Accélérer le développement économique de l’agriculture grâce au numérique en s’appuyant sur un tandem enseignement/recherche innovant voici le projet du nouvel institut Convergences #DigitAg. Sélectionné en juillet par l’ANR, le projet a officiellement démarré le 1er janvier 2017. Focus sur les premier pas d’une nouvelle forme d’innovation scientifique dont l’ambition est de devenir la référence mondiale pour l’Agriculture numérique, par l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour lenvironnement et l’agriculture).
Favoriser le développement de l’agriculture numérique et des entreprises, en France et dans les pays du Sud, via la recherche, l’enseignement et le transfert et devenir d’ici 2023 la référence mondiale de l’agriculture numérique, voici l’objectif que se donne le nouvel Institut Convergences #DigitAg. Lauréat avec cinq candidatures du premier appel à projet « Instituts Convergences » de l’ANR, #DigitAg rassemble quatre organismes de recherche, quatre structures d’enseignement supérieur, huit infrastructures d’investissement d’avenir et huit entreprises, à Montpellier, avec deux sites satellites à Toulouse et Rennes. Il a officiellement démarré le 1er janvier 2017 avec une aide de l’ANR de 9.9 M€ sur sept ans.
Mais #DigitAg, c’est surtout « une formidable occasion de faire de la recherche différemment, en se confrontant à d’autres angles, d’autres disciplines, et donc de faire ressortir de l’innovation scientifique, pédagogique et technologique » explique Véronique Bellon Maurel, directrice du département Ecotechnologies à Irstea et directrice de #DigitAg, qui traduit ainsi le cœur de ce nouveau dispositif du programme Investissement d’avenir et demande aux équipes de « rompre avec le « business as usual ». Comment ? En plaçant l’interdisciplinarité et la formation au cœur du projet.
Interdisciplinarité c’est bien le mot d’ordre de ce projet. Rassemblant plus de 300 chercheurs, économistes, agronomes, informaticiens, sociologues répartis sur 25 unités de recherches, #DigitAg se décline autour de deux enjeux sociétaux et économiques majeurs pour l’agriculture numérique, eux-mêmes découpés en huit challenges dans lesquels se répartissent les chercheurs toutes disciplines confondues :
L’optimisation de la production agricole en limitation des impacts environnementaux traduit en quatre challenges : 1- Appui à l’agroécologie, 2- adaptation des variétés à l’environnement et aux marchés, 3- protection des cultures, 4- production animale durable.
L’insertion de l’agriculture numérique dans l’ensemble de la société, traduit en quatre challenges qui interrogent la manière dont les TIC vont : 1-révolutionner le conseil et les services aux agriculteurs, 2- faciliter l’intégration de l’agriculture dans le territoire, 3- permettre à l’agriculture de mieux bénéficier de la chaine de valeurs 4- aider au développement agricole dans les pays du Sud.
Ces challenges sont abordés au sein de groupes de travail pluridisciplinaires, qui identifient les grandes questions de recherche, les verrous afin de définir les sujets de thèses inédits car confrontant une discipline. En faisant est émerger autour d’un même objet, des clusters de thèses de différentes disciplines sur des sujets similaires afin de permettre ainsi un éclairage plus complet d’un sujet de société.
Concrètement, l’émergence autour d’un même objet de clusters de thèses, chacune centrée sur une discipline différente, et la mise en place d’un dialogue entre ces thèses, permet la construction des questions de recherches originales et un éclairage plus complet d’un sujet de société. Le challenge « protection des cultures » suscite, par exemple, des questions aussi diverses que celle de la détection précoce des maladies (qui nécessite des recherches sur les capteurs) et que celle de l’assurance des cultures et de la modification des systèmes assurantiels rendue possible par las TICs. Et ce n’est qu’une petite partie des questions…
Car pour porter l’innovation et fédérer la structure, #DigitAg mise sur les étudiants et les jeunes chercheurs français et internationaux : « Au cœur du dispositif, on les espère curieux, investis, et à même de faire le lien entre les différents labos et structures qui composent #DigitAg pour être les moteurs de l’interdisciplinarité, et devenir ensuite les hérauts d’un tel type de recherche, plus ouverte » explique Véronique Bellon Maurel. Et le programme, avec 150 bourses de stages de master, 56 bourses de thèses et 18 années de post-doctorat offertes à minima dans #DigitAg, a tout pour attirer des étudiants et doctorants internationaux.
D’autant plus que pour aider à la concrétisation des projets de thèses et transformer les résultats en démonstrateurs, une équipe de développeurs informatiques (120 mois/homme) sera recrutée et associée à la Graduate School.
A l’horizon 2019, la création d’une Graduate school en agriculture numérique. Inspirée du modèle anglo-saxon, cette nouvelle forme d’école doctorale, englobera l’ensemble des formations niveaux masters et doctorats, qu’il s’agisse de programmes de formation initiale, doctorale ou à vocation professionnelle. Une vraie rupture, quand on prend en compte la nette séparation qui existe aujourd’hui en France entre le niveau master et doctorat rappelle Marie Laure Navas (Directrice déléguée aux formations et à la politique scientifique, Montpellier SupAgro). Pas moins de 20 masters dont quatre nouveaux parcours sont prévus.
Le lien avec les entreprises est également au cœur du dispositif d’enseignement. Les huit entreprises partenaires assureront des cours et apporteront une cinquantaine de bourses de stages de masters, qui seront accueillis dans leurs locaux. Sans oublier également, la Chaire d’entreprises AgroTIC, intégrée au dispositif et rassemblant 23 entreprises, elle est elle aussi un trait d’union entre le monde industriel et les étudiants.
Autre nouveauté, le Mas numérique, une plateforme de démonstration en agriculture numérique. Le projet est soutenu par quatre entreprises mécènes (SMAG, Vivelys, Pera-Pellenc, ITK) et huit entreprises partenaires (TerraNIS, Agriscope, SIKA, Force A, ICV, Bayer, GéoCarta, Cap 2020, Axe Environnement), tous mettront à disposition leur matériel. Ouverte dès novembre 2017 par la fondation Montpellier SupAgro sur le domaine du Chapitre à Villeneuve-les-Maguelone près de Montpellier, cette plateforme sera non seulement une vitrine pour les entreprises, mais aussi un outil pédagogique inédit, car ouvert à l’enseignement. En effet, étudiants et enseignants pourront bénéficier d’un matériel renouvelé et à jour pour leurs expérimentations, les entreprises bénéficieront, elles, d’un showroom et donc d’une vitrine commerciale.
Enfin, autre trait d’union entre le monde de la recherche et des entreprises, l’Observatoire des usages de l’agriculture numérique est une des premières actions portées par #DigitAg et chaire AgroTIC. Cet observatoire produira des états des lieux (tableaux de bord, évaluation des freins à l’adoption des technologies numériques et leviers possibles). Actuellement, l’observatoire étudie les usages de la télédétection en agriculture.
Prochains rendez-vous :
30 juin 2017 : l’inauguration de l’institut #DigitAg
1-2 juillet : Hackathon Agriculture numérique
2-6 juillet 2017 : Colloque européen EFITA à Montpellier
28- 30 novembre 2017 : inauguration du Mas numérique
2019 : inauguration de la Graduate school
Pour suivre le projet rendez-vous sur : – www.hdigitag.fr ou sur Twitter : @DigitAgLab
Source : Irstea – 27/02/2017
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