientifique. La low-tech n’est pas, chez lui, un retour en arrière ni un rejet de la modernité : elle est une recherche d’intelligence dans la simplicité, une technologie à hauteur d’humain.
S’adapter ou mourir – Coexister avec le changement climatique
Les auteurs partent d’un constat implacable : malgré les alertes répétées du GIEC, les politiques climatiques mondiales restent largement insuffisantes pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. L’adaptation, loin d’être une reddition face au changement climatique, devient ici un projet politique, culturel et éthique : apprendre à coexister avec la planète telle qu’elle devient, sans renoncer à la justice ni à la solidarité. Leur approche, ancrée dans la philosophie du care et la pensée de la résilience, met en avant la dimension humaine du défi climatique.
Enracinée – Pour une écologie populaire avec Banlieues climat
Fidèle à sa boussole, Sanaa Saïtouli milite pour une écologie qui s’adresse à toutes et tous. En mêlant récit autobiographique et réflexion politique, elle montre que la lutte pour le climat ne peut être dissociée de la justice sociale et de la reconnaissance des territoires populaires. L’auteure y démontre qu’il est possible de réconcilier écologie et justice sociale, de relier les luttes, et de faire de la transition écologique un projet collectif et solidaire. La préface de Laurence Tubiana agit comme un pont entre deux mondes — celui des grandes négociations internationales sur le climat et celui des initiatives locales et populaires.
L’océan, notre futur
Dans ce beau livre, Christine Causse signe un ouvrage à la fois scientifique, engagé et poétique, qui invite à repenser notre rapport à la mer à l’heure de la crise écologique mondiale. L’autrice convoque la philosophie, l’art et la littérature maritime pour montrer que la mer n’est pas qu’un objet de science, mais aussi un territoire de sens et de culture. Par sa profondeur de réflexion et son humanisme discret, son ouvrage s’inscrit dans la lignée des grands textes écologiques contemporains, où science et conscience s’unissent pour éclairer l’avenir.
L’art des IA
Jim Gabaret ne se contente pas de poser la question provocatrice — « les IA produisent-elles de l’art ? » —, il la déploie comme un fil d’enquête philosophique. Il explore les conditions de possibilité d’un art non-humain, sans céder à la fascination technologique ni au rejet alarmiste. Il mobilise la phénoménologie de l’art, la sémiologie et l’histoire esthétique pour comprendre ce que les productions de l’intelligence artificielle révèlent de notre propre rapport à la création.
Toujours moins !
Le livre ouvre des pistes de réflexion pour « penser autrement » l’économie. Et revient notamment sur l’idée que baisser le coût du travail permettrait de lutter contre le chômage et d’accroître la compétitivité des entreprises. Pour la première fois, un livre détonant présente les motivations de cette stratégie et en analyse le déploiement et les effets réels. Il démonte une stratégie en réalité inefficace et inégalitaire, mais ouvre sur des alternatives pour penser autrement l’emploi, la fiscalité et les politiques redistributives.
Réanimer la démocratie – Des assemblées populaires face à l’autoritarisme
À travers des exemples concrets, des analyses de terrain et un regard lucide sur les obstacles institutionnels, le livre interroge les conditions d’un renouveau civique et d’une refondation du contrat démocratique. L’auteur invite à repenser la démocratie à partir du local, du collectif et du concret — contre la logique descendante et technocratique qui a vidé la politique de sa substance. Il nous rappelle que la démocratie n’est pas un état stable, mais un effort constant pour maintenir le pouvoir entre les mains du peuple. Face à la tentation autoritaire et au désenchantement démocratique, Rechid nous exhorte à réapprendre à décider ensemble.
L’almanach des sciences
Ce livre recense plus de 1 800 faits époustouflants : sur l’astronomie, les animaux, les végétaux, la physique, les nouvelles technologies, etc. Et l’un de ses grands mérites est de redonner à la science ce statut de surprise, de “ficelle de l’émerveillement”. On y découvre que “Les ongles de tes mains poussent quatre fois plus vite que ceux de tes pieds ”, “Les sauterelles ont des oreilles sur leurs pattes avant ”, “Les flamants roses mangent la tête à l’envers ”, “Les scorpions sont fluorescents”. Un petit “musée miniature” de la science et un “compagnon de curiosité”. À partir de 6/9 ans !
L’économie sociale et solidaire au service du développement durable
Le livre d’Arnaud Breuil propose de montrer comment l’ESS peut répondre concrètement aux enjeux de développement durable, à partir d’exemples agricoles en Afrique. Le recours aux témoignages d’agriculteurs africains permet de sortir des discours abstraits sur l’ESS et le développement durable. On voit comment les principes (coopération, démocratie, solidarité) se traduisent dans la gestion d’une coopérative, l’achat d’un matériel, l’organisation du travail. En mettant l’Afrique au centre, l’ouvrage montre que l’ESS n’est pas une « invention du Nord », mais qu’elle se nourrit de pratiques situées, souvent anciennes, de solidarité et de coopération.
Le monde et la Terre – Comment les préserver ?
Le livre est moins un manifeste théorique abstrait qu’un appel à la refondation démocratique, à l’invention institutionnelle, à la représentation du vivant. En ce sens, il agit comme une contre-diplomatie philosophique : comment penser un ordre mondial où la “sécurité” ne se mesure plus à la puissance des armes mais à la capacité de maintenir les conditions de vie sur Terre ? l’enjeu n’est plus seulement de sauvegarder les espèces ou de limiter le réchauffement, mais de refonder le politique dans un monde où la Terre n’est pas une contrainte extérieure mais une présence active, une partenaire relationnelle.
L’entreprise régénérative – Prospérer avec le vivant
Alors que les crises sociales, environnementales et géopolitiques convergent, cet ouvrage propose aux acteurs du changement une nouvelle voie : concevoir des entreprises robustes, équitables et alignées avec les lois du vivant. L’ouvrage porte un message d’espoir sollicité — non pas celui du “tout va s’arranger”, mais celui d’une économie capable de se transformer en symphonie avec les forces de la nature plutôt qu’en extraction continue.
Le changement climatique
Où que l’on regarde, les effets du changement climatique se manifestent. La compréhension de ce phénomène et de ses enjeux est désormais essentielle pour toutes personnes. L’ouvrage offre une ressource précieuse : une grille de lecture cohérente, un vocabulaire commun, une conscience renforcée des interdépendances entre climat, vie et société. Le livre fonctionne comme un appel à la vigilance et à l’engagement raisonné.
Le regard perdu – à l’origine de l’art pariétal animal
L’ouvrage nous force à repenser ce qu’est la créativité : non pas comme reproduction d’idées intérieures, mais comme traduction attentive d’un “style d’apparaître” du monde, dans une écoute éthique. L’auteur propose un voyage intellectuel ambitieux et poétique, mêlant philosophie du vivant, travail de terrain et méditation sur les formes premières du regard humain, pour tenter de raviver une « vision » oubliée — celle que nos ancêtres chassaient dans leurs gestes de peinture pariétale — et interroger notre rapport au vivant aujourd’hui.
Désarmer le béton – Ré-habiter la Terre
Léa Hobson engage une vaste réflexion militante et architecturale qui tient ensemble critique écologique, esthétique du sensible et appel à une transformation politique profonde, en partant du constat que le béton n’est pas un simple matériau parmi d’autres, mais l’expression concrète d’un rapport violent au monde, une arme structurelle du capitalocène. Mais surtout une « arme de destruction massive du vivant ».
Cyberpunk – Le nouveau système totalitaire
« Dans le monde qui vient, vous ne serez pas augmentés. Vous serez programmés. » Asma Mhalla observe ici une mutation politique et cognitive de notre temps : l’avènement d’un régime hybride — ni purement autoritaire d’ancienne génération, ni simplement “libéral” — où les technologies de la surveillance, les discours médiatiques et l’appétit de spectacle fusionnent pour produire ce qu’elle nomme un “nouveau système totalitaire”.
Sous écran total – Du mythe de l’homme augmenté à la cyber-addiction
Sous écran total est un essai percutant sur notre dépendance croissante aux écrans et sur la manière dont le numérique façonne en profondeur nos comportements, nos émotions et nos relations. Karine de Leusse décrit ce phénomène comme une addiction moderne, une fuite du réel qu’elle nomme le « fugitisme ». L’écran devient alors un refuge, un moyen d’éviter la confrontation avec soi-même, ses émotions ou la complexité du monde. Loin d’être une simple distraction, il agit comme un calmant psychique, un anesthésiant collectif.
Deleuze aujourd’hui
Les auteurs montrent comment la philosophie deleuzienne, fondée sur le mouvement, la création et la multiplicité, trouve un écho inattendu dans les enjeux contemporains : la crise écologique, les mutations technologiques, les formes nouvelles du contrôle social ou encore les pratiques pédagogiques et artistiques. Les contributions réunies dans cet ouvrage illustrent comment l’œuvre de Deleuze permet de penser les défis propres au XXIe siècle – de la gouvernance algorithmique à la crise écologique.























