Autrefois symboles d’une nature hostile, les glaciers sont devenus un symbole de la fragilité de l’écosystème, illustration tangible du réchauffement climatique qui menace notre planète. D’ici 2050, ils auront entièrement disparu. Florian Fiquet, éco-aventurier passionné par les glaciers, s’est mis en quête de sensibiliser les randonneurs et le grand public sur les causes, les conséquences de cette fonte en reliant ces glaciers entre eux à pied, soit plus de 300 km. Objectif : relier tous les glaciers pyrénéens pour éveiller les consciences sur ce phénomène alarmant. Ce projet est l’occasion idéale pour aborder les enjeux du changement climatique sous le spectre de la fonte des glaciers.
Les glaciers pyrénéens ont perdu 90% de leur volume depuis les années 1850. D’ici 2050, ils auront entièrement disparu selon Pierre René, unique glaciologue des Pyrénées, fondateur de l’association Moraine, et auteur du livre Extinction des glaciers pyrénéens, (mai 2024, Cairn). Pour Pierre René « Les glaciers dans les Pyrénées vont complètement disparaître. On n’a pas la date précise mais c’est une certitude parce que l’augmentation globale des températures est très rapide, avec pour conséquence « une transformation irréversible des paysages« ». Sur les vingt dernières années, il a tout simplement observé « la division par deux du nombre de glaciers dans les Pyrénées. Mais aussi la division par deux de la surface totale de ces glaces pyrénéennes, donc une évolution sans appel« .
Selon l’expert, il y avait une centaine de glaciers dans les Pyrénées autour du milieu du XIXe siècle. Aujourd’hui, une vingtaine ont disparu, emportant avec eux une part de la biodiversité montagnarde.
Florian Fiquet, éco-aventurier du mouvement Sport Planète fédéré par MAIF, s’est mis en quête de sensibiliser les randonneurs et le grand public sur les causes, les conséquences de cette fonte en reliant ces glaciers entre eux à pied, soit plus de 300km, du 1er au 20 septembre. Il côtoie ces glaciers depuis une douzaine d’années. Homme de terrain, il parcourt les sommets de la chaîne à longueur de temps pour prendre les mesures de ces glaces. Il est le témoin privilégié de leur évolution et de leur dégradation.
Aux abords des chemins de randonnée et des refuges, il installera des affiches représentant l’état de ces mêmes glaciers, 10 à 15 ans auparavant pour faire naître des prises de conscience, et démontrer que le devoir de mémoire des glaciers pyrénéens peut à la fois nous aider à mieux préserver les glaciers alpins et à réaliser l’impact très actuel du changement climatique. Le réchauffement climatique et la baisse de la pluviométrie vont entraîner une dégradation de l’enneigement, une accélération de la fonte et un déficit de reconstruction des glaciers.
Ces “points de rencontre glaciers” seront mis en place par Florian sur trois sites différents : face au glacier des Oulettes, face au glacier du Taillon et sur le site de la Brèche de Roland (glacier disparu) entre le 5 et le 8 septembre. Une séance de mesure de l’enneigement du glacier d’Ossoue aura aussi lieu le 12 septembre en présence de Florian et de l’association Moraine.
Florian vulgarise la parole scientifique tout en sensibilisant son audience (+16 000 abonnés sur Instagram @flo_climatrek) sur la préservation des espaces naturels et avant tout la réduction des gaz à effets de serre d’origine anthropiques.
Florian marchera pendant 20 jours du col du Somport à Saint-Girons en passant par les massifs du Balaïtous, l’Enfer, du Vignemale avec le glacier d’Ossoue, Gavarnie-Mont-Perdu avec notamment le glacier du Taillon, et la Brèche de Roland, glacier aujourd’hui disparu, Munia, Posets, Perdiguère, Aneto et le Mont Valier.
Départements traversés : Pyrénées-Atlantiques ; Hautes-Pyrénées ; Haute-Garonne ; Ariège
Cette aventure a lieu alors que 2025 marquera l’année internationale de la préservation des glaciers à l’ONU (Nos Alpes, 25 mars 2024).
Rappelons que le coût de l’inaction climatique représente 5% à 20% du PIB mondial alors que le coût de l’action en représenterait 1% (Ademe, Rapport de l’économiste britannique Nicholas Stern, 2006).
La Région Occitanie a édité son plan stratégique d’adaptation au changement climatique pour le massif des Pyrénées, prévoyant notamment une diversification des activités économiques et l’anticipation des conflits d’usage sur l’eau (février, 2024).
En février dernier, des ours ont été filmé hors de leur tanière en période d’hibernation en raison des grandes chaleurs (23 février 2024, Fonds d’intervention Eco-Pastoral Groupe Ours via Le Parisien)
Informations d’accessibilité pour les journées de rencontre glacier :
- Jeudi 5 septembre : Aller-retour au Glacier des Oulettes de Gaube (depuis le parking Pont d’Espagne) : 16 km, 1100 m de dénivelé, environ 7 h de marche.
- Samedi 7 septembre : Aller-retour au Glacier du Taillon (depuis le col des Tentes) : 7 km, environ 2h30 de marche.
- Dimanche 8 septembre : Aller-retour à la Brèche de Roland (depuis le col des Tentes) : 8,7 km, 3h30 à 4h de marche. Note : Le glacier a totalement disparu, offrant un contraste saisissant avec les images d’archive.