Avant même que la campagne ne commence, la question de la place qu’y tiendrait le web se posait. Pour certains, l’élection devait se jouer en partie sur le web, alors que pour d’autres la campagne ne pouvait pas être numérique. La présidentielle maintenant terminée, quel bilan en tirer ? Quel a été le rôle du web ? A-t-il eu une influence sur la campagne ?
Le web comme outil…de communication, de mobilisation et de militantisme.
Les candidats et leurs équipes de campagne ont su utiliser le web à plusieurs fins.
Que ce soit sur Facebook, Twitter, ou même par mail, les candidats ont bien évidemment utilisé internet avant tout pour leur communication directe. Si les mails étaient utilisés pour communiquer directement avec les militants et sympathisants, les médias sociaux eux étaient plutôt utilisés pour diffuser sur le web les propos des candidats.
Les équipes ont aussi mis en place des sites pour mobiliser leurs militants. Ainsi, à l’image de MyBO pour Obama, l’équipe de François Hollande a mis en place TousHollande. L’idée : utiliser la force du web pour mobiliser, autant en ligne qu’hors ligne (porte à porte, tractage…)
L’une des plus grandes nouveautés de la web campagne a été la création des fameuses Ripostes Party. Celles-ci ont été mises en place pour la première fois par l’équipe web de François Hollande au soir du meeting du Bourget. L’idée du dispositif est simple : regrouper des militants web pour soutenir leur candidat lors d’un passage à la TV ou lors d’un grand meeting. Les militants de chaque candidat se livrant alors à une véritable guerre des hashtags, essayant de faire monter le leur en « trending topic » sur Twitter.
Il est difficile d’identifier précisément l’impact de l’utilisation des médias sociaux. Mais Facebook comptant 25 millions d’utilisateurs en France et Twitter 5 millions, il est évident qu’ils ne peuvent pas être négligés. A minima, il est préférable pour chaque candidat d’essayer d’occuper le terrain plutôt que de le laisser à son adversaire…
Le web, un espace de débats et d’information pour les citoyens
Au-delà d’un simple canal de communication pour les candidats, le web a surtout été un moyen pour les Français de débattre, d’échanger et de s’informer. Une enquête réalisée par l’Institut CSA pour Orange et Terrafemina a d’ailleurs montré que pour 40% des français, le web était la deuxième source d’info.
Les échanges et les débats ont fleuri sur le web, que ce soit sur Facebook, Twitter ou les blogs. Au delà des débats « classiques », le web a aussi permis la diffusion de nombreuses parodies, comme lavraietimeline.fr par exemple.
L’un des moments les plus marquants de cette campagne sur le web restera sans doute l’apparition de #RadioLondres, lancé lors du week-end du premier tour. Alors que la loi électorale interdit la diffusion de tout résultat ou sondage avant dimanche 20h, les utilisateurs de Twitters ont utilisé le hashtag #RadioLondres pour diffuser des infos « codées » à la manière des émissions diffusées depuis l’Angleterre pendant la seconde Guerre Mondiale.
Enfin, cette campagne a vu l’émergence massive du FactChecking. Plusieurs médias ont utilisé le web pour proposer des vérifications, parfois en quasi temps réels, de tous les chiffres et de toutes les informations qui étaient donnés par les candidats pendant leurs meetings ou leurs interventions dans les médias.
Au final, cette étude rapide montre que si le web n’a pas révolutionné l’élection, il y a apporté plusieurs innovations intéressantes. Il a permis une meilleure communication, une meilleure mobilisation, et a permis aux citoyens de mieux s’informer.
Pour aller plus loin, retrouvez les faits marquants de la campagne dans ce pearltree.
Article paru dans :http://fr.locita.com/technologie2/web/presidentielle-2012-quel-role-pour-le-web/ – 22 mai 2012)
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