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Nouveau plan vélo : La petite reine à l’honneur à Angers

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Au lendemain d’une mobilisation exceptionnelle pour le climat, le gouvernement dévoile son plan national dédié à la promotion de l’usage du vélo (Voir ci-dessous le discours du Premier ministre). Pour les associations du Réseau Action Climat (FNH, FNE, WWF, FUB, FNAUT, Greenpeace, etc.), c’est une avancée mais les moyens dégagés ne sont pas à la hauteur des ambitions et doivent être revus à la hausse par le gouvernement d’ici le projet de loi de finances 2019. Les entreprises et les collectivités ont aussi leur rôle à jouer.
 
Pour l’usage du vélo en ville, la France figure aujourd’hui au 25e rang dans l’Union européenne : seulement 2% des trajets domicile-travail se font à vélo et 58% des personnes vivant à moins d’un kilomètre de leur travail s’y rendent en voiture, alors qu’elles mettraient environ cinq minutes à vélo (Source : Etude Insee 2017). Nous sommes loin derrière nos voisins : près d’un quart des danois et un tiers des hollandais se déplacent en vélo. Leurs gouvernements ont investi depuis des années en moyenne 4€ par habitant par an pour le vélo.
« La marche, le vélo et les autres mobilités actives sont encore les parents pauvres des politiques publiques », constate le Conseil d’orientation des infrastructures (COI) chargé de conseiller le gouvernement.
 
Ce vendredi 14 septembre, le gouvernement va dévoiler à Angers 25 nouvelles mesures avec comme objectif de tripler la part de la bicyclette dans les déplacements quotidiens d’ici à 2024. Un plan de 350 millions d’euros sur sept ans avec la création d’une indemnité vélo prise en charge par l’entreprise (sans obligation), la construction de nouvelles infrastructures comme des ponts ou des tunnels au niveau d’échangeurs autoroutiers ou de rocades pour assurer la continuité des pistes cyclables, la construction de garages à vélo sécurisés dans toutes les gares où ce sera possible, ou encore d’espaces réservés aux bicyclettes entre les feux tricolores et une ligne où doivent s’arrêter les voitures,  l’immatriculation de tous les vélos neufs ou d’occasion pour lutter contre le vol, l’apprentissage dès l’école primaire pour que tout élève qui entre en sixième soit autonome sur un vélo, .…
En revanche, quid de l’aide aux particuliers pour l’achat d’une bicyclette ? Le plan promet des mesures de soutien à l’achat de vélos à assistance électrique et d’aide au déploiement de flottes de vélos par les entreprises, sans en préciser les contours. Les ONG partenaires du RAC militent de leur côté pour la réintroduction d’un bonus « incitatif » à l’achat d’un vélo à assistance électrique.
 

Une reconnaissance longuement attendue

Le Réseau Action Climat se réjouit que ce mode de déplacement quotidien économique, écologique et bon pour la santé soit enfin reconnu comme une solution de mobilité à part entière pour réduire la congestion urbaine, améliorer la qualité de l’air et la qualité de vie ! Combiné aux transports collectifs, il amplifie la vitalité économique, la solidarité de nos territoires et répond aux attentes des Français qui sont à 83% favorables à une augmentation de la place accordée au vélo en ville (sondage IFOP/WWF, juillet 2018).
 

Seulement 50M€ par an durant 7 ans, au lieu de 200M€/an…

La France accuse un retard important qui demandait un vrai rattrapage financier pour amorcer le changement.
Depuis un an, associations d’élus et d’usagers ont fourni des estimations fiables et justifiées des besoins financiers pour enclencher un changement d’échelle. Les associations préconisent la création d’un fonds à hauteur de 200 millions d’euros par an dès 2019 pour cofinancer les infrastructures cyclables majeures. Le Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI) s’était rapproché des attentes du Réseau Action Climat en fixant comme priorité la création d’une enveloppe vélo de 350 millions d’euros pour quatre ans.
Le Premier Ministre annonce aujourd’hui un fonds de 350 millions d’euros sur sept ans. Bénéficiant d’un budget fléché sur plusieurs années, ce plan national est inédit dans son volet infrastructures. Mais le compte n’y est pas pour rattraper le retard de la France. 50 millions d’euros par an pendant sept ans, soit 0,7€ par habitant par an, c’est donc quatre fois moins que les besoins annuels réels pour résorber notre retard, et deux fois moins que les recommandations du COI.
Les associations du Réseau Action Climat en appellent aussi aux collectivités et aux entreprises à prendre leur part de responsabilité pour développer le vélo.
 
L’indemnité kilométrique vélo, mesure consistant à rembourser les déplacements domicile-travail faits à vélo, devient le forfait mobilité durable (200 euros / an défiscalisés dans le secteur public et 400 euros dans le secteur privé) et est généralisée dans le secteur public, mais elle n’est malheureusement toujours pas systématique dans le secteur privé.
A ce stade, la relance d’un véritable bonus à l’achat d’un vélo à assistance électrique et la planification de plus de 200 000 stationnements vélo en gare manquent à l’appel.
 
Les ONG environnementales appellent les instances patronales, comme le MEDEF, à prendre leur part de responsabilité dans la transition écologique : en rendant la prime vélo accessible à tous dans les entreprises, au travers d’un forfait mobilité durable rendu obligatoire, et non plus facultatif tel que c’est actuellement prévu, et véritablement incitatif, c’est-à-dire à hauteur de 35€ par salarié par mois.
En parallèle, les collectivités doivent rejoindre la dynamique initiée par des villes telles que Strasbourg, Grenoble, ou Bordeaux qui ont d’ores-et-déjà alloué des financements conséquents dans ce domaine.
 

Les solutions de mobilité plus écologiques restent le parent pauvre du plan d’investissement

Mises bout à bout, les dépenses annoncées par le gouvernement cette semaine dans le cadre du plan d’investissements Transports pour les solutions alternatives au transport routier (fret ferroviaire) et à la voiture individuelle (covoiturage, transports en commun, trains, etc) ne permettront pas de renverser durablement et rapidement la tendance à la hausse des émissions de gaz à effet de serre des transports.
S’élevant à moins de 5% (1,2 milliards sur 10 ans sur un total de 27,7 milliards) du plan d’investissement, les financements pour les mobilités propres et partagées demeurent dérisoires en comparaison des besoins et des dépenses prévues sur le réseau routier et la voiture individuelle.
 
Pourtant, le transport routier bénéficie d’un remboursement de taxe sur le diesel de plus d’un milliard d’euros par an, malgré ses incidences considérables sur la pollution de l’air, le climat, les infrastructures, la congestion, etc. et ce, au détriment des alternatives plus écologiques. Enfin, le maintien de projets routiers (Rouen, Strasbourg, etc.) annonce un gâchis environnemental et financier auquel il est encore temps de renoncer …
En dépit des discours et de l’engagement du Président de la République, la priorité n’est pas encore celle des transports écologiques du quotidien. Pourquoi ?
 

Les freins à l’utilisation du vélo en France

Le principal frein à l’utilisation du vélo est l’urbanisme peu favorable à sa pratique. Même dans une ville aux ambitions écologiques comme Paris, les pistes cyclables ne couvrent pas tous les axes et n’offrent ni le confort de circulation ni la sécurité nécessaire aux cyclistes.
En exprimant une volonté politique et mettant en place des actions dans ce sens, la part du vélo dans les transports cesse de se dégrader. La ville de Strasbourg a ainsi constaté une multiplication des déplacements à vélo, qui représente désormais 15% des déplacements. Cependant, il ne faut pas s’étonner de la résistance de la motorisation. Devant le prix du logement dans les grandes villes, les actifs vivent souvent en périphérie, à plusieurs kilomètres de leur lieu de travail. L’usage du vélo est pratique pour les trajets inférieurs à 5 km, mais il est difficile de se rendre en voiture au travail, lorsque le trajet fait 35 km.
Autre raison : Le manque d’aménagement dédié au stockage du vélo en zone urbaine et périurbaine. Sans oublier la peur des vols et la difficulté à concilier vélo et météo.
Bien que le vélo soit bénéfique pour la santé et la société, il est le seul moyen de transport à ne donner lieu à aucun défraiement. En incitant les employés à privilégier ce mode de transport agile, certaines entreprises ont constaté une baisse des retards et du nombre d’arrêts maladie.
 
Pour Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de bicyclette, « Les gens se sentent en insécurité sur le vélo ». Il s’appuie sur une enquête publiée en décembre 2017, lors des assises de la mobilité : 90 % des personnes interrogées qui laissent leur monture au garage le font par crainte de l’accident, loin devant la fatigue supposée d’un trajet, l’idée de braver le mauvais temps ou de se la faire dérober. Si 150 cyclistes décèdent chaque année en France, ils sont présumés responsables, selon la police, dans 43 % des cas. Responsable ?! Oui mais, d’après les associations, cela vient du problème des infrastructures inadaptées. Si l’on prend l’exemple des pistes cyclables, celles-ci sont rarement « protégées », c’est-à-dire circonscrites avec des terre-pleins, très peu sont continues, rectilignes et dépourvues de caniveaux. La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie doit théoriquement améliorer le quotidien des cyclistes. Elle dit en substance que toute rénovation des voies urbaines doit intégrer des pistes cyclables, marquages au sol et couloirs indépendants. Mais, dans les faits, « elle n’est pas appliquée, parce qu’elle n’est pas comprise par les collectivités. Les maires préfèrent payer une amende de 2 000 euros, déclarant ‘Chez moi, personne ne prend le vélo, il n’y a pas besoin de pistes.’ Mais s’il n’y en a pas, vous ne faites pas de vélo ! » (Source : L’Express.fr)

 

 
La France en est à son troisième plan vélo en six ans (2012 et 2014).  Ce nouveau plan du gouvernement souhaite porter à 9 % la part des déplacements faits en vélo, d’ici à 2024, pour dépasser la moyenne européenne de 7 %. Le plan vélo s’inscrit dans un projet plus large, avec la future loi d’orientation des mobilités (LOM), qui doit être présentée en octobre, avant un passage l’an prochain devant le Parlement.
 
(Source : Réseau Action Climat)
 
 
Pour aller plus loin :
 
 
Discours de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre – Présentation du « Plan Vélo » Angers Le vendredi 14 septembre 2018
Seul le prononcé fait foi
 
Monsieur le ministre d’Etat, cher François,
Madame la ministre, chère Elisabeth,
Monsieur le maire, cher Christophe,
Mesdames et messieurs les élus,
Chers amis,
 
Quand on est enfant, on entend souvent dire que « le vélo, ça ne s’oublie pas ». C’est vrai à titre individuel. Ça l’est un peu moins à l’échelle de notre pays qui entretient une relation pour le moins paradoxale avec le vélo. D’abord, nous l’avons inventé, en tous cas son ancêtre, le vélocipède. Ensuite, la France est une grande nation de cyclisme : j’ai pu une nouvelle fois m’en rendre compte cet été en assistant à une étape du Tour de France.
Cependant, en France, le vélo ça reste un sport. Un sport populaire, très répandu. Mais un sport et trop rarement un moyen de transport pour faire ses courses ou se rendre à son travail, comme c’est le cas dans des pays d’Europe du Nord pourtant moins passionnés de cyclisme que nous.
Des choses s’imposent parfois avec une implacable évidence. Comme par exemple parler du « plan vélo » ici à Angers, avec les Ministres François DE RUGY et Elisabeth BORNE. D’abord, j’y ai reçu un formidable accueil quand j’y suis venu le 27 octobre 2017 pour le World Electronic Forum. Et j’étais donc ravi à l’idée d’y revenir.
C’est surtout le président de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF) et donc, à ce titre, un des principaux acteurs de la politique de mobilité de notre pays. Ce qui est une manière polie de dire que c’est lui qui tient les cordons de la bourse. Les Angevins sont en outre des « champions du vélo ». Collectivement j’entends et si j’en crois le baromètre de la Fédération française des usagers de la bicyclette, qui a classé la ville d’Angers au 3è rang des villes où il fait bon faire du vélo. Enfin, Angers abrite le siège d’une importante agence, l’ADEME. Il n’y avait donc plus pour moi qu’à obtempérer.
Le 19 septembre 2017, j’avais eu le plaisir d’ouvrir les assises nationales de la mobilité. Ces assises ont été un laboratoire d’idées. Un des grands vainqueurs à l’applaudimètre de ces assises, a été sans conteste, le vélo : 113 000 réponses à l’enquête qu’a lancée la fédération des usagers de la bicyclette ; 207 parlementaires qui ont cosigné une tribune en avril dernier pour soutenir un « plan vélo ambitieux », cela montre l’engagement fort de la représentation nationale pour l’écologie et pour le vélo, et je pense en particulier à Matthieu Orphelin, parce que nous sommes ici chez lui, parce qu’il a été force de proposition et a beaucoup incité le gouvernement à être ambitieux sur ce sujet ; et des centaines de cartes postales que des Français nous ont adressées y compris à moi-même – je les en remercie – pour réclamer un plan vélo à la hauteur de leurs espérances.
On peut avoir 150 ans et répondre à des besoins à la fois très puissants, très actuels, aussi bien sur le plan individuel que collectif.
Besoin de temps, besoin de souplesse, besoin d’accessibilité pour les Français qui veulent pouvoir se déplacer vite, bien, c’est-à-dire en toute sécurité, au meilleur coût, et sans dépendre d’éventuels bouchons.
Besoin de sobriété, en particulier en carbone, besoin d’attractivité dans les centres villes et besoin de solutions de mobilité à la fois pratiques et économes.
Le vélo, c’est donc une solution à de vrais problèmes du quotidien et à de vraies questions de société. Et une manière très concrète de participer à la transition écologique du pays. Mais pour y parvenir, il faut s’organiser. S’organiser pour ôter, si vous me pardonnez l’expression, un certain nombre de « bâtons dans les roues » des cyclistes qui les empêchent ou les découragent de circuler librement.
Le constat est en effet sans appel : la part des déplacements à vélo en France est particulièrement faible. Le vélo représente 3% des déplacements quotidiens, soit deux fois moins que la moyenne européenne.
D’où ce plan ambitieux. Un plan qui doit nous permettre de tripler la part du vélo dans nos déplacements quotidiens – soit la faire passer de 3% aujourd’hui à 9% en 2024, année où nous accueillerons les Jeux. Un plan qui s’organise autour de 4 axes principaux et dont je veux maintenant dire quelques mots.
Je voudrais avant tout dire que la sécurité sur les routes est pour moi une priorité. Chacun doit pouvoir prendre un vélo, sans avoir le sentiment de se mettre en danger. Malgré un chiffre global en amélioration, le mois d’août 2018 a été le plus meurtrier des cinq dernières années pour les cyclistes. Je refuse toute fatalité et je veux que le développement de la fréquentation cycliste aille de pair avec l’accroissement des mesures de sécurité.
Le premier axe, c’est donc celui de la sécurité, avec 2 leviers principaux.
Le premier levier, c’est celui des « pistes cyclables » :
Chacun le sait : la construction de pistes cyclables relève de la responsabilité et des compétences des villes et des agglomérations. Et l’Etat n’a évidemment pas vocation à s’y substituer.
En revanche, il peut jouer un rôle d’impulsion et d’accompagnement. Le « Plan vélo » prévoit ainsi :
La création d’un Fonds national « mobilités actives » que nous doterons à hauteur de 350 millions d’euros pour soutenir les projets de création d’axes cyclables dans les collectivités durant une période de 7 ans. Ce fonds sera intégré à la trajectoire pluriannuelle de l’AFITF.
Ce fonds ciblera en priorité les ruptures d’itinéraires que causent les grandes infrastructures, en particulier celles de l’Etat. Des ruptures qui découragent les cyclistes car elles sont très dangereuses.
Nous lancerons des premiers appels à projets en 2019 pour identifier, avec les collectivités locales qui doivent se saisir de cet outil, les endroits précis où l’on doit intervenir en priorité.
Dès aujourd’hui, l’ADEME s’apprête quant à elle, à lancer un appel à projets pour aider les collectivités qui en éprouvent le besoin, à définir leurs réseaux et leur politique de vélo, afin que cette dynamique profite à tous les territoires ;
C’est la première fois que l’Etat se mobilise autant pour financer des infrastructures pour le vélo.
Le second levier que nous allons actionner, c’est celui du code de la route. Un code qui, dès l’origine, a été conçu en priorité autour de la voiture. L’idée, c’est désormais de l’adapter aux autres formes de mobilités, en particulier le vélo, pour que les cyclistes soient plus en sécurité. Deux exemples de ces adaptations :
Nous prévoirons de manière systématique, dès le début de l’année 2019, des sas pour les vélos en amont des feux de signalisation en agglomération pour en améliorer la visibilité, en particulier vis-à-vis des poids lourds. A moyen terme, toutes les voiries existantes seront mises en conformité ;
Nous élargirons, partout où cela sera techniquement possible, le double sens cyclable aux voies à 50 km/h dans les agglomérations.
Deuxième axe de ce « plan-vélo » : la lutte contre le vol. Je rappelle qu’en France, 300 000 foyers sont victimes, chaque année, d’un vol de vélo. D’où deux initiatives principales :
D’abord, nous voulons développer l’aménagement de stationnements de vélos sécurisés près des lieux de déplacements du quotidien. Dans les bâtiments existants (habitations, entreprises, centres commerciaux), des parkings à vélos devront être construits lors de tous travaux. Dans les gares, nous demanderons à la SNCF d’adopter un planning clair pour construire ces parkings ;
Nous allons ensuite rendre systématique le marquage des vélos par les vendeurs : grâce à l’implication de la filière, chaque vélo disposera demain d’un identifiant unique infalsifiable. Un vélo marqué, c’est un vélo rendu lorsqu’il est retrouvé par les forces de l’ordre ; c’est aussi la possibilité de démanteler plus facilement les réseaux de recel. L’idée c’est qu’à terme, les vélos non marqués ne trouvent plus de repreneurs. Nous défendrons cette stratégie « antivol » au niveau européen pour en augmenter encore l’efficacité.
Troisième axe : créer un cadre favorable pour reconnaître le vélo comme un mode de déplacement à part entière, en particulier dans le cadre des déplacements « domicile-travail ». Le rôle de l’employeur est ici majeur. Le plan-vélo prévoit ainsi deux mesures particulièrement structurantes :
La première consiste à créer un « forfait mobilité durable ».
Les employeurs privés et publics pourront contribuer aux frais de déplacement domicile-travail de leurs salariés ou agents à vélo jusqu’à 400 euros en franchise fiscale et sociale. Ce forfait remplacera l’indemnité kilométrique vélo, trop complexe à mettre en oeuvre, et aura un plafond deux fois plus élevé.
Et comme je suis attaché à ce que l’État donne l’exemple dès qu’il s’agit de transition écologique, nous appliquerons un forfait de 200 euros à tous les agents de ses administrations et de ses opérateurs qui viennent au travail à vélo.
Seconde mesure :
Nous allons introduire le vélo dans le barème kilométrique fiscal qui sert à rembourser les frais des déplacements que les salariés effectuent à titre professionnel avec leur véhicule personnel.
Là encore, il s’agit essentiellement d’une mesure de simplification administrative, mais aussi d’une mesure importante pour placer le vélo sur le même plan que la voiture ou les deux-roues motorisés.
Quatrième et dernier axe : diffuser la culture du vélo dans la société, faciliter la reconnaissance de ce mode de déplacement. Et ceci à tout âge :
Enfant, lorsqu’on est à l’école : d’ici 2022, nous généraliserons le dispositif « Savoir rouler » qui existe déjà dans certaines académies et qui consiste à s’assurer que les enfants qui entrent en sixième, sachent pratiquer le vélo de manière autonome et en toute sécurité.
Adulte, aidé de son smartphone pour planifier ses déplacements : nous ouvrirons les données relatives aux services de location pour que tous les services d’information sur les déplacements incluent les offres de vélo. On pourra ainsi savoir en temps réel si des vélos en libre-service sont disponibles (avec ou sans station d’attache comme ici à Angers). Nous permettrons aussi aux autorités organisatrices de la mobilité d’utiliser au mieux les offres émergentes de vélos en libre sans station d’attache, en free-floating, pour utiliser le bon jargon : ce qui fonctionne ici à Angers doit pouvoir fonctionner ailleurs, c’est pourquoi ces autorités organisatrices pourront demain imposer un cahier des charges aux opérateurs de free-floating afin qu’ils respectent certains critères de qualité, sans pour autant gêner leur entrée sur le marché.
C’est Jean Bobet, le frère cadet de Louison Bobet, et lui-même ancien coureur cycliste qui déclarait un jour : « Le vélo, c’est le moyen et peut-être l’art d’extraire du plaisir d’une contrainte ». La contrainte aujourd’hui, c’est celle du réchauffement climatique. Celle de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Celle de la qualité de l’air en ville. Celle du stress.
Le plan vélo est une manière parmi d’autres de s’y adapter, ce qui n’empêche pas, bien au contraire, d’un tirer un vrai plaisir, un véritable mieux-être dans nos agglomérations et nos campagnes. Après tout, dans une société un peu accro à la vitesse, il est bon parfois de savoir vivre « en roue libre ».
 

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