La population mondiale est de 6 milliards d’habitants sur terre. Demain (vers 2100), nous serons 10 milliards. Plus urbains aussi. Et il faudra nourrir tout ce beau monde….tout en préservant les ressources naturelles. Damien Chivialle a envisagé la question avec l’oeil de l’inventeur. Résultat : une ferme en ville, au fonctionnement autonome, contenue dans un container surmonté d’une serre…
Damien Chivialle, diplômé de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle de Paris en 2006 et du Mastère spécialisé Création et Technologie Contemporaine de l’ENSCI, est un amoureux des containers, qui se révèlent de véritables petits laboratoires polyvalents et mobiles. En même temps, il se demande à quoi pourrait ressembler l’agriculture de demain. Demain, lorsque nous seront bien plus nombreux, et une majorité à vivre en ville.
Alors, comment approvisionner les villes en produits frais tout en limitant les transports ? Y a-t il des terrains disponibles et non-pollués pour cultiver ?
La « Micro-Ferme » (Urban Farm) est née de ces deux questions. Grâce aux nouvelles technologies de culture (hydroponie et aquaculture symbiotiques) de très bons rendements peuvent être obtenus sur une surface très réduite et ce, de manière écologique (production bio et économe en énergie). L’idée de Damien Chivialle est de disposer sur le toit d’un container, une serre de production pour la protéger du milieu urbain. Conçue comme un jardin partagé «hors sol», l’équipement peut stationner dans la rue en toute tranquilité. Chaque ferme-container permet de produire localement une partie des besoins alimentaires des riverains. Farm-Lab est un projet de serre hors-sol fonctionnant en aquaponie.
L’aquaponie est l’alliance de techniques de culture ancestrales et d’outils contemporains très performants. Dans chaque ferme-container, deux mètres cube d’eau circulent en circuit fermé, permettant ainsi d’éviter l’évaporation de l’eau, de ne rejeter aucune eau usée dans l’environnement et de préserver l’énergie de par l’utilisation de l’eau (l’eau étant plus facile à chauffer que l’air).
L’eau des bacs à poissons du rez-de-chaussée, filtrée naturellement par les plantes, est ensuite réutilisée pour faire pousser les légumes. Naturellement riche en nutriments, elle permet à la ferme de fonctionner de manière autonome, sans ajout d’engrais ni de pesticides. Un véritable cercle vertueux ! La méthode, qui a été testée à Berlin, fonctionne et pourrait laisser envisager un développement rapide de l’idée en milieu urbain.
Tester l’équipement en hiver : le circuit aquaponique sera installé en intérieur et converti en nursery. La serre délimitera un espace d’expérimentations, un laboratoire d’agriculture urbaine : la Micro-Ferme. Car c’est bien une mini-ferme urbaine dont nous parlons, qui permet de faire pousser des plantes ou des légumes en aquaponie : faire vivre ensemble des plantes et des poissons. Les déchets de ces derniers produisent de la nourriture pour les végétaux qui sont eux mêmes bons pour les hommes !
« Ce projet peut se voir comme une solution modulaire de production alimentaire sécurisée pour zone urbaine à très forte densité. S’implanter au niveau local permet de réduire les transports, mais aussi de rapprocher le consommateur du producteur.
« Grâce aux nouvelles technologies de culture (aquaponie, hydroponie) de très bons rendements peuvent être obtenus sur une surface très réduite, et ce de manière écologique (production bio et économe en énergie). Logée sur le toit d’un container, la serre de production est protégée du milieu urbain. Cette ferme peut se mettre sur une place de parking. » nous explique Damien Chivialle.