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We were so very much in love, une exposition monographique de Joël Andrianomearisoa

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Renforçant sa place prépondérante dans le double domaine « art et textile », Clermont-Ferrand Métropole invite le plasticien Joël Andrianomearisoa à investir l’ensemble des espaces de son musée des beaux-arts, le MARQ. Jusqu’au 21 février 2021, l’artiste (très remarqué à la Biennale de Venise 2019 pour sa proposition pour le Pavillon de Madagascar) propose aux visiteurs une déambulation dans le musée, en commençant par la Chapelle (1) de l’ancien couvent des Ursulines autour duquel il a été bâti, à travers un récit amoureux en 5 temps. Imaginée dans le cadre de la 5ème édition du FITE-Festival International des Textiles Extra ordinaires- dont le thème est celui de l’amour, l’exposition We were so very much in love pose un regard sensible sur le monde, la vie, la mort, la spiritualité et l’actualité, et leurs impacts sur les liens amoureux.

Crédit : Portrait, Joël Andrianomearisoa © Christian Sanna

La plupart des œuvres ici présentées sont inédites et réalisées spécifiquement par l’artiste pour l’exposition. Ce projet en 5 temps pensé par Joël Andrianomearisoa comme une narration autour de sentiments multiples se déroule au MARQ mais également au Musée Bargoin dont le chapitre final vient clore cette histoire d’amour.

L’exposition We were so very much in love est composée de grandes installations et d’autres œuvres venant directement dialoguer avec les collections, allant du Moyen-Âge au XXe siècle. Visuelles et sonores, elles utilisent des techniques et matériaux aussi divers que complémentaires, allant du textile (matériau cher à l’artiste) au néon, en passant par l’arbre et le miroir, jusqu’au dessin, pour entraîner le regardeur dans un univers profondément émotionnel et humain.

Une visite immersive et rythmée

Le parcours débute sur le parvis du MARQ, comme un prélude, par une installation lumineuse en néons affirmant le titre de l’exposition.

Le cheminement se poursuit dans l’atrium par une immense « tapisserie » de 9m de large (temps I), en suspension, faite de textiles noirs pensée par l’artiste comme une fugue. Le visiteur est amené à sortir dans l’ancienne cour des Ursulines où des miroirs peints posés au sol, intitulés Lacrimosa (temps II), le confrontent à son propre reflet et à des larmes qu’il peut identifier ou non aux siennes. En poussant la porte de la chapelle, il découvre le temps III – We were so very much in love – une installation textile noire de plusieurs mètres, composée de deux pans, accompagnée d’une série de mots.

Le temps IV, qui évoque les vestiges de l’amour, se décline en trois œuvres. La première est une installation formée de branches d’arbres morts. Ces branches tortueuses proviennent de la Creuse ; plus précisément, des environs de Magnat-l’Etrange, où Joël Andrianomearisoa a son atelier. Cette géographie importe. Ne se voulant ni de là ni d’ailleurs, Joël Andrianomearisoa répartit son temps entre sa ville natale Antananarivo, Paris où il habite et le plateau de Millevaches où il crée. Dans l’exposition, cet arbre creusois ajoute son origine à celle des textiles malgaches.

La seconde pièce est une œuvre d’environ 2m de diamètre, faite d’un enroulement de bandes de tissus en référence aux techniques textiles utilisée dans différents pays africains, au Mali et au Sénégal notamment. Posée au sol, elle plonge notre regard dans un abîme vertigineux. Enfin, le temps IV s’achève avec une série de dix « linceuls » tendus sur châssis, qui font référence aux pratiques funéraires malgaches et sont, pour l’artiste, des tissus chargés d’ « âme ».

La progression dans la chapelle s’ouvre sur une promesse (temps IV) – une installation de dix-huit dessins baignés d’une composition sonore mêlant murmures, silence, déchirements, produite en collaboration avec Paul Zonza. Les dessins, qui mêlent les promesses d’un corps et d’un paysage, media jusqu’ici peu explorés par l’artiste, sont inédits et l’expression d’une volonté de revenir à la main, au faire, au toucher. Le son, quant à lui, est indissociable de la création de Joël Andrianomearisoa.

L’histoire We were so very much in love se termine par un parcours dans les collections du MARQ (temps V). A la manière de réminiscences, Joël Andrianomearisoa a disposé sept pièces textiles tendues sur châssis en regard de peintures, sculptures et mobiliers médiévaux, renaissance et modernes. Une huitième pièce de cette même série est visible dans l’espace archéologique du musée Bargoin, et constitue un « autre temps ». Cette inclusion fait dialoguer les temporalités et les œuvres entre elles, en ouvrant sur une autre lecture de l’histoire de l’art.

(1) Issu d’une formation d’architecte, Joël Andrianomearisoa a fondé son projet artistique sur le réinvestissement de l’ancienne chapelle des Ursulines du MARQ. En effet, le MARQ a pour particularité d’être aménagé dans un couvent du XVIIe siècle. Dans un geste artistique fort, l’artiste ré-ouvre la porte autrefois dédiée à l’accueil des fidèles et jusqu’alors fermée au public.

Exposition We were so very much in love au MARQ, à Clermont-Ferrand – Du 15 octobre 2020 au 21 février 2021

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