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Une « Banque des arbres » au secours de la forêt française

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La canicule qui frappe durement toute l’Europe et les incendies qui déciment les forêts du département de la Gironde où plus de 19 000 hectares sont déjà partis en fumée, sont une preuve supplémentaire de l’impact du dérèglement climatique. Cela nous oblige collectivement à accélérer nos actions en particulier pour sauver les forêts de notre pays, aujourd’hui menacées par des températures et les sècheresses qui se renforceront chaque année dans les décennies à venir. Nicolas Pereira, un élu bordelais natif de La Teste-de-Buch, vit avec tristesse et désolation la disparition de la forêt qui l’a vu grandir et souhaite appeler l’État et les collectivités à adopter un mécanisme ambitieux de sauvegarde et de financement de la forêt française, la Banque des Arbres.

Il y a 20 ans, Jacques Chirac déclarait au sommet de la terre à Johannesburg « Notre maison brule et nous regardons ailleurs ». Deux décennies plus tard, force est de constater qu’il avait raison, et que nous ne regardons toujours pas la réalité en face sur l’urgence de la situation climatique.µ
La réalité, c’est que les canicules et sécheresses vont s’amplifier. Les épisodes de sècheresse ont été multiplié par deux en trente ans, et devraient encore être multipliés par deux d’ici 2050 selon le GIEC, avec des conséquences de plus en plus dramatiques pour l’homme et la nature.

Nicolas Pereira, fondateur du World Impact Summit (WIS), événement national de mise en valeur des solutions concrètes pour la planète et pour diminuer l’impact des activités humaines, propose la création d’un mécanisme de solidarités entre les collectivités locales afin de favoriser la plantation massive d’arbres.

Comment ça marche ?

On constate aujourd’hui, malgré la bonne volonté et les promesses de nombreux élus, l’immense difficulté de verdir les grandes agglomérations et l’absence de moyens réels pour densifier les espaces forestiers dans les campagnes.

Par exemple, la ville de Paris ne réussira jamais à respecter la promesse d’Anne Hidalgo de planter 170 000 arbres d’ici la fin du mandat municipal. La difficulté repose principalement par l’indisponibilité du foncier et le coût élevé de la plantation des arbres dans des zones très densément peuplés où les sols sont artificialisés et peu disponibles en raison de la présence de canalisations d’eau, de gaz, ou des réseaux électriques.

En suggérant la création d’une « banque des arbres », l’élu bordelais vise à créer un dispositif vertueux de solidarité permettant aux agglomérations de réaliser et tenir leurs objectifs de plantations d’arbres en finançant des projets dans les territoires ruraux dépourvus de moyens financiers. Un mécanisme vertueux de péréquation financière répondant à un double objectif : sanctuariser des espaces forestiers dans les zones rurales tout en finançant des communes aux moyens faibles.

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Un mécanisme de péréquation, c’est un mécanisme de solidarité entre les grandes collectivités et les petites. Ce mécanisme existe déjà pour compenser les différences de moyens financiers entre les grandes villes et métropoles, et les petites communes rurales. La proposition d’étendre la péréquation horizontale à cet objectif de plantation des arbres est donc faisable rapidement, efficace, et ne nécessite que de la volonté politique.

Concrètement, la banque des arbres aurait pour rôle : d’une part, d’acheter des parcelles privées pour sanctuariser des espaces forestiers et les unifier pour assurer un meilleur entretien, et d’autre part de financer des programmes de plantation de nouvelles forêts diversifiées aux essences résistantes aux conditions climatiques des 30 prochaines années.
Un rapport parlementaire de 2020 préconisait la plantation de 70 millions d’arbres par an pendant 30 ans pour sauver la forêt française du péril climatique qu’elle va nécessairement subir. Pour mener à bien cette ambition, l’ensemble des villes cotiseront à hauteur de 4€ par an et par habitant, qui seront ensuite redistribuées aux communes ayant des espaces fonciers disponibles pour participer aux programmes de plantation.

Pourquoi cette proposition ?

C’est d’abord parce qu’il est originaire de La Teste-de-Buch, et qu’il a grandi aux milieux de ces forêts du sud gironde caractéristique de cette région française, qu’il décide de prendre la parole sur la situation inquiétante des forêts en France et leur devenir dans un contexte d’accélération des conséquences du réchauffement climatique : « Recréer et sauvegarder des espaces forestiers est un des leviers les plus efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette action préparerait la nécessaire adaptation des massifs forestiers à cette nouvelle donne climatique et soutiendrait la régénération de la biodiversité dont la disparition à l’échelle internationale est alarmante » explique Nicolas Pereira.

Selon l’UICN, en 50 ans, 68% de la population d’animaux sauvages a disparu à l’échelle mondiale. La France est également concernée : en trente ans, près de 30% des populations d’oiseaux ont disparu dans les milieux ruraux selon une étude menée par l’Office Français pour la Biodiversité et la LPO.

Concrètement, un arbre permet de capter le carbone, de régénérer la biodiversité en privilégiant la création de massifs forestiers aux essences diversifiées, de limiter l’impact des températures sur les sols et limiter l’évaporation des eaux et donc les effets des sècheresses.

Cette banque des arbres permettra d’augmenter considérablement le nombre d’arbres plantés en France afin d’atteindre l’objectif d’un arbre par an et par français pendant au moins trois décennies afin de sauver la forêt française.

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