Des experts au Royaume-Uni ont confirmé dès le 7 mai dernier les premiers cas de variole du singe. D’habitude rares surtout en dehors de l’Afrique de l’Ouest et Centrale où le virus est endémique chez les animaux, des cas ont pourtant été signalés rapidement dans plusieurs pays. Entre les 13 et 24 mai, au moins 16 pays en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que l’Australie et Israël, ont signalé plus de 250 cas confirmés ou suspectés de variole du singe. La France comptait ce samedi 28 mai seize cas « confirmés ». La souche à l’origine de ces infections semble provenir d’Afrique de l’Ouest. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer pour le moment dans cette épidémie multinationale de variole du singe. Seule ombre au tableau, personne ne sait où elle a commencé ni pourquoi elle se propage.
Qu’est-ce que la variole du singe (monkeypox) ?
Comme son proche parent le virus de la variole, la variole du singe est un agent pathogène de la famille des orthopoxvirus. Il se transmet par des fluides corporels contaminés ou par un contact étroit avec des humains ou d’autres animaux infectés.
Environ une ou deux semaines après l’infection, le virus provoque de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, un gonflement des ganglions lymphatiques et de l’épuisement. Plusieurs jours plus tard, une éruption cutanée peut apparaître, généralement sur ou autour du visage, qui peut évoluer vers des pustules vésiculeuses qui se cicatrisent avant de guérir dans les semaines suivantes.
Bien que sa présentation soit, à bien des égards, similaire à celle de la variole, la variole du singe est heureusement considérée comme autolimitée, ce qui la rend beaucoup moins grave.
Néanmoins, la variole du singe est toujours considérée comme une maladie sérieuse qui comporte un risque de complications permanentes, allant des effets de la septicémie et de l’encéphalite à la cécité due aux infections oculaires. En l’absence de traitement médical ou de vaccination, près d’une personne infectée sur dix risque de subir des complications mortelles, en particulier chez les jeunes enfants.
Comparée aux horreurs de la variole, qui, à son apogée, faisait près d’un mort sur trois, la variole du singe ne semble pas si grave. Mais si la pandémie de COVID-19 nous a appris quelque chose, il vaut mieux prévenir que guérir lorsqu’il s’agit de virus potentiellement mortels.
Pourquoi l’appelle-t-on monkeypox ?
Le nom de monkeypox remonte à 1958, après l’apparition du virus chez des singes de laboratoire dans un centre de recherche de Copenhague. Ne vous laissez pas tromper par le nom : si les singes peuvent attraper et transmettre le virus, celui-ci est plus souvent attrapé par des sources populaires de viande de brousse, comme les loirs et les écureuils africains.
Ce n’est qu’en 1970 que le premier cas humain a été identifié, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant concentré ses efforts sur l’éradication de la variole en République démocratique du Congo. Aujourd’hui, la majorité des cas d’infection se trouvent toujours dans ce pays d’Afrique centrale, bien que des épidémies aient été signalées dans un certain nombre de pays voisins.
Pourquoi la variole du singe se répand-elle aujourd’hui dans le monde ?
Si les épidémies de variole de 2022 font la une des journaux, ce n’est pas la première fois que le virus est découvert en dehors des populations africaines.
Au milieu de l’année 2003, 71 cas de maladie ont été signalés aux CDC dans six États américains, dont 35 ont été confirmés par des tests de laboratoire comme étant causés par le virus de la variole du singe. Tous ces cas confirmés ont été attribués à des chiens de prairie infectés achetés auprès d’un distributeur d’animaux de l’Illinois, qui avaient eux-mêmes été infectés par des rats géants et des loirs gambiens importés du Ghana.
Trois cas ont également été signalés au Royaume-Uni en 2018. De manière surprenante, l’un des cas n’était pas directement lié aux deux autres. Tous avaient récemment séjourné au Nigeria, où le monkeypox est connu pour circuler.
À première vue, les nombreuses épidémies simultanées survenues à la mi-2022 pourraient avoir l’apparence d’une pandémie potentielle, surtout avec l’émergence récente du dévastateur SRAS-CoV-2. De nombreux cas suspects et confirmés dans le monde, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal, en Italie et en Australie, laissent supposer une transmission invisible et généralisée.
La plupart des personnes infectées semblent être le résultat de contacts intimes étroits (principalement entre hommes), qui ont été diagnostiqués après s’être présentés dans des centres de soins. Aucun décès n’a été signalé au moment de la rédaction de cet article.
En l’absence d’indication d’une mutation qui pourrait être responsable de l’augmentation de la virulence du microbe, il est probable qu’une augmentation soudaine des voyages avec un assouplissement des restrictions COVID pourrait être à l’origine de ces épidémies. Une plus grande vigilance à l’égard de la santé personnelle pourrait également contribuer à expliquer l’épidémiologie de l’épidémie.
Faut-il s’inquiéter d’une pandémie de variole du singe ?
En dehors des conseils de vigilance, l’OMS ne voit pas la nécessité de restreindre les voyages ou d’engager un programme de vaccination.
Dans le passé, les épidémies se sont limitées à une poignée de personnes infectées, avec une transmission interhumaine faible ou nulle. La propagation a donc été limitée.
Contrairement au SRAS-CoV-2, la variole du singe ne peut pas se propager par voie aérienne. Le vaccin antivariolique étant efficace contre le virus, les autorités sont déjà bien armées si les inquiétudes devaient continuer à s’intensifier.
Ce que la propagation apparente du virus montre, c’est la facilité avec laquelle les virus se déplacent avec l’augmentation des voyages et le relâchement de l’hygiène. De la rougeole à la grippe, il existe des agents pathogènes plus nombreux et bien plus mortels que nous connaissons déjà et qui seront sans doute en augmentation avec la réouverture du monde.
Avec ScienceAlert
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