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LinkNYC

Google déploie des bornes WIFI pour espionner dans les rues de New York

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D’ici fin juillet, 500 bornes wifi à haut débit seront installées dans les rues de New York. Des milliers le seront ensuite à rythme soutenu sur plusieurs années. L’intention est bonne : permettre aux passants de se connecter facilement à Internet via leurs smartphones. Mais derrière les intentions affichées, il y en a d’autres, plus sombres. En effet, la revue The Voice People dévoile que ces bornes wifi devront aussi servir à aspirer les données des utilisateurs. Et que derrière ce plan, à la manœuvre, on retrouve Google.
 
Le projet a pour nom LinkNYC et sa mise en œuvre a été confiée à une société spécialisée dans la vente de balises Bluetooth, Gimbal. 500 bornes sont prévues, chacune offrant une connexion wifi gratuite de plusieurs gigabits, d’une prise USB et d’une tablette.
« Ce sera le réseau le plus grand et le plus rapide dans le monde –et entièrement gratuit, clamait le maire Bill de Blasio lors de l’inauguration, en février dernier. Je suis sûr d’une chose à propos de mes concitoyens new-yorkais, ils aiment les choses qui sont tout à fait gratuites ».
Oui mais, ce qui est gratuit ayant toujours un prix, en contrepartie de ce service, les newyorkais devront communiquer toutes leurs données personnelles.
 
Pour comprendre l’astuce, il faut décrypter le montage du projet. Éliminons d’abord la ville de New York qui offre ses trottoirs mais n’a pas la moindre influence dans la construction du réseau. C’est un consortium d’entreprises privées qui en est chargé : CityBridge. L’histoire de cette structure est plutôt romanesque. En effet, à sa création en 2014, le consortium comprend quelques sociétés qui travaillent dans le secteur des télécoms comme Qualcom ou Civiq Smartscapes dont l’intérêt se porte sur les villes connectées. Un groupe de publicité tient le contrôle du consortium : la société Titan. Un montage parfaitement logique puisque les bornes comporteront des espaces d’affichage permettant de financer le business model.
 
Ce bel équilibre est soudainement rompu l’été dernier. Titan et deux autres partenaires du consortium, détenant le contrôle de la structure fusionnent dans une nouvelle société : Intersection. Or cette société Intersection est elle-même détenue par une « société urbaine d’innovation », Sidewalk Labs. Vous suivez ? Or il se trouve que cette société est la propriété d’une société mère du nom d’Alphabet.
Alphabet étant la société holding abritant toutes les activités de Google.
 
Ainsi, les bornes LinkNYC sont la propriété de Google. C’est le géant de Mountain View qui assurera la production, l’installation et la maintenance de l’intégralité du parc de bornes wifi. Un budget d’au moins un demi-milliard de dollars selon The Voice People. Un investissement qui serait financé par la publicité via les panneaux d’affichage électronique de chacune des bornes. Ces panneaux proposeront des affichages de publicités ciblées en fonction des comportements des passants, données que leur auront transmises les passants eux-mêmes. Le vieil adage qui dit, « si vous ne payez pas le produit, c’est que vous êtes le produit », se vérifie encore une fois.
 
Et Google est maître en la matière. Ses 75 milliards de dollars de revenus engrangés l’année dernière se sont construits sur la thésaurisation des données comportementales des utilisateurs. Condamné à plusieurs reprises aux États-Unis comme en Europe pour atteinte à la vie privée, Google est trop gros pour succomber ou simplement être ébranlé du fait de ces tracasseries judiciaires.
 
 
Mais, avec le réseau LinkNYC, Google franchit une étape radicale. Il s’installe désormais dans la ville, et déploie son influence bloc d’immeubles par bloc d’immeubles. Google étend son réseau dans le paysage physique. Nul doute que Google voudra vite cloner son système et l’implanter dans de nombreuses villes dans le monde. Chaque quartier, chaque rue deviendra ainsi un centre de profit dans l’activité de Google. La firme engrangeant ainsi des informations précieuses et lucratives non seulement sur nos comportements virtuels mais aussi sur nos parcours bien réels.
 
 
Image d’en-tête : ILOVEDUST / The Voice People
 

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