Les Français sont-ils fins prêts pour lutter contre le froid de l’hiver ? Plus de 4 Français sur 5 n’ont aucun budget pour réagir en cas de froid intense. 73 % des foyers vont moins se chauffer cet hiver pour éviter les factures trop salées. Pour 64 %, la précarité énergétique est la difficulté, l’incapacité de contrôler sa température. Et déjà, près de 23 % des Français ont le sentiment d’être touchés par cette précarité. Ces chiffres sont le résultat d’une enquête réalisée par Rothelec, qui a interrogé plus de 6 311 foyers, afin de savoir si la lutte contre la précarité énergétique était en passe d’être gagnée.
La lutte contre la précarité énergétique est une priorité en France, touchant aujourd’hui environ 12 millions de personnes. Ces ménages peinent à maintenir des conditions de confort thermique en raison de l’insuffisance de leurs ressources financières ou de logements mal isolés. Ce phénomène, déjà préoccupant, s’est aggravé ces dernières années avec l’inflation des prix de l’énergie et les crises économiques successives.
« En 2022, 10,8 % des ménages français étaient dans une situation de précarité énergétique. Cela correspond à plus de 3,2 millions de familles (sources Environnement.gouv). Mais au vu des résultats de notre enquête, rien ne bouge et les Français ont toujours froid. Cette situation semble freinée par les aspects financiers et les aides rabotées comme celle de MaPrimRénov’. Pourtant, la solution est simple et réside dans un cercle vertueux : aider les Français à s’équiper en matériels de chauffage technologiquement efficaces, qui permettront de mieux les chauffer, tout en réduisant leur consommation d’énergie et en faisant baisser leurs factures. La fin de la précarité énergétique nécessite de faire plus, mais surtout mieux », a commenté Hamza EL Yaagoubi, Directeur Marketing de Rothelec, spécialiste du chauffage électrique économique et inventeur du radiateur à inertie, qui a initié cette enquête, afin de savoir si la lutte contre la précarité énergétique était en passe d’être gagnée.
41 % des Français ne sont pas prêts
Ce n’est pas une surprise, l’hiver arrive. Pourtant, même si le froid est à combattre chaque année, les foyers semblent manquer d’anticipation. Ainsi, 41 % des Français avouent qu’ils n’ont pas prévu toutes les éventualités et possibilités pour avoir bien chaud cet hiver. Seulement 38 % déclarent être totalement prêts et 21 % dans l’expectative.
2 Français sur 3 ont peur du froid
Pourtant, les Français sont frileux !
Plus de 67 % avouent craindre un hiver très rigoureux cette année, contre 31 % que cela n’émeut pas du tout.
Que font les Français en cas de vague de froid ?
Pour avoir chaud, 75 % des Français adoptent la technique de l’oignon en superposant plusieurs couches de vêtements. Une technique qui semble plus économique que les autres, mais qui mériterait d’être analysée financièrement pour vérification…
Un chauffage d’appoint arrive en deuxième choix à 59 %, certainement plus efficace, mais encore très énergivore.
Ensuite, 50 % des Français préfèrent manger plus pour assurer leur thermorégulation, ce qui n’est pas exactement une solution sur le long terme.
Enfin, à la quatrième place du classement, 47 % des Français optent pour un nouveau système de chauffage électrique. Certainement la meilleure solution pour lutter contre le froid.
Seul 1 Français sur 5 prévoit un budget contre le froid
À la question « Avez-vous prévu un budget pour réagir en cas de froid intense ? », seulement 23 % des Français répondent par l’affirmative : 4 % ont un budget assez important et 19 % très faible.
Ainsi, 77 % des foyers n’ont donc aucune solution financière pour intervenir en cas de nécessité.
73 % des Français vont moins se chauffer à cause des coûts
Le problème majeur lié au chauffage est le coût des factures liées à son utilisation. De ce fait, plus de 73 % des Français envisagent de moins se chauffer cet hiver afin d’éviter les factures trop salées. Dans le détail, 32 % vont se restreindre énormément et 41 % relativement. Seulement 27 % des foyers ont décidé de ne pas diminuer leur consommation.
Pourtant, 42 % ne veulent pas d’aides financières…
Pour avoir plus chaud dans son logement, une solution est de le rénover afin d’éviter d’habiter dans une passoire thermique. Mais seulement 34 % semblent sensibles aux aides financières proposées par le gouvernement comme MaPrimeRénov’’ : 16 % envisagent de bénéficier d’une aide et 18 % peut-être.
Mais 72 % veulent encore plus d’aides !
Paradoxe français, 72 % pensent qu’il serait nécessaire de proposer plus d’aides financières et d’accompagnement pour lutter contre la précarité énergétique. 45 % en sont totalement persuadés et 27 % relativement.
C’est quoi la précarité énergétique ?
Pour 64 % des Français, la précarité énergétique se définit avant tout par la difficulté ou l’incapacité de contrôler correctement sa température (le chaud et le froid). Mais c’est également pour plus de 61 % des personnes interrogées par la difficulté ou l’incapacité de payer leurs factures de chauffage. Enfin, le troisième critère majoritaire est la difficulté ou l’incapacité d’acheter du matériel de chauffage efficace à plus de 54 %.
Une précarité réelle et ressentie
Il existe la température réelle et celle que l’on peut ressentir. Pour la précarité énergétique c’est la même chose.
Si dans les chiffres gouvernementaux, 10,8% des Français sont réellement dans cette situation précaire (chiffres 2022), 23 % ont le sentiment d’être aussi touchés par ce problème énergétique : 9 % en sont totalement convaincus et 14 % moyennement.
Enjeux actuels
En France, la précarité énergétique s’enracine dans plusieurs problématiques majeures. Les logements vétustes, en particulier les 4,8 millions de « passoires thermiques » classées F et G, accentuent les dépenses énergétiques des ménages. Ces habitats mal isolés rendent difficile le maintien de conditions thermiques acceptables, aggravant la vulnérabilité de nombreuses familles face aux variations climatiques.
La montée des impayés énergétiques illustre également cette crise. En 2023, plus d’un million d’interventions ont été réalisées pour non-paiement, avec près de 178 000 conduisant à des coupures ou à des réductions de puissance électrique. Ces chiffres traduisent une réalité alarmante pour les ménages les plus modestes.
Enfin, les conséquences sanitaires de cette précarité énergétique sont préoccupantes. L’exposition à des conditions d’habitat inadéquates, comme l’humidité ou les moisissures, favorise l’apparition de maladies respiratoires chroniques et fragilise davantage les populations vulnérables, notamment les enfants et les personnes âgées.
Face à ces enjeux, la lutte contre la précarité énergétique s’impose comme une urgence sociale et environnementale.
Initiatives en cours
Face à la montée de la précarité énergétique en France, plusieurs initiatives ont vu le jour pour atténuer ses impacts et accompagner les ménages en difficulté. Parmi elles, MaPrimeRénov’ s’impose comme un dispositif clé. Lancée en 2020, cette aide financière permet aux propriétaires d’engager des travaux de rénovation énergétique, comme l’isolation ou le remplacement de chaudières énergivores. Destinée en priorité aux foyers modestes, elle a déjà permis d’améliorer l’efficacité énergétique de milliers de logements.
En parallèle, le chèque énergie, alloué annuellement à près de 5,8 millions de foyers en 2023, constitue un soutien direct pour régler les factures énergétiques ou financer des travaux éligibles. Ce dispositif est particulièrement essentiel en période hivernale, où la consommation énergétique augmente.
Des programmes innovants comme Habiter Mieux Sérénité, piloté par l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), offrent un accompagnement complet aux ménages, de la définition des travaux à leur réalisation. D’autres initiatives, comme le Fonds de Solidarité Logement (FSL), visent à prévenir les impayés et à soutenir les ménages confrontés à des coupures d’énergie.
Enfin, des collectivités locales et associations, comme le Secours Catholique ou la Fondation Abbé Pierre, s’investissent dans des solutions de terrain. Elles sensibilisent les citoyens aux économies d’énergie, distribuent des kits d’urgence pour limiter les déperditions thermiques ou organisent des permanences pour orienter les foyers vers les aides disponibles.
Ces dispositifs, bien que significatifs, nécessitent des efforts coordonnés et des financements accrus pour répondre à l’ampleur de la précarité énergétique et pour accélérer la transition vers un habitat durable et solidaire. La transition reste lente face à l’ampleur du problème. La suppression progressive du bouclier tarifaire en 2024 et l’augmentation des interventions pour impayés sont des facteurs d’inquiétude. De plus, les locataires (59 % des ménages en précarité énergétique) restent souvent les plus touchés, limités par un accès réduit à des aides directes.
La lutte contre la précarité énergétique nécessite une approche plus holistique combinant des réformes structurelles, un soutien renforcé aux ménages vulnérables, et une meilleure sensibilisation sur l’importance des économies d’énergie.
Méthodologie de l’enquête : enquête réalisée entre le 5 et le 13 décembre 2024 auprès de 6 311 personnes réparties sur l’ensemble du territoire français âgées de 18 ans. Sondage national effectué en ligne, sur le panel propriétaire BuzzPress France (27 500 personnes). Réponses compilées et pondérées en fonction de quotas préétablis visant à assurer la représentativité de l’échantillon et afin d’obtenir une représentativité de la population visée. Toutes les pondérations s’appuient sur des données administratives et sur les données collectées par l’INSEE.