Ainsi, la prouesse a consisté à relier à distance les cerveaux de deux chercheurs, le premier envoyant via internet un signal faisant bouger le doigt du second qui jouait à un jeu vidéo.Ceci en ayant recours à des enregistrements cérébraux électriques et une forme de stimulation magnétique, le chercheur Rajesh Rao a envoyé un signal au cerveau de son collègue Andrea Stocco, ce qui a permis de faire bouger son doigt sur un clavier.
« Internet était un moyen de connecter des ordinateurs, et maintenant, cela peut être un moyen de connecter des cerveaux », explique Andrea Stocco. « Nous voulons prendre le savoir contenu dans une tête et le transmettre directement de cerveau à cerveau ».
Le Pr Rajesh Rao, un ingénieux et expert en science informatique, travaille sur ce projet depuis 10 ans. Ce n’est qu’en 2011 toutefois que différentes percées dans les technologies lui ont permis d’espérer réussir une première démonstration de communication humaine intercérébrale.
(Crédit photo : Bryan Djunaedi, University of Washington)
Quelles applications ?
Elles pourraient être nombreuses. L’équipe donne l’exemple d’un avion en perdition dont les pilotes seraient hors d’état de piloter, les techniciens au sol pourraient contrôler les mouvements d’un passager pour faire atterrir l’appareil. Cela pourrait aussi permettre aux personnes paralysées de communiquer leurs besoins en eau et en nourriture. De plus, la technique fonctionne même entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue, l’activité cérébrale restant la même. Néanmoins, l’équipe prévoit d’abord d’expérimenter des tâches plus complexes, avant de tester la méthode sur un plus large échantillon.
Fusion mentale ?
Rassurons-nous, nous ne sommes pas encore dans Star Trek : l’équipe précise que la technologie n’est capable de lire que les signaux cérébraux très simples, et pas les pensées.
Le receveur se doit d’être totalement volontaire, impossible de le faire contre son gré. De plus, les expériences sur les humains requièrent de suivre un protocole international très strict. « Il n’y a aucun moyen de faire fonctionner cette technologie sur une personne qui n’est pas volontaire ».
« C’était à la fois excitant et troublant de voir une action pensée avec mon cerveau devenir réelle ailleurs » explique le professeur Rao. « C’était essentiellement un transfert unilatéral d’informations de mon cerveau vers le sien. La prochaine étape sera de développer une conversation qui va dans les deux sens ».
(Source : Université de Washington – 29 aôut 2013)