Voir (ou revoir) le film « Nos enfants nous accuseront » de Jean-Paul Jaud 2008, militant pour réintroduire le temps de cantine dans le temps éducatif, sous la responsabilité de l’Education Nationale. Temps pouvant être consacré à l’entretien du potager, à l’éducation au goût et d’une façon générale aux questions environnementales.
Les députés ont adopté ce 23 novembre, à l’unanimité, l’inscription de 40% de produits locaux et de saison dont 20% de produits bio en restauration collective d’ici à 2020, dans le cadre du projet de loi Egalité et citoyenneté.
Adopté par les députés en avril, le Sénat avait censuré cet article de loi permettant l’introduction du bio dans les cantines, comme nous l’avions rapporté en octobre dernier. Ouf ! L’amendement de la députée écologiste Brigitte Allain sur le « manger local » et « manger bio » a été adopté ce 23 novembre 2016 à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Les restaurants collectifs devront proposer 40 % de produits dits « durables », de saison, de qualité et surtout, issus de circuits courts, dont 20 % de produits bio.
Une très bonne nouvelle pour les cantines scolaires mais aussi pour les restaurants des grandes entreprises qui disposeront d’un délai pour se mettre en conformité avec l’amendement et devront donc insérer l’alimentation durable dans leur politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).
Seront donc concernés les contrats conclus à compter du 1er janvier 2020.
L’Etat s’est enfin donné les moyens d’agir pour permettre d’une part aux agriculteurs/trices d’approvisionner des marchés rémunérateurs, leur assurant ainsi des débouchés réguliers et des revenus équitables et d’autre part, d’assurer des repas sains et de qualité aux enfants. Il était temps car la pression des parents d’élèves auprès des écoles était très nombreuse à travers de multiples pétitions signées depuis le début de l’année.
20 % de bio et local dans la restauration collective en 2020 c’est réaliste et ce n’est pas plus cher ! D’après les derniers chiffres de l’Agence BIO, en 2014, seuls 5% des établissements scolaires proposaient 15% ou plus de produits bio à leur carte. Comme aucune réglementation n’existait en la matière, la démarche dépendait avant tout de la bonne volonté des élus. « C’est un choix politique, » confirmait Samy Kefy-Jérôme, adjoint au maire de Saint-Etienne, dans une interview à l’Express en aôut dernier. Un consensus politique qui répond à une attente simple et forte des citoyens.
Le succès du bio en restauration collective ne se dément pas et prend même de l’ampleur. Pour preuve, les achats ont progressé de 18 % en 2015 et de 11 % en 2014, pour une valeur totale estimée à 225 millions d’euros HT en 2015 (source : Agence bio/CSA).
Selon la FNAB, 400 000 ha sur les 29 millions d’ha de terres agricoles françaises suffisent pour approvisionner en bio les cantines à hauteur de 20 %. Or l’agriculture bio représente actuellement 1,3 million d’hectares en France et chaque année de nouvelles terres obtiennent la certification.
Question qui reste néanmoins en suspens : le texte sera-t-il contraignant ? L’Observatoire de l’alimentation (alim’agri) sera, entre autres, chargé de définir les outils méthodologiques pour permettre aux organismes publics et privés de restauration collective d’atteindre l’objectif des 40% de produits bios et locaux et d’en définir les critères. Dans chaque région, « des plans avec des orientations précises au niveau des politiques alimentaires » devront être mis en œuvre. Selon Brigitte Allain, c’est « l’une des mesures fortes ». (Source : bastamag.net).
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