Une nouvelle page s’écrit. Nous allons vers un futur en mutation. Les situations que nous avons à résoudre sont toujours plus complexes. Nos compétences sont challengées. Activer de nouveaux talents dans ce contexte demande un effort cognitif et émotionnel. Mais la nature est bien faite, ou plutôt, la science vient à notre secours. La connaissance du cerveau nous permet de mieux comprendre comment développer une plus grande agilité cognitive et émotionnelle.
Se projeter dans un futur différent demande aussi de savoir utiliser de nouvelles ressources. Cela amène à développer des compétences différentes qui feront les performances de demain. La connaissance des fonctionnements du cerveau humain fait partie du bagage à posséder. Pourtant ce n’est pas toujours facile. Car découvrir les fonctionnements cérébraux nous enlève quelques illusions et nous n’avons pas toujours envie de les connaître. À la base de notre anatomie cérébrale complexe sont la connectivité et la flexibilité. S’atteler à la découverte de ces mystères interpelle certains sur leurs croyances. Ces connaissances se mettent en concurrence avec les représentations acquises dans un passé où le cerveau « n’existait pas ». Imaginer des futurs différents, s’engager dans la fabrication de nouvelles compétences individuelles et collectives, demande donc de s’engager dans la découverte de l’univers cérébral.
De bien meilleures connaissances sur notre « cerveau », ses limites et ses marges de manœuvre sont accessibles. Encore faut-il prendre le temps de les assimiler. Notre cerveau dispose de flexibilité neuronale, certes, mais croire qu’il pourra faire siennes ces nouvelles connaissances en un clin d’œil, c’est méconnaître la puissance des vieux automatismes qui l’habitent. S’approprier un nouveau savoir demande de passer par différentes étapes : mobiliser suffisamment son attention, ou dit autrement, la lecture ne suffit pas. Passer par un engagement actif, se mettre au boulot pour faire des liens entre sa pratique actuelle et les apports. Passer par une étape de feed-back, car le cerveau a besoin de l’essai-erreur pour assimiler. C’est par l’expérimentation sur le terrain que l’intégration se fera. Consolider, avec du temps, de la répétition et du sommeil, pour que l’intégration soit efficiente. Savourer le plaisir de l’assimilation qui s’opère, avec l’émergence de nouvelles idées et l’envie d’innover.
À l’époque des brèves et de la surinformation anecdotique, l’assimilation est un vrai défi pour l’être pressé. Nous sommes le fruit de quarante ans de progrès incrémentaux, nous sommes dans une période de rupture où les compétences requises et leur mode d’apprentissage sont autres. À l’époque du progrès incrémentale, nous avons développé la croyance qu’un exercice portant sur une application concrète, suffit pour disposer d’un acquis cognitif.
Aujourd’hui, quand il faut découvrir la complexité de notre cerveau, l’influence de ses processus sur nos décisions, le souffle nous manque. Ceux qui ont été formés essentiellement à l’assimilation de savoir reproductif à l’identique, trouvent le chemin insurmontable. Ceux qui ont développé un profil concepteur-réalisateur voient cette situation comme des opportunités d’apprendre, pour eux, la route s’avère joyeuse. Pour tous, ce qui est en jeu c’est d’apprendre en faisant, de s’approprier les choses en essayant, de tenir le cap avec pugnacité sans demander la garantie du savoir clé en main. Se faire le cadeau de l’agilité cognitive et émotionnelle passe par un projet de mise en route d’un apprentissage agile.
Voir 3 vidéos d’interviews sur le Mémoire du Futur donnés à l’Institut International de Prospective sur les Écosystèmes Innovants – Lille le 26 septembre 2016.
S’abonner
Connexion
0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents
Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments