En France, on compte un million de fractures osseuses par an, dont 5 % à 10 % ne sont pas réparées. Deux millions de greffes osseuses sont réalisées dans le monde chaque année. A l’origine d’une innovation de rupture combinant la mise en forme directe de biocéramiques et le traitement numérique des scanners patients, une société française, OSSEOMATRIX, a conçu une solution d’avant-garde pour le traitement chirurgical des pertes osseuses de taille critique.
Le savoir-faire d’Osseomatrix repose sur la chaîne d’acquisition des données et sur le procédé de fabrication de l’os artificiel. Le point de départ, c’est une reconstitution en 3D de l’os endommagé à partir des clichés d’un scanner. La partie à fabriquer est modélisée à l’aide d’un logiciel de CAO puis fabriquée par superposition de couches. L’on crée ainsi des os de synthèse et des implants biocéramiques. L’innovation est là, dans l’association de l’utilisation de fichiers CAO et du système de prototypage rapide.
Le système unique de soudage direct des grains de céramique, sans chauffage, permet la fabrication d’os aux formes complexes avec une très grande précision, dont la structure interne permet une recolonnisation par des tissus osseux naturels. Car il est capable de générer une colonisation de cellules. Grâce à des caractéristiques très proches de celles d’un os véritable, il élimine, pour les articulations, les problèmes liés à la trop grande dureté des prothèses.
Le procédé, protégé par deux brevets, est le fruit d’une lente maturation. Didier Nimal, 54 ans, a créé Osseomatrix en 2009. Ce docteur en chirurgie dentaire a complété sa formation par des études de biologie et de management et a travaillé pendant vingt-cinq ans dans l’industrie médicale. Issu d’un partenariat de l’entreprise avec le CEA, l’école des Mines Paritech et le CNRS, cette nouvelle technologie permet de réhabiliter de grandes pertes osseuses en Chirurgie Cranio-Maxillo-Faciale et Orthopédique sans avoir recours à des greffes osseuses mutilantes.
L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 100 000 euros en 2010 par la vente de son dispositif pour la culture cellulaire 3D. La commercialisation des os artificiels est prévue pour la fin 2012, après autorisation de l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps).
OSSEOMATRIX a été sélectionnée en Décembre par la plateforme Francilienne » Scientipole Initiative » , qui fête ses 10 ans , pour représenter l’innovation en santé à la Mairie de Paris le 28 mars prochain sous forme d’un stand au « scientivillage ».
Lauréate SI 2011, la société a également été primé lors du Grand Prix Siemens de l’Innovation le 1er septembre 2011.
Par ailleurs dans le cadre de Techinnov premier salon de l’innovation et de la technologie organisé en février, OSSEOMATRIX a fait partie des 30 entreprises sélectionnées à l’échelle nationale pour être présentées aux investisseurs.
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