Du 23 mars au 26 mai 2024, le musée Paul Valéry présente l’exposition « Pierre-Luc Poujol. Arborescences », réunissant un ensemble remarquable de plus de 70 peintures et sculptures sur bois de l’artiste. Chaque œuvre de Pierre-Luc Poujol est la forme concrète d’une quête sans limites, où les frontières entre techniques traditionnelles et approches avant-gardistes s’estompent. La création devient pour lui un terrain d’explorations en continuelle évolution. A l’image de son atelier niché au cœur d’une forêt luxuriante, l’artiste exprime sa proximité avec le monde végétal. Une source d’inspiration qu’il retranscrit dans la peinture comme dans la sculpture ou un réel désir de faire corps avec ses œuvres. Sans pour autant les toucher, il a la volonté tenace de leur apporter du sens tout en offrant à chacun une grande liberté d’appropriation. Cette très belle exposition est une mise en lumière du travail fascinant d’un artiste intimement lié à la nature.
Situé au cœur du travail de Pierre-Luc Poujol, l’arbre n’est jamais dépeint ni traité de manière univoque. Il est au contraire investi par une puissance constante d’évolution formelle. Variant les techniques – dripping, résille, toile délavée -, Pierre-Luc Poujol accentue les effets de décomposition propres à un motif qui est depuis longtemps caractéristique de la modernité : indissociable à ses débuts du genre du paysage avec quelques autres éléments, l’arbre a été souvent démembré en fragments sous l’effet du goût pour la vitesse et le mouvement.
Mais, en raison des catastrophes naturelles entrainées par le changement climatique, le motif de l’arbre se charge aujourd’hui dans le travail de Pierre-Luc Poujol d’une dimension nouvelle, emblématique des menaces qui pèsent sur notre monde : de l’arbre aux couleurs triomphantes, situé entre abstraction et figuration, Pierre-Luc Poujol a évolué vers des formes de plus en plus déstructurées, il utilise des fragments de végétaux au lieu de pinceaux et ajoute des matériaux naturels, tels que la cendre ou le bois brûlé. Il ne travaille plus sur la nature mais littéralement avec elle.
Il en résulte des œuvres singulières : d’une grande économie de moyens, elles font des arbres autant d’idéogrammes secrets, que leur beauté́ rend désirable jusque dans la menace même de leur disparition.
Pierre-Luc Poujol est né en 1963 au cœur des Cévennes. En 1984, il entame de brillantes études aux arts appliqués de Bordeaux d’où il sort major de promotion (Premier prix de dessin, premier prix de perspectives, premier prix de croquis).
Après avoir partagé son temps entre la France et les États-Unis pendant plusieurs années, il installe définitivement en 2018 son atelier dans le Sud de la France, près de Montpellier. Influencé par les racines paysannes de son grand-père agriculteur et bercé par l’environnement spirituel de son père pasteur, Pierre-Luc Poujol développe très tôt une sensibilité́ au monde et à la nature qui l’entoure.
Dès ses premiers travaux sur l’écorce, il sonde l’âme des arbres, s’en approche au plus près à l’aide de ses techniques de projection et de dripping.
L’artiste ne cesse cependant de tenter des expériences en dialogue constant avec la matière et le support. Progressivement, il diversifie ses approches artistiques, alliant dorénavant des outils singuliers (branches d’arbres) qu’il a su créer et des médiums organiques qu’il récolte (cendres, écorces…).
Artiste impliqué, il devient au printemps 2022, le premier ambassadeur de l’ONG française Cœur de Forêt pour laquelle il prête sa voix et ses pinceaux en faveur de la préservation de notre biodiversité.
Exposition « Pierre-Luc Poujol. Arborescences » au Musée Paul Valéry – 148, rue François Desnoyer – 34200 Sète
Jours et horaires d’ouverture :
- Du mardi au dimanche de 10h à 18h. (le musée est fermé le lundi).
- Visites commentées le mercredi et le samedi à 15h (4 personnes minimum).
- 1er dimanche de chaque mois, accès gratuit. Visite commentée tarif + 1 € – Pass musées en vente à l’Office du tourisme : 15€
Photo d’en-tête : N° 501 Série L’Appel de la forêt, 2021 – Technique mixte, acrylique sur toile 200 × 450 cm – Crédit photo © Bruno Pantel