Après son exposition à la Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence, jusqu’au 12 novembre, c’est au tour de la galerie Clavé Fine Art d’accueillir jusqu’au 10 février 2024 l’artiste Jean Paul Riopelle, présentée à l’occasion de la célébration du centenaire de sa naissance. D’un continent à l’autre, en référence à la devise canadienne « D’un océan à l’autre », pays d’origine de l’artiste, elle propose un aperçu de la diversité de la pratique picturale de Riopelle. S’étendant sur une importante période de sa carrière artistique, la vingtaine d’œuvres exposées, comprises entre 1940 et 1990, témoignent de la multiplicité des supports utilisés par l’artiste. Huiles sur toile et sculptures côtoient ainsi collages et œuvres sur papier, créant un dialogue créatif de matières, en écho avec le délicat washi de Kengo Kuma qui recouvre les murs de la galerie.
Fort d’une carrière qui s’est déployée sur près de six décennies, Jean Paul Riopelle fait partie des plus grands artistes canadiens. Avec plus de 200 expositions partout dans le monde, l’artiste continue de susciter l’intérêt des collectionneurs, des musées et du public.
Jusqu’au 10 février 2024, le peintre est mis à l’honneur dans les murs de la galerie Clave Fin Art à travers une exposition déployant toute la diversité de sa pratique picturale, tant par la pluralité de supports que d’outils utilisés. Pinceaux, empâtements, projections de peinture, couteaux et spatules, all-over, pochoirs : les différents matériaux et techniques employés par l’artiste se retrouvent dans la vingtaine d’œuvres présentées.
L’exposition est en outre l’occasion de rappeler la relation qu’a entretenue Jean Paul Riopelle avec les environs du quartier de Montparnasse à partir de 1965. Il était un habitué du secteur, notamment des ateliers de l’imprimerie ARTE localisés rue Daguerre et dirigés par Adrien Maeght, au-dessus desquels il a même vécu et travaillé. L’exposition que lui consacre la galerie Clavé Fine Art, à seulement quelques minutes des ateliers, est un retour de l’artiste dans cette partie affectionnée de Paris. Elle tend également des ponts avec le Canada, pays d’origine de l’artiste. Jean Paul Riopelle, D’un continent à l’autre, fait en effet référence à la devise canadienne, « A mari usque ad mare », qui signifie « D’un océan à l’autre » (le Canada s’étendant entre l’Océan Atlantique et l’Océan Pacifique). Cette référence n’est pas sans faire écho à la carrière de Riopelle lui-même, englobant à la fois l’Europe et l’Amérique, nouant des liens entre le Canada et Paris.
Artiste canadien avant-gardiste, Jean Paul Riopelle est l’élève de Paul-Émile Borduas, avec qui il fonde en 1942 le mouvement automatiste. Théorisée dans le manifeste Refus global, l’idéologie de l’automatisme s’inscrit dans la continuité du mouvement surréaliste tout en revendiquant des moyens d’expression non figuratifs et en s’éloignant de l’abstraction géométrique. Bien qu’ils se rapprochent de l’expressionnisme abstrait par la forme, la démarche est différente.
Jean Paul Riopelle s’installe à Paris en 1947, l’année même de l’Exposition internationale du surréalisme à la galerie Maeght. Il se lie d’amitié avec André Breton, Joan Miró, Salvador Dalí ou encore Alberto Giacometti. Il conserve des liens très forts avec le Québec, où il revient définitivement en 1990. Les œuvres de ses dernières années, dont certaines sont exposées chez Clavé Fine Art, sont marquées par un retour à une certaine forme de figuration.
Exposition du 8 décembre 2023 au 10 février 2024 – Galerie Clavé Fine Art, 10 bis rue Roger – 75014 Paris (Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h).