L’Oréal, leader mondial des cosmétiques, se targue d’être un modèle de responsabilité sociale et environnementale. C’est même un des ses arguments marketing les plus avancés. Seulement, en cherchant un peu plus loin que les beaux discours des communicants de la firme, on s’aperçoit que le leader des produits de beauté s’arrange bien volontiers avec les études scientifiques t les dégâts collatéraux sur l’environnement pour vendre ses produits. L’universitaire Thibault Lescuyer a mené une enquête approfondie sur les crèmes solaires de L’Oréal et leur impact sur l’environnement en général et les récifs coraliens en particulier. Plongée dans l’univers de la beauté, à tout prix.
En juin 2019, L’Oréal, le géant mondial des cosmétiques, a lancé un nouveau site Internet, intitulé « au cœur de nos produits ». L’initiative s’inscrit dans une volonté de transparence – principe cardinal de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) – sur les composants utilisés. Huile de palme, parabènes, colorants pour les cheveux, nanoparticules… une petite vingtaine de composants y sont présentés.
Objectif : rassurer les utilisateurs sur leur innocuité. Parmi ces composants controversés figurent les filtres solaires. Comme le reconnaît L’Oréal, certains filtres solaires – l’entreprise ne précise pas lesquels – sont accusés d’avoir des impacts négatifs sur la santé humaine : allergies cutanées, perturbations endocriniennes, voire cancers.
Les crèmes solaires ont aussi suscité une vague d’inquiétude environnementale, depuis que plusieurs études scientifiques ont identifié que des filtres anti-UV pouvaient accélérer le blanchissement du corail. Ces réservoirs de biodiversité, déjà victimes du réchauffement climatique, seraient-ils en plus malmenés par les crèmes des baigneurs ? Le sujet a suscité l’émoi et une abondante couverture médiatique.
Ces suspicions et ces accusations, le site « au cœur de nos produits » de L’Oréal ne les nie pas, il les résume et les réfute avec des arguments scientifiques.
Voici l’affirmation centrale écrite par les communicants de l’entreprise sur la page qui concerne les filtres solaires :
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Pour étayer cette affirmation, les communicants de la firme font figurer, au niveau du terme « communauté scientifique », un lien qui renvoie vers un article académique en anglais, écrit en majorité… par des chercheurs salariés de L’Oréal.
L’article a été publié dans la revue scientifique Coral Reef en février 2019. Il a pour titre : « Photochemical response of the scleractinian coral Stylophora pistillata to some sunscreen ingredients ». Il s’agit d’une étude conduite sur une variété de corail dur, Stylophora pistillata. Ce corail a été exposé en laboratoire à plusieurs filtres solaires, sans subir « d’effet néfaste sur l’activité photosynthétique de coraux », selon le communiqué de presse de L’Oréal, publié dans la foulée.
Mais le fait que cinq chercheurs sur les huit soient salariés de L’Oréal ne révèle-t-il pas un conflit d’intérêts problématique ? Est-il correct d’assimiler une seule étude scientifique et un seul article à toute la « communauté scientifique » ? Telles sont les questions auxquelles nous avons voulu répondre. En filigrane, nous souhaitons aussi questionner la possibilité d’une « communication de transparence » qui embarque la science sur un domaine controversé, où les enjeux industriels et financiers sont importants.
Cinq chercheurs sur huit affiliés à L’Oréal
Sur les huit chercheurs de l’étude sur laquelle L’Oréal appuie son argumentaire, trois sont chercheurs au Centre scientifique de Monaco, un centre financé par la principauté. Parmi eux, Denis Allemand, directeur scientifique du centre de Monaco qui a « prêté » les coraux pour l’étude, réfute l’idée que l’étude serait biaisée :
« Toutes les figures dans la partie biologique de l’article sont obtenues par nos chercheurs. Nous avons publié ce que nous avons voulu et nous n’avons pas été payés par L’Oréal ».
Les cinq autres auteurs ont travaillé en particulier sur la mesure précise de la concentration des filtres solaires dans l’eau de mer, chose que les scientifiques de Monaco disent ne pas savoir effectuer. Ces cinq chercheurs sont salariés de L’Oréal Recherche et Innovation, ce qui signifie un lien financier et de subordination direct avec le fabricant de crèmes solaires.
Le moins que l’on puisse dire est que cela ne les met pas dans une situation d’indépendance et d’impartialité. Leur employeur n’a-t-il pas un intérêt évident à ce que les résultats de l’étude démontrent une absence de toxicité ? Quitte, peut-être, à utiliser une méthodologie qui minimiserait les risques d’avoir une conclusion défavorable ?
Nous avons demandé à L’Oréal si cette situation ne présente pas un conflit d’intérêts. C’est Marc Léonard, directeur du laboratoire de recherche environnementale, qui nous a répondu :
« Il est bien précisé à la rubrique “conflit d’intérêts” de l’article scientifique que les chercheurs du Centre scientifique de Monaco et co-auteurs de cet article n’ont pas de conflit d’intérêts. »
Soyons clairs : la dépendance salariale des cinq co-auteurs ne disqualifie pas en soi les résultats de l’étude. Ces résultats pourraient être robustes. Mais une telle situation invite à une certaine prudence sur l’étude. On pourrait dire, par exemple, que d’autres investigations, notamment de la part de chercheurs non rémunérés par L’Oréal, sont nécessaires.
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Une unique étude scientifique
Ce chemin de transparence n’est pas celui qu’emprunte L’Oréal, ce qui jette un trouble sur la robustesse de sa communication RSE.
Car l’argumentaire de la firme, sur sa page « au cœur de nos produits assimile un seul article académique à toute « la communauté scientifique ». Or, la prétendue unanimité de la communauté scientifique n’existe pas.
Parmi les nombreux scientifiques travaillant sur les coraux, certains étudient l’influence du réchauffement climatique sur le blanchissement, qui est avérée, et d’autres étudient la pollution humaine. Plusieurs chercheurs travaillent spécifiquement sur l’impact des filtres des crèmes solaires.
C’est le cas notamment du professeur Roberto Danovaro et de sa collègue Cinzia Corinaldesi, de l’Università Politecnica delle Marche, à Ancône en Italie. Ils sont les auteurs d’un grand nombre d’articles publiés dans des revues scientifiques.
Joints au téléphone, ces chercheurs contredisent L’Oréal : certains filtres solaires seraient bien nocifs pour les coraux et l’étude co-réalisée par L’Oréal ne serait pas assez robuste pour tirer une conclusion définitive.
Le professeur Danovaro, tout comme sa co-autrice Cinzia Corinaldesi, ont lu l’étude de L’Oréal. « Je n’ai jamais vu un papier avec si peu d’informations sur les procédures expérimentales », déplore-t-il.
Les deux chercheurs critiquent la méthodologie employée. Ils trouvent notamment problématique que l’étude se soit limitée à regarder l’activité photosynthétique des algues qui vivent en symbiose avec le corail, sans s’intéresser aux infections virales, ni à l’état des tissus coralliens. Pourtant, comme le précise Roberto Danovaro :
« Les coraux sont très sensibles aux infections virales et à des infections similaires à l’herpès. Or, beaucoup de filtres solaires entraînent une explosion dans le nombre d’infections virales, induisant le blanchissement ou la mort du corail. Cela a été confirmé par de nombreuses études. »
Nous avons demandé à L’Oréal son avis sur ces affirmations. Les études de Danovaro et Corinaldesi « souffrent de biais méthodologiques majeurs », selon le directeur du laboratoire de recherche environnementale de L’Oréal Marc Léonard, qui signale des doses testées sans commune mesure avec la réalité et une absence de relation dose/effet sur les infections virales.
Les études des deux chercheurs italiens ont pourtant été publiées dans des revues à comité de lecture. D’autres études scientifiques ont en outre identifié des impacts problématiques des crèmes solaires sur les coraux, à des doses et dans des conditions d’expérimentation variées. Nous sommes donc typiquement devant une controverse scientifique, sur un sujet encore émergent et complexe.
Controverse scientifique
La controverse scientifique est d’autant plus visible quand on plonge au plus près des filtres anti-UV. Ces filtres sont des molécules de synthèse, souvent utilisées en mélange dans les crèmes. La page « au cœur de nos produits » de L’Oréal en mentionne cinq, utilisés par ses marques Vichy et La Roche-Posay, en particulier.
Trois filtres sont dit « organiques » parce qu’ils contiennent des atomes de carbone : le drometrizole trisiloxane (commercialisé sous le nom « Mexoryl-XL »), l’octocrylène et le bis-ethylhexyloxyphenol methoxyphenyl triazine ; et deux filtres sont dits « minéraux » : le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc.
En lisant L’Oréal, on comprend que les cinq filtres mentionnés ne contribuent pas au blanchissement des coraux et n’ont pas d’impact négatif sur l’environnement. Or deux de ces filtres ne semblent pas aussi inoffensifs que l’entreprise voudrait le faire croire. Il s’agit de l’octocrylène et de l’oxyde de zinc.
L’octocrylène est toxique en eau douce
L’octocrylène est un filtre utilisé dans des crèmes solaires de Vichy et La Roche-Posay, deux marques appartenant au groupe L’Oréal. Or, « des investigations ont montré que ce filtre est toxique pour les organismes aquatiques avec des effets sur le long terme. Le composé peut donner lieu à une bioaccumulation dans divers organismes », indique Cinzia Corinaldesi, la collègue du professeur Danovaro.
C’est ce qu’affirme une étude publiée en 2019 conduite le chercheur Didier Stien du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dans la revue Analytical Chemistry.
Cette étude conclut que les concentrations d’octocrylène dans l’environnement et les organismes pourraient « avoir été largement sous-estimées » et elle invite à « une évaluation en profondeur de la toxicité de l’octocrylène et à la réévaluation de son taux d’accumulation dans la chaîne alimentaire des océans ».
Étonnés par ces affirmations contradictoires avec celles de L’Oréal, nous avons demandé à l’entreprise des précisions sur la dangerosité de l’octocrylène.
Marc Léonard reconnaît que cette molécule est classée « dangereuse pour la vie aquatique » par l’Union européenne (dans le cadre du règlement REACH visant à sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne) du fait de « sa toxicité chronique sur les invertébrés d’eau douce ».
Le chercheur de L’Oréal nous relaie aussi une recommandation de son étude : les classifications « les plus sévères » employées actuellement par l’UE pour les organismes vivants d’eau douce « pourraient fournir une méthode pour identifier les substances chimiques qui nécessitent une réévaluation des risques marins si ces substances sont relâchées à proximité des coraux ».
Autrement dit, sur l’octocrylène et les coraux, les chercheurs de L’Oréal sont bien plus prudents que leurs collègues communicants et que le site « au cœur de nos produits ».
Denis Allemand, du centre de Monaco, se montre lui aussi beaucoup plus réservé :
« L’étude est surtout là pour proposer un test rapide sur l’activité photosynthétique des coraux. On ne dit pas que les produits qui ont passé notre test peuvent être utilisés sans aucun problème dans l’environnement. À aucun moment on ne dit ça. »
Et il n’est pas au courant, nous dit-il, de la communication grand public de L’Oréal sur les résultats de l’étude.
Discrétion sur l’oxyde de zinc
Un autre filtre utilisé et testé par L’Oréal est problématique : l’oxyde de zinc. Filtre dit « minéral », l’oxyde de zinc était considéré au début des années 2010 comme un composant « propre » et sans danger. Un grand nombre de fabricants l’ont d’ailleurs incorporé dans la composition de leurs crèmes solaires hypoallergéniques.
Mais plusieurs études récentes indiquent que les crèmes solaires contenant de l’oxyde de zinc, ou l’oxyde de zinc lui-même, aggraveraient le blanchissement des coraux. C’est notamment l’une des conclusions de l’étude « Impact of inorganic UV filters contained in sunscreen products on tropical stony corals » publiée dans la revue Science of the Total Environment en janvier 2018. Les auteurs, parmi lesquels figure Cinzia Corinaldesi, affirment :
« L’oxyde de zinc (ZnO) entraîne un blanchissement rapide et sévère du corail en raison de l’altération de la symbiose entre le corail et l’algue zooxanthellae. ZnO affecte aussi directement les dinoflagellées (microalgues unicellulaires) symbiotiques tout en stimulant la présence microbienne dans l’eau marine entourant les coraux. »
Cet impact sur le corail, l’article scientifique de L’Oréal ne le nie pas, au contraire :
« Notre étude, tout comme deux études préalables, montre clairement que l’oxyde de zinc ZnO n’est pas le composé le plus écologique, et que l’impact des nanoparticules de ZnO et du ZnO dissous sur les récifs coralliens en danger devrait être étudié sérieusement ».
Là encore, ces conclusions n’ont pas été reprises dans la communication de L’Oréal. Celle-ci se limite à affirmer, sur la page de son site dédiée à l’oxyde de zinc :
Une généralisation trompeuse ?
Un dernier problème surgit à la lecture du site « au cœur de nos produits » : le texte mis en ligne induit l’idée que tous les filtres anti-UV ne causeraient aucun souci au corail. Or, d’autres filtres anti-UV restent à l’heure actuelle très controversés, tels l’oxybenzone et l’octinoxate. Ces deux filtres, qui n’ont pas été intégrés dans l’étude de L’Oréal, seront bannis de commercialisation à partir de 2021 à Hawaï et dès 2020 sur l’archipel des Palaos, par principe de précaution envers leurs récifs coralliens.
Ce bannissement a été décidé à la suite de la publication de plusieurs études scientifiques, dont celle menée en laboratoire par le professeur Craig Downs et des chercheurs à Eilat en Israël qui affirment :
« L’oxybenzone constitue un risque à la conservation du corail et menace sa résilience face au changement climatique. »
L’Oréal, dans notre échange écrit, remet en question la conclusion de Craig Downs, au motif qu’il aurait testé des concentrations de crème solaire supérieures à celles observées en mer.
Pourtant une autre étude conduite par le chercheur néerlandais Tim Wijgerde, biologiste marin à l’Université de Wageningen, et dont les résultats ont été rendus publics en 2019, conclue elle aussi que l’oxybenzone contribuerait au blanchissement du corail :
« Nos résultats soutiennent le point de vue que l’exposition semi-chronique à des niveaux d’oxybenzone conformes à la réalité peuvent causer des effets adverses subtils sur la santé du corail, ainsi qu’un impact prononcé sur le microbiome coralien ».
L’article qui présente ces résultats n’a pas encore été publié dans une revue à comité de lecture. Mais il constitue un élément de plus invitant à la plus grande prudence, sinon au principe de précaution, quant à l’utilisation de certains filtres anti-UV à proximité des coraux exposés à une forte fréquentation touristique.
Difficile posture RSE
« Cas d’école », cette mésaventure de la science au pays de la communication ? Notre décryptage invite à réfléchir sur la difficile posture des équipes en charge des politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ces derniers travaillent en effet dans des entreprises qui veulent être « à la pointe de la RSE » tout en étant dans une logique de croissance qui pousse parfois au « greenwashing ».
Il est fort possible que les praticiens de la RSE chez L’Oréal aient été pris entre le « marteau » de la mauvaise réputation (commercialiser sciemment des crèmes solaires pouvant être néfastes aux coraux) et « l’enclume » d’une manipulation scientifique, sous la pression d’une business unit (celui des crèmes solaires) dont la réussite est indexée sur la croissance de son chiffre d’affaire.
Aujourd’hui, consolider sa réputation d’entreprise est l’un des déterminants majeurs d’une politique RSE efficace. À titre d’exemple, dans un document guide publié en 2019, « Nos convictions RSE », le patronat français (Medef) estime que la RSE représente « un élément de réponse à la crise de légitimité à laquelle de nombreux acteurs économiques sont aujourd’hui confrontés ».
La RSE permet de « maîtriser plus efficacement » le risque de réputation. Cette « bonne » réputation passe notamment par la réponse aux attentes des clients, désireux d’être rassurés sur l’impact des produits. Le nouveau site « au cœur de nos produits » rentre tout à fait dans cette logique. Mais que faire si les réponses scientifiques disponibles sont partielles, complexes, incertaines ?
Thibault Lescuyer, Enseignant-chercheur, co-responsable du Master M2 en RSE, Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines – Université Paris-Saclay
Cet article est republié à partir de The Conversation partenaire éditorial de UP’ Magazine. Lire l’article original.
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