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La forêt fait la pluie et le beau temps

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Boréale, tempérée, tropicale ou équatoriale, la forêt est un écosystème essentiel sur les continents, lieu de refuge pour la faune et la flore. Sur les 2 millions d’espèces connues sur Terre, plus de la moitié vit dans une forêt tropicale. La forêt connaît pourtant des heures difficiles, entre déforestation et déficit de pluviométrie. De quoi se mobiliser pour sauver ce poumon du vivant, en perpétuelle interaction avec le climat.
 
La forêt a rendu jusqu’à présent de bons et loyaux services aux hommes et au climat : elle emmagasine 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème, abrite 80 % de la biodiversité terrestre et fournit du bois pour les populations. Elle joue aussi un rôle de régulation du climat : protection des sols contre l’érosion, prévention des risques naturels, pluviométrie. On peut dire qu’elle a plusieurs cordes à son arc pour assurer sa survie. Pourtant, le réchauffement climatique, lié aux activités humaines, est une menace pour cet équilibre écologique.

Climat et forêt, un couple fusionnel

Plusieurs phénomènes interdépendants se cumulent pour fragiliser ces écosystèmes. Le réchauffement climatique entraîne une baisse d’apport en eau, pourtant indispensable, notamment aux forêts tropicales. Pour pousser, la forêt a besoin d’eau et en retour, elle sait faire pleuvoir. Les végétaux transpirent, l’eau s’accumule dans les nuages et entraîne la pluie. L’écosystème s’autorégule.
Avec le réchauffement climatique, le déficit de pluviométrie empêche la forêt de se régénérer. À cela s’ajoute la déforestation qui, en réduisant les espaces forestiers, provoque un effet boule de neige qui accentue le manque d’eau et la désertification. Déficit de pluviométrie, déforestation et désertification constituent ainsi un cercle vicieux. Enfin, la déforestation libère le CO2 cumulé par les végétaux lors de la photosynthèse, contribuant ainsi au réchauffement climatique. 3 millions d’hectares de forêt sont ainsi détruits par les hommes chaque année. Il y a donc une relation directe et interdépendante entre la forêt et le climat.
 
La déforestation est un phénomène de déboisement de parcelles de forêt, suite à une surexploitation de la forêt et à la libération de terres pour d’autres usages, notamment agricoles. Elle se concentre aujourd’hui dans trois bassins forestiers situés dans des pays tropicaux : l’Amazonie (Brésil), l’Indonésie et en Afrique centrale (République du Congo).
 
Pour sortir de ce cercle vicieux, des programmes internationaux visent à aider les pays en voie de développement à arrêter la déforestation et à gérer plus durablement leurs forêts.

Le programme REDD+

Ce programme implique que les pays développés versent des aides aux pays en voie de développement pour que ceux-ci réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre provenant des forêts ou augmentent leurs stocks de carbone forestier.
Le Programme ONU-REDD est une initiative collaborative des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD) dans les pays en développement. Lancé en 2008, le Programme s’appuie sur le pouvoir fédérateur et l’expertise de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il vise à lutter contre le réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre induites par la dégradation, destruction et fragmentation des forêts.

Le programme d’action Lima-Paris

Lors de la COP21 de nombreux pays se sont engagés en faveur des forêts à travers le programme d’action Lima-Paris. Les engagements significatifs :
– Un engagement de l’Allemagne, de la Norvège et du Royaume-Uni de mobiliser plus de 5 milliards de dollars, entre 2015 et 2020 pour les forêts. Ces mêmes pays donateurs ont annoncé 300 millions de dollars de financement REDD+ à la Colombie.
– La création d’une Agence nationale de restauration des tourbières en Indonésie pour mettre fin à la conversion des tourbières forestières.
Des objectifs ambitieux lancés par des acteurs du secteur privé pour atteindre zéro déforestation sur les chaînes d’approvisionnement en produits agricoles comme l’huile de palme, le soja et le papier.
– Le Consumer Goods Forum a rassemblé des entreprises pesant plus de 3 milliards de dollars de revenus annuels afin de limiter la déforestation de leur chaîne d’approvisionnement d’ici 2020.
– Une déclaration sur les aires protégées par 16 pays d’Amérique latine et des Caraïbes. La France, à travers le parc amazonien de Guyane, s’est associée à cette déclaration.
– Un bilan des initiatives sur la restauration d’hectares de forêt. Le défi de Bonn a pour objectif de restaurer 150 millions d’hectares dégradés d’ici 2030.
 
Ses dix initiatives majeures :
• Life Beef Carbon : cette initiative, annoncée pendant le Focus Agriculture mardi 1 décembre, vise à développer et à déployer un modèle de production permettant de réduire les émissions du secteur de 15% à horizon 2025.
 
• 4 pour 1000 : cette initiative, lancée par la France, vise à accroître le stockage de carbone dans les sols pour améliorer les rendements agricoles et réduire les émissions du secteur. Cette initiative répond à la fois aux enjeux climatiques et aux enjeux de développement et de sécurité alimentaire. Plus de 100 États et organisations ont officiellement signé leur engagement dans l’initiative.
 
• Alliance solaire internationale : lancée à l’occasion de la COP21 par l’Inde, avec le soutien de la France, l’Alliance solaire internationale rassemble près de 120 pays autour de l’objectif de fédérer les efforts des pays en développement pour attirer les investissements nécessaires (évalués à 100 milliards de dollars par an) et les technologies dans ce secteur. Cette Alliance doit permettre de faire baisser les coûts des applications solaires matures et de développer de nouvelles applications adaptées aux besoins spécifiques des membres de l’Alliance.
 
• Alliance pour les bâtiments et la construction : lancée officiellement pendant le Focus Bâtiment du 3 décembre, cette Alliance vise à placer le secteur dans une trajectoire 2°C en travaillant sur l’ensemble de la chaîne de valeur et sur l’efficacité énergétique. Cette initiative a déjà été rejointe par plus de 70 organisations et 20 gouvernements dont la France et le Maroc.
 
• Mission Innovation : lancée en présence de Barack Obama et de François Hollande le premier jour de la COP21, la « Mission innovation » rassemble 20 États qui se sont engagés à doubler sur cinq ans le budget alloué à la recherche et au développement dans le secteur des énergies propres. Ces 20 États sont rejoints par la Breakthrough Energy Coalition qui regroupe 27 investisseurs influents de plus de 10 pays différents, et qui augmenteront leurs investissements dans ce domaine.
 
• Mobilise Your City : cette initiative vise à aider 100 villes et 20 pays en développement à développer des plans de mobilité durable d’ici 2020. Les villes engagées dans cette initiative s’engagent à atteindre 50-75% de réduction d’émissions dans le secteur des transports urbains. Une première phase pilote sera lancée en 2016 dans 20 villes et 13 pays et les partenaires donateurs ont déjà engagé 5,5 millions d’euros pour soutenir cet objectif.
 
• Coalition pour la décarbonation des portefeuilles : cette initiative vise à réorienter les actifs financiers vers l’économie bas carbone. L’objectif initial de décarboner 100 milliards d’actifs à la COP21 a été largement dépassé avec plus de 230 milliards d’actifs décarbonés.
 
• Le Pacte de Paris pour l’eau et l’adaptation a été signé par 87 pays et 305 organisations lors du Focus sur la Résilience de mercredi 9 décembre. En savoir plus.
 
• Zéro déforestation : des objectifs ambitieux ont été fixés par des acteurs du secteur privé pour atteindre « zéro déforestation » net sur les chaînes d’approvisionnement en produits agricoles comme l’huile de palme, le soja et le papier. Le Consumer Goods Forum a rassemblé des entreprises, comme Unilever, Nestlé et McDonald’s, pesant plus de 3 trillions de revenus annuels afin d’éliminer la déforestation de leur chaîne d’approvisionnement d’ici 2020 (ex : Unilever, Nestlé et McDonald’s).
 
• Under 2 Mou : 35 provinces et collectivités s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 à 90% d’ici 2050 (par rapport aux niveaux de 1990).
 
• Climate Risk Early Warning Systems (CREWS) : cette initiative, lancée par la France, vise à augmenter les capacités des systèmes d’alerte intégrés multirisques dans plus de 50 pays vulnérables, en développement ou petites îles. Huit pays contributeurs (dont la France, l’Allemagne, l’Australie, les Pays-bas, le Royaume-Uni…) soutiennent cette initiative à hauteur de 30 millions d’euros en contributions directes et 50 millions en projets bilatéraux, soit 80 millions d’euros. En savoir plus.

La France en action : l’initiaitve « Haïti prend racine »

Portée par la France, l’organisation J/P HRO et la fondation Parker, cette initiative vise le reboisement d’Haïti : restauration des sols, des couverts forestiers et des végétaux d’Haïti. La France apporte notamment son expertise dans le cadre de ce projet, via l’Office national des forêts et l’Agence française de développement.
Source : Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer
 
 

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