Voilà un mot qui, comme tant d’autres, devient rapidement à la mode et orne les discours de ceux qui prétendent surfer sur les tendances. Mot valise qui mérite qu’on s’y arrête. Car ce concept est certainement une des clés de l’innovation ouverte.
L’idée remonte aux années 90. Mais le concept a été décrit récemment, en 2004, par quelques professeurs du fameux MIT et notamment Neil Gershenfeld.
Une belle idée, assez simple finalement, qui consiste à mettre à la disposition de ceux qui n’y ont jamais accès les outils permettant de fabriquer tout ce dont ils ont besoin. La popularisation des technologies de l’information, de l’open source, des connexions ubiquitaires et de l’immatériel font converger les possibilités de développer des solutions et des produits parfois sophistiqués à n’importe quel endroit du monde, et par des créateurs dépourvus de bagages technologiques ou scientifiques.
Inventer, innover et pourquoi pas bricoler, pour concrétiser et produire ses idées. A l’origine, le Fab Lab est donc un petit atelier de fabrication – certains parlent joliment d’ « usinette » – qui peut s’implanter n’importe où dans le monde. Un pêcheur malien peut ainsi fabriquer sur place son trimaran, à partir de plans et de concepts téléchargés depuis l’autre bout de la planète.
Faire émerger l’innovation
Il suffit de quelques machines simples, de faibles coûts, pour découper automatiquement, façonner les différentes parties d’un objet. L’arrivée des imprimantes 3D complète le dispositif et ouvre de nouvelles perspectives. Les coins les plus reculés du monde peuvent avoir accès facilement à des technologies simples, mais qui remplissent un besoin parfois vital. C’est la raison pour laquelle la plupart des quelques dizaines de Fab Labs implantés sur la planète le sont dans des pays dits en développement.
Toutefois, le cœur du concept de Fab Lab dépasse largement cette vocation initiale. Si le principe est de permettre à l’utilisateur de créer ses propres outils et produits, alors le Fab Lab se trouve en position centrale dans la préoccupation de tous les acteurs économiques : l’émergence des innovations. Celles-ci ne viennent plus seulement des laboratoires spécialisés de l’industrie. Elles se trouvent dans les écosystèmes créatifs qui assemblent des utilisateurs, des lead users, mais aussi des artistes, des porteurs de projets, d’idées nouvelles. C’est à eux aussi que les Fab Labs doivent s’adresser.
Favoriser tous les domaines d’activité
On peut alors imaginer des Fab Labs dans tous les domaines d’activité : l’imagerie 3D, la réalité augmentée, les objets communicants, etc. Des Fab Labs centrés sur l’innovation ouverte, le co-working, qui mettent à la disposition des créateurs des outils, des technologies sophistiquées et des savoir-faire autrefois réservés à quelques privilégiés.
Le concept de Fab Lab est une chance pour favoriser l’éclosion d’idées nouvelles mais aussi leur prototypage et leur concrétisation en produits et contenus commercialisables. Le rêve d’une innovation ouverte, d’une économie créative est en train de se réaliser ; c’est là certainement une voie de croissance nouvelle pour nos économies secouées par la crise et nos innovateurs professionnels en perte de repères.
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