Dans le domaine des objets connectés, l’imagination est au pouvoir, pour le meilleur comme pour le pire. On ne compte plus les annonces d’objets connectés miracles, destinés à nous faciliter la vie. IoT (Internet of Things) cet acronyme devenu familier va envahir notre quotidien, bardé de promesses qui chantent. Mais parfois, on se prend à penser que les créateurs de certains de ces objets connectés prennent les humains à qui ils destinent leurs produits pour des individus décervelés, des sortes d’animaux bizarres acceptant sans sourciller d’être dressés à grands coups de réflexes pavloviens par l’intelligence technique. C’est le cas de deux bracelets connectés présentés cette semaine : l’un vous envoie 340 volts dans le poignet si votre compte bancaire passe dans le rouge ; l’autre mesure en temps réel votre taux d’alcoolémie pour vous faire entrer dans le droit chemin.
Vous avez tendance à faire du shopping sans compter et votre carte bancaire est atteinte de la maladie chronique de la surchauffe ? La société anglaise Intelligent Environments, dont la spécialité est la vente de logiciels destinés au secteur bancaire s’est associée avec la société Pavlok, spécialiste des bracelets connectés, pour vous éviter d’être à découvert et de subir les réprimandes de votre banquier. Le principe est simple : le bracelet que vous porterez au poignet est connecté avec votre banque et, dès le moindre centime de dépassement, vous recevez … une décharge électrique de 340 volts. Imparable pour reprendre vos esprits et filer doux.
Le directeur exécutif de la société, David Webber a déclaré à la BBC que son bracelet allait permettre à ses porteurs de retrouver un « bien-être financier ». Sans sourire, le promoteur de cette technologie affirme qu’elle n’est pas destinée à exercer le moindre contrôle. On en doute car la plateforme est reliée aux banques qui pourront littéralement prendre leurs clients par la main.
Le même bracelet peut être couplé avec d’autres plateformes pour d’autres usages à imaginer. Par exemple, pour délivrer une petite décharge si la température de votre appartement est trop élevée, une autre pour vous inviter à être à l’heure à votre travail. On imagine l’usage que peuvent en faire les parents avec leurs enfants ou les enseignants avec leurs élèves : on s’assoupit en classe ? Allez, une petite décharge pour vous réveiller les neurones….
Bien entendu comme tout ce qui est connecté transmet et conserve des données, on peut s’inquiéter sur l’utilisation que pourraient en faire vos employeurs, vos assureurs, vos banquiers….
Quasiment en même temps, un autre bracelet connecté est présenté au public. Il s’agit cette fois du BACtrack Skyn, un bracelet qui vous dit quand vous avez trop bu. Cet objet est équipé de capteurs qui vont détecter la présence d’alcool dans votre sueur. Vous serez ainsi en mesure de savoir instantanément si vous pouvez prendre votre voiture. Les partisans de la lutte contre l’alcoolisme au volant seront légitimement ravis. Mais le bracelet est relié à un système de traitement d’information qui enregistre dans le temps votre consommation d’alcool. Ici encore, vous êtes tenu en laisse et surveillé en permanence.
Les deux bracelets, celui qui vous envoie des décharges électriques et celui qui espionne votre consommation d’alcool, ne sont encore pas reliés. C’est heureux car, si à chaque petit verre avalé on devait subir un choc électrique, les sorties entre amis risquent ne plus intéresser que les masochistes.
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