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L’infertilité masculine, sujet longtemps resté tabou, touche de plus en plus d’hommes. Pour certains scientifiques, il s’agit d’un véritable problème de santé publique. En effet, en France, 5 à 10 % des couples rencontrent des difficultés pour accéder à une grossesse ; dans plus d’un tiers des cas, l’infertilité masculine est à l’origine de ce problème.
Les causes de cette infertilité sont nombreuses et variées. Parmi elles, les problèmes génétiques longtemps évoqués sont en voie d’être dépassés par des causes liées aux modes de vie et à l’environnement. Une des sources les plus fréquentes d’infertilité se trouve être la mobilité des spermatozoïdes. Autrement dit, leur difficulté à voyager rapidement et à surmonter les obstacles pour rejoindre l’ovocyte.
C’est pour résoudre ce problème, qu’une équipe de scientifiques allemands de l’Institute for Integrative Nanosciences à l’IFW de Dresde a eu l’idée de recourir aux nanotechnologies. Ils viennent de publier les résultats de leurs travaux dans la revue Nanoletters.
Ils ont ainsi mis au point une microtechnonologie baptisée Spermbot. Selon New Scientist, il s’agit d’un nanorobot d’une longueur de 50 microns et large de 5-8 microns (un micron = 1/1000 de millimètre), conçu à partir de nanoparticules de fer, de titane et de polymères. Il est doté d’un micro-moteur spécialisé et prend l’aspect d’une hélice en forme de spirale. Sa mission ? Propulser les spermatozoïdes les plus faibles jusqu’à l’ovule. Après avoir été intégré à l’organisme, ce petit appareil microscopique se place autour de la queue du spermatozoïde et fonctionne comme une hélice, laquelle est activée grâce à un champ magnétique.
La vidéo ci-dessous réalisée par l’American Chemical Society parle de « débuts prometteurs » :
Une fois l’ovule atteint, la procédure se complique. Le robot, censé se détacher automatiquement ne se sépare pas toujours à temps de son hôte. Si cette manœuvre n’est pas encore au point, les chercheurs estiment qu’il s’agit déjà d’un grand pas en avant dans le domaine de l’infertilité. « Nos résultats indiquent que les micro-hélices de polymères recouvertes de métal sont appropriées pour cette tâche, grâce à un mouvement en 3D puissant, contrôlable et non dangereux », ont-ils souligné. Malgré les espoirs suscités, cette technologie n’en est encore qu’à ses débuts et les tests sur l’homme n’ont, pour l’heure, pas encore été réalisés.
Il reste donc encore un long chemin à parcourir pour l’équipe allemande. Mais ce petit appareil pourrait bien être une solution viable dans le futur. « Malgré le fait qu’il reste encore quelques défis pour réussir une fertilisation avec des spermatozoïdes motorisés artificiellement, nous pensons que le potentiel de cette nouvelle approche pour la reproduction assistée peut déjà être mis en perspective », ont conclu les chercheurs dans le magazine Science Alert.
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