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Laval Virtual 2012 ou l’entrée dans l’âge de la défixation

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Surprises confisées, futurs présents et autres délectables altérations,… Comme chaque fois, nous filons au coeur de LAVAL VIRTUAL pour devenir, quelques jours intenses durant, des témoins privilégiés de futurs-par-le-virtuel. Au-delà d’un flot de démonstrations bigarrées, qu’en avons-nous retenu qui puisse peut-être porter sens ?

par Patrick CORSI,  Chercheur associé, Equipe Presence & Innovation du LAMPA (EA1427), Arts et Métiers ParisTech (Ensam), Angers-Laval – Gérant IKBM Sprl, Bruxelles.

Quand la réalité augmentée mûrit ses voies…

Tout d’abord, pour cette nouvelle édition, la technologie pointe catégoriquement sur la Réalité Augmentée. Certes, cela fut déjà annoncé lors de récentes éditions. Mais cette fois-ci, la notion de valeur émerge de manière décisive.

Hors salon professionnel, dense comme à l’accoutumée, il fut ainsi possible de tester des réalisations fort originales – même si ce n’étaient que des démonstrateurs pour la plupart. Par exemple, une quelconque surface matérielle devient un écran de visualisation ou bien un clavier ou encore une interface d’entrée de données. Le milieu aérien est aussi un medium, atteignable par webcam, or c’est un volume d’expression gestuelle naturelle. Dites-vous autrefois interface en langage naturel ?

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kinectfusionOui, la RA sort des laboratoires depuis 2009 et s’élance dans la rue après au moins dix années de recherches. En mobilité, ce sont le plus souvent des systèmes de navigation extérieure et le pilote en est évidemment l’incontournable smartphone. Les fonctions : la localisation, le tracking (par ex. d’un chemin parcouru, cf. Navtec) et le mapping (par ex. l’acquisition d’un modèle dynamique 3D pour capter des profondeurs). En intérieur, la Kinect est la reine du moment (KinectFusion avec tracking et mapping volumétrique en temps réel) et sa proposition implicite de valeur est de « ne rien avoir sur soi ».

lunettegoogleSi le multitouche est partout, les visiocasques de toujours trop grande dimension restent l’obstacle majeur, et le projet de lunettes Google (Project Glass) qui fait déjà des émules montre que ce verrou concentre désormais les gros moyens. Seuls des brevets en « nanoptique » pourraient les réduire au rang d’accessoire non-intrusif…

…et préfigure des suites sans claires limites

Ces avancées préfigurent le prototypage de « techniques sociales » avec une visualisation intégrée – par exemple la distinction d’un premier plan et des autres plans, la « saillance » (de l’anglais ‘salience’) de zones et de contours occultables ou pas – où le retour de force devrait jouer son rôle. Les nouvelles et puissantes GPU semblent s’imposer, en particulier parce que la qualité graphique laisse encore à désirer en RA. Lorsque vous représentez un feu avec 10 millions de particules, cela devient un réalisme réactif !

reelaugmenteLe driver de marché reste le smartphone et le modèle économique passera vraisemblablement à travers les nouvelles apps à travers lesquelles l’on pourra sonder, pincer, réfracter des objets en 3D sur son écran 2D. Voilà de prochains marchés de masse en communication bien sociale. Seront-ils exploités par les opérateurs historiques, des éditeurs globaux ou d’autres acteurs ? Quels secteurs chevaucheront les premiers la RA, c’est-à-dire l’augmentation ? Remarquons que cela sous-tend une notion de culture : pour certains industriels, il est de traiter tout ce qui est dangereux, lointain, difficile d’accès, cher, (d’abord) dans le virtuel, notamment à travers le prototypage ou l’apprentissage. Mais comment mettre au point des standards industriels, de pratique, de formation… ?

Toutefois, nous n’avons pas vu sonder les limites à l’augmentation en marche mais n’est ce pas ainsi devant des territoires à coloniser ? Par ailleurs, tout ingénieur n’est-il pas face à deux problématiques devant une situation à résoudre : définir les conditions initiales et celles aux limites. Une chose est cependant acquise : la RA offre, plus facilement que la Réalité Virtuelle, la possibilité d’imaginer, de dessiner (‘design’) des concepts. Un environnement quelque peu immersif est plus adapté pour comprendre la création d’hypothèses. Nous sommes ainsi entrés dans le jeu de l’augmentation et la nouvelle question est de savoir placer le curseur sur l’axe d’opportunité réel  virtuel avec justesse à chaque fois.

Quand les cyborgs s’implantent

implantcyborgLes cyborgs sont un vieux concept et une mode en filigrane, qui reprend du service avec les implants RFID, poussés par l’augmentation sensorielle ou sa substitution qui peut en résulter. La culture neuronale (notion de ‘bio brain’) a été présentée comme permettant d’accélérer les réactions des circuits biologiques. Ici, c’est l’intelligence artificielle qui revient. Ou l’augmentation de mémoire (les… barrettes) ou des capteurs sensoriels multidimensionnels qui nous font poser la question de science fiction : comment ressent-on en 100 dimensions ?

Alors LAVAL VIRTUAL nous a justement montré quelques chemins sur cette voie, au demeurant fort différents. Des implants dans le corps humain ? C’est une « augmentation » tentante et qui possède déjà des antécédents notoires. Si elle a ses tenants et ses pionniers, elle portera probablement à débat. Au fond, c’est toujours l’éternelle question : logique analogique ou logique digitale ?

robotiqueos Logique codée ou logique câblée ? Lorsque je transforme un signal numérique en pression de l’air, « j’externalise » le système nerveux quelque part ! Avec ces cyborgs, le corps physique traverse l’Internet ! Déjà que l’on parle de systèmes d’exploitation robotiques (robotic OS)… C’est encore loin la télépathie ?

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Mais que devient la vie privée avec des implants ? Une question de l’auditoire a affirmé « privacy is being broken down into communication ». Instrumentalisée, la vie privée ? Des questions de réglementation, de gouvernance même ne sont-elles pas prévisibles. À l’instar des USA, il est vraisemblable que les pays membres prennent des voies juridiques fort différentes au sein de l’UE (par ex. se souvenir de la jurisprudence contre Google Street en Allemagne et à l’opposé en Autriche).

L’utilisateur en passe de devenir enfin majeur

Mais c’est l’avènement en force de l’utilisateur qui nous a frappé. Non pas par les usages, mais par la capacité résultante de libérer l’utilisateur, de l’affranchir d’instructions. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie donner le pouvoir à l’utilisateur – une belle nouveauté dans le monde du virtuel. Une vague de réalisations s’est engouffrée dans le sillage de la Kinect™ de Microsoft pour explorer ce que peut faire un être humain sans contact avec des engins, l’allégeant dans ses mobilités et rendant invisibles les dispositifs techniques auxquels il a surtout manqué de s’habituer complètement, faute de confort. Oui, la valeur est dans la mobilité – une justice rendue à l’utilisateur.

Alors, avec un utilisateur dans tous ses états, c’est une nouvelle phase qui s’annonce et qui appellera sans tarder à la formalisation du concept d’utilisateur – et pourquoi pas une théorie de l’utilisateur – laquelle n’existe pas encore. Pourquoi donc ? Parce que l’utilisateur aborde un niveau de liberté à travers lequel il peut co-créer, se délocaliser, re-localiser (jeu croisé présence/absence ou télé-immersion). Mais aussi parce qu’il peut utiliser ses sens, non pas seulement un à un indépendamment, mais de manière conjuguée. Et à l’intersection des sens, ce LAVAL VIRTUAL nous a gratifié d’une petite merveille.

Explorer et augmenter la valeur en croisant les cinq sens

synesthesieC’est l’ébahissement de chercheurs prestigieux s’étonnant que la vue d’un feu virtuel ardent sur ses mains fasse ressentir sa chaleur, ou sentir l’odeur de brûlé ou que sais-je encore. La RA induit donc une synesthésie.

Pourtant, les neurologues le savaient déjà, et nous-mêmes discutâmes et publiâmes autrefois des articles montrant l’extension de conscience que consent un virtuel bien réglé (cf. l’université de Stanford), mais les secteurs ne se rencontrent pas très tôt. Alors est désormais lancée une course à la jeune combinatoire sensorielle : que peuvent donner un retour de force et un toucher conjugués ? Ou l’ouie et le toucher ? Ou… Il paraît qu’il existe plus de 150 formes de synesthésie répertoriées…

Au-delà de l’arithmétique sensorielle, que signifie tout cela ? Que je suis prêt à expérimenter selon de nouveaux modes échappant à mon expérience bien réelle. Non pas une simple dématérialisation de mon expérience habituelle mais le déplacement du centre de gravité vers et dans le virtuel. Les marchés peuvent alors s’emparer de valeurs augmentées : présence augmentée, plaisir augmenté, perception augmentée… Un « commerce augmentatif » semble pointer à l’horizon pour de nouvelles croissances.

La poétique zone du « twilight »

twilightzoneC’est ici qu’intervient la formule hyper expressive connue du Prof. Roberto Santoro « The Twilight Zone » qui, en des termes plus prosaïques, peut se définir comme le lieu géométrique et imaginaire où les frontières sensorielles habituelles s’estompent, là où la réalité s’augmente, la virtualité s’enrichit, reléguant de facto la réalité habituelle au rang de consensus dû à l’habitude et aux usages historiques.

polesudTels Scott et Amundsen au début du siècle dernier dans leur exploration du Pôle Sud, les navigateurs et cartographes du twilight s’affairent, par projets européens et conférences interposés. Beau et original travail car, l’appréhension d’une non zone semble nouvelle pour l’être humain utilisateur. Cela devrait altérer la notion déjà fugitive de présence puisque l’ici, le là-bas, le maintenant ; le plausible et le possible ne sont plus des données certaines. Ni la rencontre de deux objets ou personnes. C’est une expérience d’altération de la conscience.

L’âge de la « défixation »

Au niveau de la valeur il y a cependant davantage qu’une zone non répertoriée jusqu’ici. Lorsqu’un utilisateur apprend à reconnaître un univers virtuel, il altère un statu quo, celui-ci étant construit sur un ensemble d’habitudes, d’hypothèses, de règles, etc. J’ai nommé « défixation » le processus immanent et rare induit par le virtuel dont un pouvoir remarquable est justement de défaire ces ancrages passés. Nous sommes parvenus au cœur d’un processus d’innovation et de conception innovante redoutablement puissant.

sixsenseDes projets ou des produits tels que SixSense, Multitoe, Skinput, OpenVibe (pilotage par la pensée), Conté (le crayon à six faces de souris), .NET Gadgeteer, etc. expriment le nouveau décalage qui s’opère. Pourquoi donc de telles expériences se multiplient-elles ? Le spécialiste en innovation y voit peut-être une nouvelle économie avec des media dématérialisés non invasifs, embarqués, banalisé.

Présentation Multitoe :

Présentation Open Vibe : 

Présentation Skinput :  

Souvenons-nous du prototype 2009 Projet Sixième Sens du jeune Ph.D. indien Pranav Mistry : depuis, qui ne rêve de composer ses numéros de téléphone sur ses propres phalanges ? C’est aussi le besoin de partager ses informations à–la-Facebook.

Ces nouveaux habitats que bâtissent les Living Labs

La vidéo en télé immersion paraît sans limites aujourd’hui dès lors que le 4G est rendue disponible (en gros, plusieurs centaines de giga bps, à la fois en montée et en descente, ce qui nécessite des fibres optiques). Futur de la TV, conférences de masse à distance, elle sera probablement la consécration de l’utilisateur aux commandes, en co-création et deviendra un nouveau driver de masse. Pour l’instant le besoin n’est pas encore bien cerné, sauf en ce qui concerne la création d’idées et la co-implication d’acteurs.

Les Living Labs européens et paneuropéens sont devenus des creusets de forge de nouvelles connaissances puisqu’ils permettent de nouvelles expérimentations. Ils vont pousser plus loin et induire des modèles économiques et des systèmes de valeurs adaptés à ces nouvelles possibilités technologiques. Ils pourraient aider à formuler les nouveaux consensus d’usage. Ne sont-ils pas déjà des modèles d’innovation ouverte ?

Des conséquences de la défixation au niveau de l’usage

La défixation qui est à l’oeuvre dans tout secteur, et peu à peu pour tout produit, altère l’identité des objets, produits, services ou process. Un usage-par-l’entropie semble dominer la vie quotidienne des « natifs digitaux », partout ils s’attendent à recevoir des apps et une interface iconisée.

greenfieldMais va-t-on vers une norme ? La notion d’everyware (français : ubimedia) d’Adam Greenfield est au fond la simplification des tâches effectuées par les individus et exprime ce gradient minimal d’adoption par le public. Or, rien n’était naturel dans les icônes ou les apps avant l’apparition du modèle qui les amenât. Où est donc passé l’apprentissage toujours nécessaire et qui rend naturel ? Attention, ‘naturel’ n’est pas ‘intuitif’, qui lui-même n’est pas ‘ergonomique’… cherchez l’erreur.

L’on accepte que le toucher soit « naturel », démocratique en somme. Oui, mais l’interaction ne devient naturelle que lorsqu’elle dispose d’un langage. Il y a donc besoin d’une grammaire pour l’inné, voilà qui fut dit à LAVAL VIRTUAL. Par exemple, il existe au moins trois façons de zoomer une photo (NB. laissé en exercice). On voudrait un langage universel mais, si l’on demande à des personnes « comment sortir un objet de la table ? », il paraît que la plupart proposeraient… de le sortir tout simplement.

Plus généralement, la problématique du toucher en tant que contact mérite une exploration : « que faites-vous sans contact aujourd’hui ? » Le tactile–remote (je proposerais le ‘tacmote’ pour opérer dans le twilight) est comme une voix pour aveugle qui guide.

Par ailleurs, le non inné d’aujourd’hui est un inné de demain et il induit de nouveaux usages. La question pour un industriel est « mais quand prendre la décision de le pousser? » Trouver un bon usage avec le bon timing.

metrowindows« L’affordance » est un autre concept d’intérêt. Par exemple, la nouvelle interface METRO de Windows – en dehors du débat « fallait-il suivre la direction d’Apple ou pas – est orienté contenus et non pas fonctionnalités. L’utilisateur devient roi.

Des interactions banalisées sont des interfaces adaptées à l’environnement. Avec Siri et possiblement Angie, on approfondit dans le dialogue. Mais « qu’y a-t-il de tactile dans les interfaces tactiles ? » demandait fort à propos un chercheur ? (par exemple la table tactile n’est pas une table, puisque son utilité est de s’appuyer dessus).

Existe-t-il une méthode pour parcourir ces nouvelles avenues ?

Puisque le virtuel tend à défixer les concepts acquis et traduits sous formes de produits et services en cours d’exploitation, regardons ce que donne une approche avec un parcours méthodique issu de la Théorie C-K (de l’Ecole des Mines de Paris). En quoi cela parle-t-il du virtuel ? Certainement en ce que le virtuel nous aide à concevoir des objets innovants.

Prenons un exemple : le ticket de voyage papier. Un exemple de concept de départ ? Un train qui facilite les transits entre passagers et train. Côté des connaissances disponibles pour innover, toutes les problématiques de l’usager, celui qui cherche son chemin et qui regarde à droite et à gauche, ses bagages, sa gare qui n’est pas toujours annoncée, etc. Côté des concepts imaginatifs, ce serait peut-être d’indiquer sa place à la personne à l’avance (personnes âgées), etc. Ainsi, par un parcours opérant à la fois sur les connaissances disponibles et ces concepts, nous parvenons peu à peu – mais systématiquement – à un concept précis et conclusif. Ce peut-être par exemple de « guider la personne par un chemin jusqu’à sa place réservée. » Ou bien de « faciliter le transit en augmentant la taille des portes latérales des voitures » et pourquoi pas un train dont le côté ne serait fait que de portes ?

Avec la combinaison RV/RA il y a surimposition, immersion, navigation et ce sont au fond des traductions des opérateurs mêmes de la théorie sus-mentionnée. C’est que cette théorie permet de changer de technologie très vite. En clair, elle permet de s’immuniser contre une obsolescence trop rapide des produits innovants en exploitation. Ainsi, une méthode solide et prouvée de conception innovante, jointe aux technologies du virtuel, voilà un cocktail accélérant l’innovation de rupture. Par ailleurs, les cas d’application de la RV sont un investissement de contenu déjà sous-traitable et qui devient peu à peu « affordable », disons accessible. Par contre, il est nécessaire, pour rester compétitif, d’anticiper la rupture. Ainsi, imaginer comme ci-dessus l’expérience client systématiquement dans tous ses états et dans sa mobilité fait changer de cœur de métier et peut-être même de secteur. Car, ce n’est plus du transport mais de la mobilité! Et la concurrence est mise hors course…

Aller plus loin ?

Au niveau de la recherche appliquée, ce serait peut-être de relier systématiquement le vaste domaine de la réalité virtuelle avec les cent et une façons de défixer les usages ou des produits ou des services existants, voire historiques.

À un niveau plus fondamental, ce serait de la recherche sur la conscience avec des sociologues, des psychologues, etc. …

Au niveau des applications, ce serait d’engager des recherches en vue de l’établissement d’une théorie de l’utilisateur. Un cas particulier serait une théorie de l’expérience de la Twilight zone.

Contact :  patrick.corsi@skynet.be

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