L’Insee de Haute-Normandie, en partenariat avec l’agence régionale de l’innovation Seinari, vient de publier une étude sur le comportement des entreprises régionales face à l’innovation. Si le taux d’innovation régional reste inférieur à la moyenne nationale (51,3 % en Haute-Normandie contre 53,0% en France), il est en revanche à noter la spectaculaire implication des entreprises de 20 à 49 salariés qui ont enregistré une progression de +11, 6 points par rapport à la précédente étude, portant ainsi le taux d’innovation de ces entreprises à 54,8 %.
Il s’agit de la toute dernière étude chiffrée sur l’innovation des PME en région. Portant sur la période 2008-2010, cette étude est la déclinaison régionale d’une enquête réalisée à l’échelle de la Communauté européenne. Une enquête pour laquelle les entreprises haut-normandes se sont mobilisées (80 % de taux de participation, soit environ 830 établissements de 10 à 249 salariés), et pour laquelle ont été exclues les entreprises nationales disposant d’une implantation locale.
« Au-delà des chiffres, ce que révèle cette étude, c’est l’approche dynamique en terme d’évolution que les entreprises régionales peuvent avoir en matière d’innovation », explique Alain Malmartel, directeur régional de l’Insee. En effet, l’un des principaux enseignements qui ressort de cette étude, c’est que près de 50 % des entreprises interrogées (51,3%) reconnaissent avoir entrepris une démarche d’innovation au sein de leur structure. Une innovation qui se décline en trois variantes : technologique (33,8%), organisationnelle (35,1%) et commerciale (20,6%).
Financement, le nerf de la guerre
Si le regain d’intérêt des entreprises régionales en faveur de l’innovation est notable, il ne doit cependant pas occulter le fait que nombre d’entreprises avouent ne pas s’y être consacrées. Pour 20 % d’entre elles, le premier argument mis en avant est celui du coût de l’innovation ainsi que le manque de moyens financiers internes (18%). « Une tendance qui devrait s’atténuer avec le temps, l’accès aux soutiens financiers publics ayant été entièrement repensé en 2011 », souligne Bernard Lemoine, directeur régional adjoint de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi – Haute-Normandie (Direccte), présent lors de la présentation de cette étude.
Une aide publique néanmoins fort utile pour près de la moitié des entreprises innovantes. En effet, sur la période de l’enquête, près de la moitié des entreprises innovantes (51%), ont pu bénéficier d’un soutien financier : collectivités territoriales, organismes nationaux, Union Européenne, crédit impôt recherche.
Alain Malmartel, directeur régional de l’Insee & Didier Pezier, président de Seinari
Sans innovation, passez par la case… tribunal de commerce !
Pour Didier Pezier, président de Seinari, l’agence de l’innovation en Haute-Normandie, « si une entreprise n’innove pas, elle est vouée à disparaître. L’innovation, cette étude le démontre, ce n’est pas que de l’innovation technologique. Lorsqu’elle concerne l’organisation ou le marketing, c’est que l’entreprise cherche à s’adapter à son marché. La capacité d’une entreprise à innover, c’est ce qui fera qu’elle sera devant ou derrière ses principaux concurrents. Engager une démarche qualité dans son entreprise, intégrer l’écoute client, développer une stratégie commerciale sur internet… c’est tout cela, innover ».
Autre vertu de l’innovation, la nouvelle donne qu’elle crée entre donneurs d’ordres et fournisseurs. Pour Bernard Lemoine, « lorsque les négociations sur le prix étaient la seule base de référence, l’innovation a permis d’introduire de nouveaux rapports. Lorsque vous incluez de la matière grise dans vos discussions, les relations ne sont plus les mêmes ». (Source : drakkaronline.com – 26 oct 2012)
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