Quel lien entre innovation et conversation ? Curieux de parler d’un art vieux comme l’Antiquité dans un magazine sur les innovations… Eh bien justement, pour ne pas devenir totalement virtuels, comme l’explique très bien l’écrivain Emmanuel Godo, auteur d »‘Histoire de la conversation » et de « Conversation ». Le Festival des Conversations démarre ce lundi 13 avril en Ile de France pour cinq jours d’échanges tournés vers l’avenir. Rencontre avec son fondateur, Guillaume Villemot.
La conversation est plus qu’un dialogue ou une discussion, elle est pensée, depuis l’Antiquité, comme un art au carrefour de plusieurs activités humaines : art de vivre, politique et sociabilité, littérature et philosophie…
Nos sociétés sont en mal d’utopies. La conversation est la dernière qui nous reste. Suspendue entre le rien et le presque rien, nous la croyons insignifiante. Pourtant, en conversant, nous tâchons de maintenir, entre nous et nos semblables – parfois si dissemblables ! –, un lien humain de qualité. Contre les sirènes désenchantées qui nous disent que le monde court à la catastrophe, nos conversations attestent de notre foi indéfectible en un projet collectif : une société d’hommes libres, authentiquement individuels et ouverts.
Dans un petit recueil de présentation de l »édition précédente, Guillaume Villemot aime préciser, en partant de la phrase d’Hemingway « Il faut deux ans pour apprendre à parler et cinquante pour apprendre à se taire » : « c’est vrai, mais n’oublions jamais que sans conversation il n’y a plus la curiosité de l’autre, la générosité de l’autre, sans conversation, on est isolé, on est seul, on se renferme sur nous et notre monde disparaîtra. Notre conversation est notre bien commun, un bien précieux à protéger et à encourager. «
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