5,8 millions de résidents de petites communes manquent de commerces de proximité. Ce recul dans les espaces ruraux, marqué depuis les années 1990, est une réalité statistique. Ces villages, abandonnés par les commerces, contribuent à nourrir l’idée de « désertification », voire de « désert ». Les commerces, souvent laissés en l’état de leur fermeture, semblent tous figés dans le temps. Face au monde qui vient, fait d’instabilités climatiques et de ressources contraintes, les élus locaux ont la responsabilité et le pouvoir de transformer leurs territoires pour le bien de leurs concitoyens, en faire des territoires résilients. Et ils ne sont pas les seuls à s’activer pour maintenir ou faire renaître la vie dans nos villages : une coopérative immobilière, rurale et solidaire, Villages Vivants, achète, rénove et loue des locaux vacants pour ouvrir des commerces et services de proximité (cafés, boulangeries, épiceries…) dans les territoires ruraux. Elle réunit des citoyens, entreprises et collectivités qui choisissent d’investir pour créer du lien dans nos villages.
Il faut prendre le temps de se promener à pied ou à vélo dans nos villages pour se rendre compte d’une triste évidence : la vie disparaît ! « Où sont passés les gens ? » est la question qui revient souvent … Les rues sont désertes, les commerces abandonnés ou flanqués de panneaux « à vendre » ou, au mieux, « à louer », les maisons sont soit fermées, soit en vente. Quand on trouve une boulangerie ou un bistrot du « bon coin » ouvert, on se sent un peu rassurés. En 1980, selon les données de l’Insee, 25% des communes françaises ne disposaient d’aucun commerce. Elles sont aujourd’hui 21.000, soit 62% des communes françaises, à être dépourvues de commerce et 6 sur 10 n’ont ni épicerie ni boulangerie.
Peu ou pas de commerces de proximité, plus d’animation culturelle et si l’on veut maintenir et attirer la population sur place, il faut donner l’envie de venir et de rester dans nos campagnes. Des centres-bourgs vivants et animés constituent un enjeu majeur de l’égalité des territoires ainsi qu’un levier de la transition écologique et énergétique. Le commerce est « l’âme de nos campagnes », défendait en son temps (octobre 2023) la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme Olivia Grégoire.
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L’initiative Villages Vivants, coopérative immobilière, rurale et solidaire, propose aux citoyens d’investir leur épargne pour faire vivre nos campagnes. Villages Vivants croit avec enthousiasme en la puissance du collectif pour dynamiser la vie des villages. Depuis six ans, la coopérative œuvre pour créer ou maintenir des activités dans les territoires ruraux. Car un village sans commerce ou sans lieu convivial, c’est un village triste et divisé. Depuis 2018, elle a ainsi ouvert 24 lieux (8000 m²) dans 11 départements du quart sud-est de la France.
Basée dans la Drôme et le Puy-de-Dôme, Villages Vivants rassemble une équipe de 15 salariés professionnels du bâtiment, de l’entrepreneuriat ou encore de l’urbanisme. La coopérative s’appuie sur des centaines de citoyens, entreprises et collectivités (810 sociétaires et porteurs de titres participatifs) qui choisissent d’investir leur épargne pour soutenir des projets collectifs, créateurs de liens sociaux et de proximité pour dynamiser nos territoires.
« La souscription de parts sociales (100€ la part) permet de renforcer le capital social de la coopérative et donne un droit de vote au sein des instances de la gouvernance. Une part sociale peut être récupérée après une période de cinq ans. Elle donne accès à un avantage fiscal de 25% pour les particuliers. En devenant sociétaire de Villages Vivants, les citoyens contribuent directement avec leur épargne à la vitalité de nos villages et au bien-être de leurs habitants« , expliquent Raphaël Boutin-Kuhlmann et Sylvain Dumas, co-fondateurs et co-directeurs de Villages Vivants.
Cette année, pour aller encore et toujours plus loin, Villages Vivants lance une campagne de levée de fonds avec pour objectif de collecter au moins 1,8 million d’euros en parts sociales. Ces fonds financent l’achat et la rénovation des locaux qui permettront d’ouvrir de nouveaux commerces essentiels tels que des épiceries, des boulangeries, des cafés et bien plus encore.
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Un nouveau modèle immobilier pour des activités et services de proximité en milieu rural
Villages vivants : une coopérative immobilière rurale et solidaire
Villages Vivants achète, rénove et loue des locaux à des porteurs de projet qui souhaitent lancer une activité, un commerce ou un service, utile au territoire et créateur de lien social. Ces entrepreneurs, ayant identifié un bien vacant en milieu rural, se retrouvent souvent bloqués par l’accès au local. Ils sollicitent Villages Vivants qui intervient alors pour les soulager de cette contrainte foncière et les accompagner dans le montage de leur activité. Cette intervention permet à des projets collectifs (associations, SCOP, SCIC) tels que cafés, épiceries, commerces, lieux de convivialité ou de solidarité, de voir le jour.
Chaque mois, Villages Vivants reçoit plusieurs dizaines de sollicitations. Villages Vivants lutte contre la spéculation immobilière et remet l’immobilier au service de l’intérêt général, pour créer des lieux de convivialité, d’échange ou de proximité dans les villages.
Anne-Sophie Daudon, Responsable du parcours immobilier – Chargée d’accompagnement et d’installation chez Villages Vivants explique que “Les entrepreneurs en collectifs qui ont un projet d’utilité sociale en milieu rural peuvent faire appel à Villages Vivants pour acheter un local qu’ils ont identifié. Ainsi, ils deviennent locataires de Villages Vivants, dans un rapport équilibré et solidaire : Villages Vivants accompagne les projets tout au long de la vie de l’activité, jusqu’au possible rachat du local par les entrepreneurs. Les locataires participent à la vie de la coopérative et font vivre le partenariat.”
Former et accompagner les porteurs de projet
Villages Vivants intervient aussi par la formation et l’accompagnement auprès des collectivités et des porteurs de projet : entrepreneurs, collectifs, associations, coopératives, collectivités, mairies, élus…
La coopérative peut accompagner des tiers-lieux ou commerces de proximité dans leur installation ou leur structuration (modèle économique, immobilier, gouvernance), ou des collectivités locales sur l’étude de faisabilité pour réinvestir des friches ou développer des outils de développement local et d’aide à l’installation.
La formation permet à Villages Vivants de partager son expérience concrète dans les villages et valoriser les particularités de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Démocratie, transparence, bien commun : valeurs essentielles de la coopérative
En optant pour un modèle coopératif, Villages Vivants a fait le choix d’une organisation démocratique. Ce mode de fonctionnement favorise la propriété collective et l’exercice démocratique du pouvoir, basé sur le principe « une personne = une voix » et sur le multisociétariat. Grâce à l’implication de plusieurs parties prenantes, incluant les salariés, les usagers, les collectivités locales et les investisseurs, Villages Vivants construit une gouvernance innovante dédiée à sa mission d’utilité sociale : créer des lieux collectifs au service des habitants.
Chez Villages Vivants, la transparence est primordiale : toutes les informations légales, juridiques et financières sont partagées (notamment via Pappers) et les rapports d’activité offrent un contenu complet sur chaque aspect de la coopérative. Plusieurs ressources de Villages Vivants sont également disponibles en Creative Commons sur leur site internet. Un des principes fondamentaux de l’éthique de la coopérative est de pratiquer une transparence totale et de fournir des efforts pédagogiques pour permettre aux parties prenantes de jouer pleinement leur rôle.
Bien commun : l’immobilier est principalement dominé par des logiques de propriété individuelle, souvent à des fins patrimoniales ou spéculatives. Pourtant, il joue un rôle crucial dans la formation du paysage d’une société, avec des impacts économiques, sociaux et environnementaux significatifs. En tant qu’élément clé de l’urbanisme et de l’organisation de la cité et des territoires, il est essentiel de mettre l’immobilier au service des usagers et de le penser sur le long terme, avec une ambition et une exigence élevées. Villages Vivants sort des biens immobiliers du marché et de la propriété privés, pour les acheter, les gérer et les utiliser collectivement, avec un objectif de bénéfice collectif et d’intérêt général.
Villages Vivants en tant que coopérative ne peut par essence être détruite. Elle peut en revanche être transmise, garantissant sa pérennité et son appartenance collective.
Pourquoi investir dans la coopérative ?
Pour rendre possible les projets d’ouverture de lieux, la coopérative lance une campagne de levée de fonds avec l’objectif d’atteindre 1,8 million d’euros.
Depuis 2018, plus de 800 personnes (particuliers, entreprises, fondations, associations ou collectivités) ont placé leur argent dans la coopérative. Cette épargne citoyenne permet un portage collectif de la propriété immobilière et la création de communs. Elle permet de sortir l’immobilier des logiques spéculatives et de garantir un usage au service des habitants. Investir dans Villages Vivants permet de donner du sens à son épargne tout en dynamisant nos campagnes.
Objectifs stratégiques :
- Revitaliser la vie économique locale : installation et pérennisation des entreprises sociales, création d’emplois, valorisation des commerçants alentours, augmentation de la consommation locale ;
- Retrouver du lien social : réponse aux besoins d’un territoire et de ses habitants, augmentation de la qualité de vie, création de lien social, diminution du recours à la voiture, des mobilités subies et lutte contre l’isolement ;
- Préserver le patrimoine : réhabilitation, remise sur le marché locatif, préservation du bâtiment.
Pour participer à un nouveau modèle d’immobilier et soutenir ces ouvertures et réouvertures de lieux, citoyens et personnes morales peuvent placer une partie de leur épargne dans la coopérative Villages Vivants en investissant en parts sociales et/ou en titres participatifs.
Devenir sociétaire en souscrivant des parts sociales :
Les parts sociales constituent l’intégralité du capital de Villages Vivants. Contrairement au don, le souscripteur peut demander le remboursement de son investissement après 5 ans.
• À partir de 100 €
• Souscription en ligne
• Réduction fiscale de 25% du montant investi
• Pas de revalorisation, pas de dividende
• Prendre part aux grandes décisions et au développement de la coopérative
• Permettre à la coopérative d’augmenter sa capacité d’achat de nouveaux lieux pour installer des activités dans les campagnes.
Souscription en ligne sur la plateforme sécurisée de Villages Vivants.
La volonté de renouer avec un lien social distendu, le dynamisme du tissu associatif, le développement du télétravail, la recherche de naturalité et de local, la raréfaction des services publics, tout concourt à réinstaller les commerces au cœur de nos villages. Une redynamisation qui passe par l’engagement de nombreuses associations et de volontés municipales actives pour construire des territoires attractifs.
Photo d’en-tête : La Pompe, tiers-lieux, Florac Trois Rivières, Lozère
Pour aller plus loin :