L’annonce remue le petit monde du livre électronique. Après Samsung, LG vient de présenter un écran à encre électronique flexible incassable. Cet écran de 6 pouces, totalement opérationnel serait prêt à être livré aux assembleurs en Chine pour un début de livraison des produits finis en Europe d’ici fin avril 2012.
Les propriétés de cet écran
Cet écran, d’une finesse de 0,7 mm, possède une résolution de 1024×768 pixels et la flexibilité de son substrat en plastique lui permet, d’après LG, de réaliser un angle de 40°. Il est apparemment aussi très résistant puisque LG explique qu’il résisterait à une chute de 1,5m et de manière répétée. La marque a renouvelé le test à plusieurs reprises sans constater de dégâts.
Cela est certainement dû au faible poids de l’écran, seulement 15g, moitié moins que les écrans équivalents utilisant des substrats en verre. Cette technologie ouvre la voie à une potentielle révolution des form factor des readers. Mais est-ce que le marché, en expansion, n’est pas à la recherche d’économies d’échelles plutôt que d’une nouvelle technologie ?
Un intérêt limité ?
Avec un angle de 40° sur un écran de 6 pouces, on est encore loin des prototypes que nous avions vu il n’y a pas si longtemps que cela chez Polymer Vision ou chez Sony. Dans le cas de la technologie LG, le rendu est de qualité et la mise en production déjà lancée tandis que les composants de Polymer Vision et Sony ne semblent pas avoir quitté leurs laboratoires.
Pourtant, malgré l’attrait de cet écran, on peut se questionner sur son intérêt. En effet, sur une taille d’écran si réduite, en sachant que l’électronique du reader, sa batterie et les boutons d’actions devront être positionnés sur une structure rigide attenante à l’écran, que va-t-il alors rester de la promesse de flexibilité sur l’appareil final ? Car le terme « flexible » a encore ses limites. En effet, il ne peut être plié que de 40° par rapport à son centre. On ne pourra donc pas le rouler comme un journal pour le mettre dans une poche.
N’est-ce pas, tout simplement, pour les fabricants, une nouvelle façon de se différencier au moment où la tendance est à la baisse de prix des readers (et donc baisse de marges) et à la hausse des fonctionnalités (écrans tactile, 3G) ? Ne s’agit-il pas simplement d’une tentative d’incitation à la mise à jour d’un parc qui a déjà du mal à se former chez nous ? On peut se poser la question et dès lors se demander l’intérêt final pour l’utilisateur d’avoir un tel écran si la promesse de flexibilité ou le confort d’utilisation du reader s’en ressent.
Une belle promesse néanmoins
En marge de ces interrogations sur le produit final qui embarquera un tel écran, cette évolution technologique est séduisante, porteuse de promesses pour l’avenir de la lecture numérique.
Avec un tel écran avec une diagonale plus grande – on pense à un format A4 par exemple -, les éditeurs de presse pourraient diffuser leurs magazines sur un ereader grand format, flexible, résistant et léger. Il reprendrait les avantages des magazines ou journaux en papier, en étant plus flexible (voire même enroulable) et en offrant un confort de lecture hors du commun. L’usage d’un tel produit pourrait être bien différent de celui de nos ereaders actuels.
C’est encore les balbutiements de la technologie permettant de rendre des écrans flexibles et pourtant, Samsung annonce les premiers smartphones équipés pour cette année. LG Display ajoute que des « produits finis » seront proposés en Europe dès le mois d’avril : il semblerait donc qu’une nouvelle génération de liseuses soit en chemin.
Mais à l’heure des choix, faut-il plus s’enthousiasmer pour l’arrivée d’une technologie d’écrans flexibles ou plutôt pour de véritables écrans epaper couleurs ?
(Source : ebouquin.fr / 30 mars 2012)
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