Dans la lignée des matériaux reconnus pour leurs caractéristiques à hautes performances comme la soie d’araignée, il y a maintenant le Shrilk !
Ce nouveau matériau est fabriqué à partir de rebuts de carapaces de crevettes et de protéines dérivées de la soie. Il a été créé par Javier Fernandez et Donald Ingber, chercheurs à l’Institut de Wyss pour l’Ingénierie Biologiquement Inspirée, de l’Université de Harvard.
L’Université a annoncé la naissance de ce nouveau matériau qui ne coûte pas cher à produire, biodégradable et biocompatible et qui pourrait remplacer le plastique dans les produits de consommation courante. Il pourrait également être utilisé en toute sécurité dans une variété d’applications médicales, telles que la suture des plaies ou servir « d’échafaudage » pour la régénération des tissus. Le shrilk est mince, transparent, flexible et aussi dur que l’aluminium tout en pesant moitié moins. Puisqu’il est biodégradable, ses composants de base peuvent être utilisés comme engrais.
D’autres éléments d’insectes peuvent ausi être utilisés pour créer ce nouveau matériau. Par exemple, on trouve dans l’exosquelette de la mouche domestique ou de la sauterelle des propriétés de rigidité et de légèreté, sans endommager les composants internes de l’insecte, tout en fournissant la structure pour les muscles de l’insecte et des ailes. Il est si léger qu’il n’inhibe pas le vol et si mince qu’il permet une certaine souplesse. Tout aussi remarquable est sa capacité à varier ses propriétés, de rigide selon les segments du corps de l’insecte et des ailes, à élastique, le long des articulations des membres. Les arthropodes ont en effet un squelette externe composé d’un matériau composite appelé cuticule qui se compose de couches de polymère de polysaccharide.
Dans sa forme non modifiée, ce qu’on peut voir dans la paroi du corps d’une chenille, la chitine, est translucide, souple, élastique et assez résistante, mais les arthropodes sont capables de modifier ces propriétés pour les rendre dures et rigides, comme dans la paroi du corps d’un scarabée, ou de les rendre élastiques, comme dans les articulations des membres arthropodes.
« Shrilk est un exemple de ce que nous avons à l’esprit, a déclaré Don Ingber, car il a le potentiel pour être à la fois une solution à des problèmes environnementaux actuels les plus critiques et un tremplin vers d’importants progrès de la médecine ».
Un parfait exemple de biomimétisme !
(Source : Harvard Gazette / 23 Mai 2012)
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