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Mobile et mobilité à Barcelone : l’envol de la voiture connectée

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L’absence de connexion numérique directe entre la voiture et le monde extérieur fera bientôt partie du passé… Grâce aux nouvelles voitures « intelligentes », le véhicule n’est plus seulement un moyen de se déplacer, mais s’impose comme un média center, connecté en permanence. Face à des consommateurs connectés partout et tout le temps, l’industrie automobile s’organise.  En France, plus de 30 millions de voitures sont en circulation, et plus de deux millions de véhicules neufs sont vendus chaque année. La voiture connectée est donc un énorme marché.

Présente dans les accessoires que l’utilisateur peut ajouter à sa voiture, la télématique commence à s’inviter dès le montage en usine. En effet, Il s’avère que les automobilistes français sont de plus en plus demandeurs de technologies embarquées au sein de leur véhicule, selon une nouvelle étude d‘Accenture. Au total, 92% des Français interrogés n’utilisant pas encore cette technologie se disent intéressés par un système de contournement des embouteillages. Ils sont aussi favorables à 89% à un dispositif d’appel automatique en cas de panne et 87% aimeraient pouvoir contrôler leur smartphone directement à partir de commandes placées sur le volant. Enfin, une écrasante majorité (83 %) souhaiterait disposer d’écrans à bord permettant aux passagers arrière de lire un DVD ou de regarder la télévision.

Les résultats de l’enquête mettent également en lumière que les attentes en ce qui concerne les technologies embarquées ne sont plus l’apanage des seuls possesseurs de véhicules haut de gamme, mais concernent désormais tout le monde.

Certains constructeurs proposent déjà des systèmes de navigation connectés donnant accès à des informations personnalisées en temps réel (information trafic, alertes de sécurité routière, points d’intérêt avec avis d’utilisateurs) tels que Mercedes-Benz avec sa « F125 », un concept car propulsé à l’hydrogène et dont le tableau de bord en 3D ressemble à un iPad ou encore, l’ « Evos » de Ford qui est constamment connectée au Cloud, pour informer les passagers à voix haute de leurs emails ou de leurs prochains rendez-vous, allant même jusqu’à adapter la conduite de la voiture au niveau de stress du conducteur ou au rythme du trafic environnant.(http://fr.ubergizmo.com/2011/08/ford-evos/).

A l’occasion du salon de Genève, (du 8 au 18 mars 2012) sera présenté le concept car le plus branché : la « F1 for 3″ réalisée par Franco Sbarro, reflétant ainsi l’association entre une voiture de course et le haut débit embarqué. L’équipementier Delphi Automotive a prévu d’y intégrer plusieurs de ses technologies, dont un tuner TV mobile, un module de toit ultra mince avec système de réception intégré, ou encore une interface utilisateur intelligente. L’objectif est de rester connecté aux médias numériques, même lorsque le véhicule roule à grande vitesse. Delphi n’en est pas à son coup d’essai ; il a déjà créé un 1er concept car qui permet de connecter l’univers mobile et l’Internet, le « MyFi ».

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Le mouvement va en s’accélérant

Une voiture qui appelle elle-même les secours en cas d’accident et prévient le conducteur des bouchons à venir : l’industrie automobile a tout à gagner en se mariant avec la technologie, a assuré le patron de Ford au Congrès mondial du mobile à Barcelone.

« Si nous ne faisons rien, nous avons la perspective d’un énorme embouteillage mondial, un bouchon qui ne s’arrête jamais et qui fait perdre du temps, de l’énergie, des ressources, voire compromet le bon déroulement du commerce et de la santé », s’est alarmé Bill Ford, dans un discours prononcé en début de semaine. C’est en Chine, en 2010, que le record mondial avait été atteint, avec un bouchon durant 11 jours. Et les voitures seront toujours plus nombreuses au fil des ans, passant d’un milliard actuellement à 4 milliards d’ici 2050, selon Ford.

Fait inhabituel, elles ont même envahi les allées du rendez-vous annuel de la téléphonie mobile : Ford a lancé son petit monospace B-Max, l’opérateur américain ATT a présenté deux modèles de Nissan et BMW, et la marque de mobile Blackberry a accueilli sur son stand une Porsche…

Le point commun de ces quatre véhicules ? Ils sont connectés. « La voiture a une carte SIM interne », explique un porte-parole de BMW, permettant par exemple de connaître l’état du trafic grâce à des informations transmises via le réseau mobile ou de contacter les secours en cas d’accident.

Même genre de prouesse chez le modèle de Ford, qui promet d’appeler les urgences « dans la langue locale » du pays où l’on se trouve.

« Si vous êtes un conducteur français en Espagne et que malheureusement vous avez un accident, le système appellera les services d’urgence en espagnol pour leur donner la position du véhicule et demander de l’aide pour vous », explique Paul Mascarenas, directeur de la technologie chez Ford.

« L’industrie des télécoms est essentielle pour créer un système de transport interconnecté, où les voitures sont intelligentes et peuvent parler entre elles mais aussi à l’infrastructure qui les entoure », a insisté Bill Ford, appelant à « regarder les véhicules sur la route comme nous regardons les Smartphones, les ordinateurs portables et les tablettes, sauf que c’est beaucoup plus gros ».

Finalement, « la voiture n’est qu’un appareil de plus, comme l’iPhone », estime aussi Glenn Lurie, président des partenariats chez ATT, même si le chemin à parcourir est encore long : « aux Etats-Unis, il y a 260 millions de voitures mais moins de 5% sont connectées ».

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« L’industrie automobile est vraiment intéressée par les technologies, mais elle est très lente à bouger car ce qui la préoccupe, ce sont les questions de sécurité », note Andy Gryc, responsable marketing au sein de QNX, filiale du canadien RIM (Blackberry) spécialisée dans ce domaine.

Car pas question de distraire le conducteur en le faisant regarder un écran de télévision ou jouer à des jeux en ligne.

Maintenant que cet aspect a été intégré par l’industrie mobile, le concept de voiture connectée « commence vraiment à décoller », se réjouit Andy Gryc.

Un mariage qui peut s’avérer lucratif

Selon une étude publiée lundi par l’institut Machina Research, d’ici 2020, 90% des nouvelles voitures seront connectées et ce marché génèrera 600 milliards de dollars.

Reste un détail à régler : « ce sont deux mondes très différents, la conception d’une voiture prend plusieurs années, alors que dans le mobile, ça change tous les jours », note Aurore Tenenbaum, directrice France de Alk Technologies, dont l’autoradio Copilot, sur lequel se branche un iPhone, équipe une partie de la gamme Twingo de Renault.

Du coup, en matière de technologie, « ce que nous avons dans la voiture quand elle sort est déjà obsolète », souligne Andy Gryc. « Ils vont devoir aller de plus en plus vite » pour suivre le rythme effréné de la high-tech, renchérit Glenn Lurie. (Source : Le Journal du Net – février 2012)

Partage automatique d’informations pour plus de sécurité

L’autre dimension de l’automobile hyper connectée réside dans la communication entre véhicules. Au-delà des capteurs disséminés en plusieurs endroits sensibles de l’Audi A8 ou de la BMW 5 Séries, la transmission d’informations entre voitures en mouvements pourrait réduire considérablement le nombre et la gravité des accidents de la circulation. Une berline qui rencontre une zone de brouillard ou de chaussée glissante « prévient » celles qui la suivent. Un automobiliste en train de doubler un camion pourrait signaler, automatiquement, aux suivants que la manœuvre ne sera plus possible parce qu’un obstacle arrive en face.

Actuellement exploitée pour fluidifier le passage dans les portiques de télépéage, la gamme d’ondes à courtes et moyennes distances DSRC est tout à fait indiquée pour le partage en mouvement et en temps réel de données sur les conditions de circulation. Là encore, informatique dans les nuages, Volkswagen travaille sur un dispositif de collecte en ligne et en temps réel. Du crowdsourcing routier, en quelque sorte.

Et demain ?

L’interaction entre les voitures connectées et les infrastructures routières faisant office de serveurs d’informations sera la deuxième dimension de cette ère nouvelle. Alors que Daimler et BMW semblent en pointe dans la communication entre véhicules, Volvo essaie de renouer avec sa réputation de firme particulièrement soucieuse de sécurité en travaillant sur une connectivité qui transformera les véhicules en paramètres mobiles au sein d’un gigantesque système d’information. Pas seulement pour se faire signaler la place de parking gratuite et disponible la plus proche mais aussi pour s’adapter aux moindres ralentissements et aux carrefours « intelligents ».

En dépit des risques évidents pour la vigilance et la concentration au volant, ces évolutions coûteuses s’annoncent globalement positives pour la sécurité. Les investissements qu’elles représentent et les changements de comportements qu’elles exigeront sont à comparer aux coûts humains et financiers des accidents de la route.

Et puis, les perspectives ainsi ouvertes incitent à regarder les actuels radars comme des ustensiles mérovingiens, futurs objets collectors à ne cependant pas emmener tout de suite chez soi.

Une étude menée par Opel et rapportée entre autres par Fast Company montre que si seulement 5 voitures sur 1000 étaient connectées avec un système d’information intelligent sur les conditions de circulation, l’ensemble des informations collectées fournirait une carte des flux de trafic qui pourrait permettre à terme de lutter bien plus efficacement contre les embouteillages, avec probablement à la clé des milliards économisés en pétrole et temps de trajet.

L’intégration des technologies numériques dans les voitures finira peut-être par les dispenser de chauffeur et fera certainement plus en quelques années et quelques centaines de dollars d’équipement par véhicule que des décennies de mesures hasardeuses et de communication sur la sécurité routière et les économies d’énergie.

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