Convoités ces dernières années pour la production d’énergie solaire, les toits sont de plus en plus utilisés pour accueillir la biodiversité et produire une nouvelle richesse, la nature en ville, et avec elle le retour de la vie végétale et animale. Le Législateur s’intéresse lui aussi à ces vastes espaces que représentent les toits : ainsi, la loi du 17 mars 2015 sur la biodiversité oblige les centres commerciaux à installer des toitures végétalisées ou à produire de l’énergie sur leur toit. Les toits représentent des espaces verts potentiels encore sous-exploités, et aujourd’hui considérés comme une richesse pour la sauvegarde de la biodiversité et la production d’énergie, notamment en milieu urbain.
Init Environnement, créé par Brigitte Bonello, est un organisme de formation spécialisé dans la recherche pour la transition écologique de l’habitat, proposant des journées découverte et formation sur les toitures végétales conciliant biodiversité et production d’énergie solaire.
L’occasion de changer de regard sur les toitures végétalisées, de mieux en comprendre les enjeux et découvrir les innovations en la matière.
Des toitures végétales conciliant biodiversité et production d’énergie
Alors que l’énergie solaire s’accaparait les toits et les transformait en espace providence pour des investissements financiers, un mouvement parallèle s’est imposé. Avec pour ambition de protéger la biodiversité et notre santé, des écologues, architectes, jardiniers, agriculteurs urbains ou scientifiques ont investi les toits pour restaurer les fonctions assurées par la nature avant que nos villes ne deviennent impropres à la vie.
Brigitte Bonello, dirigeante d’Init Environnement, confie : « Grâce à eux, nos toits, forts de leur nouvelle mission, sont aujourd’hui considérés comme une richesse pour la sauvegarde de la biodiversité. Ils sont devenus des lieux de vie, une extension du quotidien, où l’on cultive, se repose, joue, récolte… Aujourd’hui, de grandes villes comme Paris, Londres ou Zurich, pour ne citer qu’elles, intègrent ou encouragent la végétalisation des toitures dans leurs projets d’urbanisme et d’architecture ».
Grâce aux toits végétalisés, les villes peuvent compenser une surface perdue au sol et restaurer les fonctionnalités écologiques dégradées par l’urbanisation. Les toitures végétalisées contribuent en effet à rafraîchir l’air en été, à piéger les particules fines et à retenir l’écoulement d’eau lors des fortes pluies.
La diversification des plantes : un nouvel élan pour les toitures végétalisées
En raison des problèmes liés aux assurances qui divisaient les professionnels, les toitures végétalisées étaient jusqu’à présent limitées, dans leur forme au type dit extensif, et ne pouvaient donc accueillir qu’un seul type de plante, les sedums.
Brigitte Bonello souligne : « Cela a engendré des toitures au tapis uniforme, souvent rougeâtre ; une déception qui a découragé un bon nombre de ceux qui visaient une valeur esthétique des toitures. De plus, malgré sa résistance et son pouvoir couvrant, ce type de végétation participe peu au développement de la biodiversité et à ses bienfaits : les tapis de sedum sont généralement trop peu diversifiés et le substrat trop fin pour être favorable à la biodiversité. »
Mais, la toiture végétalisée est en pleine mutation et la nature peut enfin être au cœur des préoccupations, motivations et conceptions des projets.
Brigitte Bonello poursuit : « On dit que la nature n’aime pas le propre-en-ordre ; les toitures végétalisées s’abordent aujourd’hui avec une nouvelle conception : imiter la nature pour tendre vers un équilibre naturel et le retour d’un écosystème. Grâce à un substrat plus épais, une diversification des espèces végétales, la création de reliefs et de petits abris pour accueillir des petites espèces de la faune sauvage, les toitures végétalisées deviennent des zones favorables à la biodiversité. »
Cette nouvelle conception de toitures végétalisées se définit par :
– la diversité des espèces de plantes et des essences d’origine locale (fleurs sauvages, semences mellifères), mieux adaptées au climat régional et donc plus résistantes aux conditions extrêmes que la monoculture ;
– le retour possible d’espèces locales utiles, invertébrés, abeilles, papillons et autres pollinisateurs ;
– l’absence de produits phytosanitaires dangereux.
Quels avantages ? Cette nouvelle conception de toiture végétalisée, sorte de canopée urbaine, présente l’avantage d’améliorer l’inertie thermique et hydrique de la toiture. Les avantages écologiques du toit végétalisé sont multiples : une protection étanche, une isolation phonique, une protection contre les chocs thermiques, le captage de polluants atmosphériques, une inertie thermique permettant de réaliser d’importantes économies d’énergie, et évidemment la préservation de la biodiversité… Sa capacité à retenir l’eau offre une solution originale à la problématique de la gestion des eaux de pluie en site urbain. Outre ces éléments, une telle toiture apporte aussi un confort visuel, ce petit espace naturel contribuant à embellir le paysage, voire à valoriser le patrimoine. En clair, une toiture végétalisée protège le bâtiment et augmentera sa longévité.
Le toit BioSolaire, la synergie de la biodiversité et de la production d’énergie
A la pointe de l’innovation des technologies vertes, le toit BioSolaire rompt avec la tradition de type monoculture des sedums pour développer la biodiversité en réunissant végétaux et production d’énergie.
« En réunissant le végétal et les technologies vertes, le projet BioSolarRoof reprend un ensemble de thèmes au cœur de nos préoccupations actuelles : la santé, le bien-être, l’énergie, l’équilibre des écosystèmes, l’utilisation intelligente de l’énergie. Les professionnels, que sont les végétaliseurs et les producteurs d’énergie, peuvent désormais travailler main dans la main pour un retour aux équilibres naturels, contribuer à ce que le monde moderne, celui des technologies, permette un retour à une vie plus saine, proche de la nature. » souligne Brigitte Bonello.
L’installation de panneaux photovoltaïques crée en effet des zones ombragées et des taux d’humidité différents, favorables à la diversité végétale et à la faune. Sur le principe de symbiose, la végétalisation optimise la production d’énergie solaire. L’évapotranspiration des plantes permet en effet de refroidir les panneaux photovoltaïques et d’augmenter leur efficacité durant la saison chaude, en printemps et en été.
Brigitte Bonello conclut : « Paris cultive ses toits… L’agriculture urbaine séduit et se développe dans le monde entier. Mode ou plaisir, issue de secours pour certains, début de retour à la vie simple pour d’autre, l’alchimie du low tech et high tech, c’est peut-être tout simplement la transition écologique… »
Des Rendez-vous d’information et de formation
Pour faire connaître les techniques utilisées par des professionnels avertis, Init Environnement a invité en mai Nathalie Baumann, écologue, chargée de l’organisation et l’exécution de toitures végétalisées et toits Biosolaires pour les villes de Lausanne et Bâle, notamment sur la présentation des nouvelles toitures végétalisées et des toits Biosolaires où des journées « Cultivons nos toits » ont été dédiées aux échanges et expériences, avec des prescripteurs du bâtiment, ses paysagistes et des collectivités pqui ont permis de découvrir des exemples de villes et bâtiments transformés par la biodiversité : comment toitures végétalisées et panneaux solaires peuvent faire bon ménage et mieux percevoir la nécessité de réintroduire la biodiversité en milieu urbain.
Des formations à la conception de toitures biosolaires ont également été organisées : destinées aux métiers de l’horticulture et du paysage mais aussi du bâtiment, des sessions de formation pnt abordé la conception, le choix des plantes et substrats, les techniques de mise en œuvre et l’entretien des toitures végétales, dites BioSolaires. Elles apportent ainsi la preuve que la nécessité de reverdir les villes et bâtiments peut amener beauté, gaieté et vie… et lorsque l’on sait ce que deviennent nos abeilles, ce n’est pas rien !
Plus d’infortmations : http://www.init-environnement.com/
A propos de Brigitte Bonello
Après des études de psychologie, Brigitte Bonello entame une carrière dans les ressources humaines et crée en 1996 une entreprise de conseil en RH et d’accompagnement vers l’emploi. Sa vision « de tant de chômeurs, de matière grise laissée pour compte en France » et sa prise de conscience de notre responsabilité face aux problèmes environnementaux la conduisent à créer en 2005 une seconde entreprise : Init Environnement. Souhaitant avertir, sensibiliser et informer les prescripteurs sur ce qui devait changer et sur les solutions dans le bâtiment, elle réunit des plateaux d’experts et organise des conférences sur l’éco-construction, la performance énergétique, les matériaux biosourcés, etc. En 2006, Init Environnement ouvre pour la 1ère fois en France une formation diplomante dédiée à la rénovation énergétique écologique. Passionnée de biodiversité, elle rejoint aujourd’hui une équipe d’experts et universitaires européens pour travailler sur le sujet des toits BioSolaires.