Café Europa : Un dialogue inédit entre journalistes et citoyens européens

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Ce 5 mars 2022 sera lancée l’initiative Café Europa, initiée par l’Institut français dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) : des dizaines de rencontres se tiendront entre des citoyens et des journalistes, dans des cafés emblématiques, à travers toute l’Union européenne. Celle-ci traverse actuellement une crise dont l’ampleur et la nature invitent à s’interroger sur la nécessité d’avoir accès à une information intègre et transparente. L’idée de ce dialogue inédit entre journalistes et citoyens européens est d’échanger ensemble sur l’indépendance des médias, la qualité, la précision et la fiabilité des informations, et sur les risques que courent les journalistes pour les produire et les diffuser.
La situation actuelle de guerre en Ukraine donne à ces questions une acuité particulière, et parfois douloureuse, et ces débats prennent une résonance nouvelle.

Café Europa 2022 est une idée originale de l’Institut français, organisé localement par les services culturels des Ambassades de France et les établissements du réseau culturel français à l’étranger, Alliances Françaises et Instituts français. L’événement fait partie de la programmation mise en œuvre dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne.
Café Europa 2022 vise à nourrir le débat citoyen en Europe en proposant à des journalistes européens de venir à la rencontre du public dans des cafés, ces lieux emblématiques de l’espace public. Une trentaine de dialogues auront ainsi lieu dans un même format ouvert et à une même date – le samedi 5 mars en matinée.

En 1631, Théophraste Renaudot, médecin de Louis XIII, lançait La Gazette, premier périodique imprimé sur « le bruit qui court sur les choses advenues » : c’était le début en Europe de la grande histoire des médias. À chaque époque, les médias ont relevé des défis nouveaux : de la presse rotative aux réseaux sociaux, ces quatre siècles d’idées, de styles et de technologies font l’histoire de notre débat public et de nos démocraties. La Présidence française du Conseil de l’Union européenne entend célébrer cette histoire et tourner son regard vers les défis à venir. C’est pourquoi, au sein de la riche programmation culturelle de ce semestre, Café Europa 2022 occupe une place centrale. Le matin du 5 mars, des dizaines de rencontres se tiendront entre des citoyens et des journalistes, dans des cafés emblématiques, à travers toute l’Union européenne.

Célébrer notre attachement commun au débat et à l’exercice de l’esprit critique dans des cafés était une évidence car ce sont des lieux d’échange des idées, des lieux où le bouillonnement des mots est parfois tangible, mais aussi des lieux qui ont souvent servi de havre aux journalistes. Au cours de cette journée, tous les participants pourront débattre de l’avenir du métier de journaliste, de ses nouvelles pratiques et de l’impérieuse nécessité de garantir la liberté de la presse. Désinformation, révolution des réseaux sociaux, réorganisation des entreprises de médias, menaces contre les journalistes : tous ces sujets seront abordés au cours de débats animés par de jeunes étudiants en journalisme. Dans une époque où les appels à la défiance et au repli trouvent quelques échos, le projet Café Europa 2022 donne toute sa place au dialogue entre journalistes et citoyens. La relation de confiance entre médias et lecteurs ou auditeurs est incontestablement un facteur clé pour le bon fonctionnement de nos démocraties. La voie de la confiance est celle de la discussion ouverte : c’est toute l’ambition de Café Europa 2022.

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture – France

En fonction des journalistes participants, chaque Café Europa aura sa singularité, sa thématique. Il sera beaucoup question de désinformation et des réseaux sociaux, de l’indépendance des journalistes et des médias par rapport aux pouvoirs politiques et économiques, d’éthique du journalisme, etc. Au final, de la place et du rôle des médias en Europe à un moment où, précisément, la Commission européenne se penche sur la rédaction d’un European Media Freedom Act en faveur du pluralisme et de la liberté des médias au sein de l’Union européenne.

Un dialogue inédit entre journalistes et citoyens européens

Au menu du Café Europa 2022 : des discussions sur le lien de confiance entre les journalistes et le public, sur l’indépendance politique et économique des médias, sur l’avenir de la profession dans un contexte de ruptures numériques et technologiques, sur la désinformation et les fausses nouvelles…
Café Europa 2022 illustrera par des dialogues directs et ouverts les tensions et les perspectives qui caractérisent la sphère des médias aujourd’hui.
Du Café Comercial de Madrid ouvert en 1887 au Home Cafe de Nicosie situé sur la ligne de démarcation entre les parties sud et nord de Chypre, du Café Martinho da Arcada qui accueille les artistes et les intellectuels à Lisbonne depuis 1782 au Café Peroto au cœur du Palais de la Culture de Sofia, les rencontres marqueront la continuité d’une certaine idée du débat citoyen en Europe dans ces lieux ouverts à la fois au monde et aux péripéties du quotidien.

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Au Danemark, le Café Europa se tiendra… au Cafe Europa, dans le centre de Copenhague. Consacré aux défis de la presse dans les démocraties illibérales, il réunira, en partenariat avec l’université de Roskilde, Niels Ivar Larsen, le rédacteur en chef de l’Information et Blaise Gauquelin, correspondant de l’AFP pour l’Europe centrale.
Fruit d’une collaboration avec le quotidien El Pais et l’école de journalisme de l’Université autonome de Madrid, le Café Europa espagnol se tiendra au Cafe Comercial de Madrid. Il sera l’occasion d’une rencontre entre Aurora Minguez, présidente de Reporters sans frontières en Espagne, et Mathieu de Taillac, correspondant du Figaro sur place.

A Varsovie, c’est le quotidien Gazeta Wyborcza, premier journal libre et indépendant fondé en 1989 dans le sillage de Solidarność, qui prendra part à l’événement, représenté par Katarzyna Surmiak-Domańska. La discussion se tiendra au café Wrzenie Świata de l’Institut du Reportage, organisation consacrée à la promotion du reportage au long cours et des livres d’investigation.

Trois questions à Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français

Café Europa 2022 est l’une des initiatives développées par l’Institut français dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. Le sujet à l’honneur est celui du journalisme et des médias en Europe. Que va-t-il se passer le 5 mars 2022 ?

Eva Nguyen Binh : Nous avons retenu l’idée originale d’organiser une grande discussion sur le rôle des journalistes et les défis auxquels les médias font face en Europe un même jour, le samedi 5 mars, dans une trentaine de grandes villes d’Europe. Les débats ne prendront pas place dans des salles de conférence ou des amphithéâtres, comme on pourrait s’y attendre, mais dans des cafés. L’objectif initial de l’événement est de favoriser des échanges directs entre journalistes et le grand public, et les cafés européens sont les lieux de sociabilité les plus appropriés pour engager la conversation. Ils font partie d’une histoire culturelle commune, celle de la presse ouverte le matin, des discussions sans fard autour d’un café, des rencontres littéraires, d’un certain art de vivre « à l’européenne » dans le rapport à l’Autre, et à une forme d’hédonisme. Plusieurs dizaines de journalistes de France et d’Europe participeront aux débats.
Un grand nombre de rédactions seront ainsi représentées, illustrant la variété et la richesse du champ médiatique, ce qui est un réel motif de satisfaction. Les échanges seront animés par des étudiants en journalisme d’écoles locales. C’est un point essentiel de mon point de vue : les évolutions qui marquent la profession de journaliste les concernent au premier chef et leur implication permettra de prendre la mesure de leurs attentes et de leur façon de se projeter dans l’avenir.

Précisément, quels thèmes seront débattus ?

ENB : L’enjeu premier de Café Europa 2022 est de questionner le rapport de confiance entre journalistes et lecteurs ou auditeurs qui, ces dernières années, semble de plus en plus remis en cause. En venant à la rencontre du public, les journalistes se livrent à un exercice de vérité et de transparence : discutons librement, tranquillement, du métier, des bouleversements qui le caractérisent aujourd’hui, de la manière dont ils travaillent, de la façon dont le travail journalistique est perçu.

Comment avez-vous procédé pour mettre en place l’ensemble de ces séquences ?

ENB : Nous nous sommes entourés de gens de la profession, à commencer par nos partenaires Reporters sans frontières, le Prix Albert Londres et l’Ecole publique du journalisme de Tours, Le Monde, Radio France et TV5 Monde. Dans l’ensemble des pays, le réseau culturel français s’est mobilisé pour identifier les journalistes et les écoles, et pointer les sujets sur lesquels il conviendrait de s’arrêter. Le besoin de communiquer, de dialoguer est ressorti partout. C’est précisément ce à quoi s’emploie l’Institut français dans son action en faveur du débat citoyen : créer les conditions de la rencontre, favoriser la circulation des idées, œuvrer pour des échanges apaisés.

Un partenariat précieux avec Reporters sans frontières

Fondée en 1985, Reporters sans frontières (RSF) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif, qui promeut la liberté, l’indépendance et le pluralisme du journalisme. RSF aspire à ce que tous les êtres humains bénéficient d’informations leur permettant de connaître, comprendre et se forger une opinion sur les enjeux du monde et de leur environnement. Reconnue d’intérêt public, RSF est dotée d’un statut consultatif à l’ONU, à l’Unesco, au Conseil de l’Europe, à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. En plus de son siège situé à Paris, Reporters sans frontières (RSF) dispose de bureaux et de sections à Berlin, Bruxelles, Dakar, Genève, Helsinki, Londres, Madrid, Rio de Janeiro, Stockholm, Taipei, Tunis, Vienne et Washington. RSF a aussi des représentants dans trois villes : Istanbul, Karachi et Mexico. RSF mène son action grâce à un réseau de correspondants dans 130 pays et d’une quinzaine d’organisations partenaires locales.

Trois questions à Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF)

Quels sont les principaux dangers qui pèsent sur la liberté de la presse en Europe ?

To fight against disinformation and to favour analyses that decipher the news, join the circle of UP' subscribers.

Christophe Deloire : Si l’Europe reste la zone du monde la plus sûre pour les journalistes et les professionnels des médias, ceux-ci font face à des menaces croissantes et ils sont de plus en plus entravés dans leur travail. L’évolution la plus choquante de ces cinq dernières années est indéniablement l’assassinat de six journalistes sur le sol européen, après la tragédie de Charlie Hebdo en 2015. Voir l’Union européenne frappée par ces homicides doit nous interpeller sur l’état de nos démocraties. La plupart de ces reporters enquêtaient sur la corruption politique ou le crime organisé.
Si l’on souhaite que l’Europe demeure un modèle pour le monde, il est essentiel que justice soit rendue. Les responsables de ces crimes doivent être condamnés, exécutants comme commanditaires. L’impunité revient à donner une carte blanche à ceux qui veulent faire taire les voix critiques et crée un climat de peur parmi les journalistes.

Par ailleurs, les journalistes sont soumis à des intimidations et pressions : violences verbales et physiques, harcèlement en ligne, harcèlement judiciaire, interpellations, détentions arbitraires, législations liberticides, surveillance illégale, violences sexistes et sexuelles…
A ces pressions sur les médias s’ajoute la concurrence déloyale des réseaux sociaux où les fausses informations se propagent beaucoup plus rapidement que l’information fiable.

Quels sont les leviers dont dispose l’Union européenne pour garantir les conditions d’une presse libre et indépendante ?

CD : L’Union européenne ne peut pas rester les bras croisés face à cette détérioration. Elle doit condamner publiquement les attaques contre les journalistes, y compris quand elles viennent du sommet de l’Etat. Elle doit se doter des outils adéquats pour faire respecter la liberté et le et le pluralisme des médias au moment où ceux-ci reculent dans certains pays d’Europe.
La Commission européenne a conscience du problème. Elle a adopté des recommandations sur la sécurité des journalistes en 2021 et s’apprête à proposer un European Media Freedom Act et une législation contre les procédures-bâillons. Si ces textes peuvent servir de bouclier aux journalistes européens, il faudra veiller à ce qu’ils ne soient pas vidés de leur sens par les Etats membres. L’Europe a besoin d’un sursaut en termes de liberté de la presse.

Café Europa 2022 est un dialogue entre journalistes européens et citoyens : dans quelle mesure ce type de manifestation vous paraît importante dans un contexte de défiance vis-à-vis des journalistes et des médias ?

CD : Ce type de manifestations est essentiel car il permet de s’interroger sur la meilleure façon de servir le droit à l’information, c’est-à-dire la liberté pour chacun de rechercher et de recevoir des informations fiables et d’y accéder. Comment faire pour que le journalisme soit le plus utile à la société et assure au mieux le droit à l’information ? Que peuvent faire les Etats au travers de politiques publiques, de leur législation ? Que peuvent faire les médias dans le but de rétablir la confiance ?

Il faut renverser la logique actuelle des réseaux sociaux en donnant un avantage réel à tous ceux qui produisent des informations fiables, quel que soit leur statut. Pour cette raison, RSF a créé un mécanisme de marché, la Journalism Trust Initiative (JTI), fondé sur une norme européenne, pour favoriser les médias de qualité, sur des critères de transparence, indépendance éditoriale, rigueur et déontologie.
Il est essentiel d’intégrer cette logique et ces outils dans la nouvelle législation européenne sur les services et marchés digitaux dans un but clair : promouvoir le journalisme qui produit l’information fiable et devient ainsi le meilleur vaccin contre la désinformation.

Le soutien du Prix Albert Londres

Le Prix Albert Londres a été créé par Florise Martinet-Londres à la mémoire de son père, disparu le 16 mai 1932, lors du naufrage du paquebot Georges Philippar au large de Gadarfui, dans la Mer Rouge. Depuis 1933, ce prix couronne un ou une journaliste de presse écrite. Le Prix audiovisuel a été créé en 1985 et le Prix du Livre en 2017.
L’Association du Prix Albert Londres, reconnue d’utilité publique, cultive les valeurs du grand reporter, sa quête d’exigence et son esprit de liberté en attribuant sa récompense annuelle à un jeune journaliste de moins 40 ans.
Depuis 1985, le Prix Albert Londres a confié sa gestion à la Scam qui gère notamment les droits d’auteur des journalistes, mais aussi des documentaristes, des écrivains, des photographes, des vidéastes…

Trois questions à deux étudiants européens en journalisme 

Jonas Thomson étudiant en journalisme à l’Université de Roskilde, Danemark et Aleksandra Pakieła, étudiante en journalisme à l’École polonaise du reportage.

Pourquoi avoir voulu devenir journaliste ?

Jonas Thomson : J’ai toujours été curieux. En ce sens, étudier le journalisme est un choix égoïste : c’est un outil qui me permet d’aller dans des endroits où l’on ne peut pas aller et de poser des questions que je n’aborderais pas dans la vie courante. Je m’intéresse à l’étrange, au différent, au bizarre : des endroits où les croyances qu’on tient pour ”normales” sont remises en question. Le travail journalistique n’a fait que confirmer mon amour pour le métier. J’éprouve une grande satisfaction à accéder à une source, à découvrir un univers et à me risquer à poser des questions difficiles pour capturer l’émotion d’une histoire en photos et en mots.

Aleksandra Pakieła : Depuis mon plus jeune âge, je lis beaucoup, j’adore agir, discuter avec les gens, découvrir leurs histoires, faire qu’ils se sentent écoutés et importants. J’ai voulu devenir journaliste car j’ai senti que c’était une profession avec une mission. Le bon journalisme, le journalisme fiable, fait que l’on peut avoir une vraie influence en termes de changement – sur la façon de penser, de percevoir le monde, parfois aussi sur les décisions politiques… Le journalisme, c’est aussi le plaisir du quotidien, de mettre en valeur ce qui nous échappe souvent en cours de route.

Les jeunes générations sont réputées s’éloigner des médias traditionnels au profit des plateformes de réseaux sociaux pour s’informer. Avez-vous le sentiment de vous informer d’une manière radicalement différente de celle des générations précédentes ?

Jonas Thomson : Nul n’ignore que la majorité des informations sont propagées en ligne aujourd’hui. Je crois que c’est la grande différence entre les générations précédentes et la mienne. Nous sommes passés d’une communication à sens unique ou bidirectionnelle à une multilatéralité de l’information, dans laquelle les médias sociaux véhiculent une grande partie des informations que l’on reçoit. Pour éviter cela, je tente de diversifier mes sources d’information : en plus des réseaux sociaux, je lis les journaux traditionnels, j’écoute la radio et les podcasts. Je considère les nouvelles informations avec scepticisme, jusqu’à ce qu’elles aient été confirmées par plusieurs sources.
Je pense que le concept de vérité a été dévalorisé dans l’esprit des gens de ma génération et que nous sommes davantage conscients qu’une histoire est racontée différemment selon qui parle.

Aleksandra Pakieła :  En effet, une grande partie de l’information est transmise de manière totalement différente de la façon dont elle l’était auparavant. Le journalisme d’information se déplace sur internet, nous cherchons des « news », des nouvelles à chaud. Les réseaux sociaux nous offrent la possibilité d’être tenus au courant de façon immédiate et permanente : les retransmissions en live sont populaires, tout comme les nouvelles éphémères, communiquées sous forme de stories sur Instagram. Si ces contenus jouent un rôle informateur, ils présentent des points faibles : les informations à chaud sont difficiles à vérifier, deviennent virales, même lorsqu’elles ne sont pas vraies.
C’est ainsi que se propagent les fausses nouvelles dont les sources sont difficiles à localiser.

Comment percevez-vous l’évolution du métier de journaliste dans les années à venir ?

Jonas Thomson : Nous vivons dans une époque saturée d’informations. Le rôle du journaliste consiste à mettre en avant certaines informations, à les contextualiser et à dénoncer la désinformation. Je pense aussi que l’avenir du journalisme va consister à revenir à une forme de lenteur car un journalisme bien produit et bien pensé est le seul moyen de regagner la confiance et le respect du public et des citoyens. Je crois aussi que l’avenir du journalisme consistera à anticiper les événements de demain et à se projeter dans le futur. Je pense enfin que l’avenir du métier est entre les mains des médias et des journalistes : publier moins mais publier mieux, en résistant au sensationnel et en se focalisant sur des sujets complexes mais importants.

Aleksandra Pakieła :  Au cours des dix dernières années, j’ai observé un certain nombre de changements au sein de la profession. Des changements sont intervenus concernant les contrats de plus en plus précaires, les tarifs appliqués dans les rédactions, ou encore le temps qu’un journaliste peut consacrer à la rédaction d’un article ou d’un reportage.
La norme pour les reporters est de produire trois ou quatre articles par mois, au lieu d’un ou deux. Ils travaillent parfois simultanément pour des entreprises, des agences de publicité ou des portails en ligne, produisant du contenu destiné à attirer des internautes et générer des revenus publicitaires. Il existe heureusement des rédactions qui se soucient de la qualité des contenus qui sont soumis à des réécritures et corrections scrupuleuses, et dont les auteurs sont rémunérés à la hauteur du travail qu’ils ont fourni au cours du processus de création.

Programme de Café Europa : une sélection d’événements 

  1. Bulgarie

Coup d’envoi d’une année de débats et de rencontres en Bulgarie autour de la liberté d’expression, le café Europa Bulgarie se déroulera à Sofia et à Varna le 5 mars à 11h (heure locale).

  • Sofia, Café littéraire Peroto : À Sofia, au café littéraire Peroto et au cœur du Palais national de la Culture, l’événement ira à la rencontre de Svetoslav Ivanov, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient et présentateur de l’émission 120 minutes sur BTV.

Journaliste de France : Marian Naguszewski
Journaliste de Bulgarie : Svetoslav Ivanov

  • Varna, Morsko Casino : À Varna, au Morsko Casino, lieu emblématique de la vie culturelle de Varna installé dans un bâtiment datant de 1926, c’est Iva Gueorguieva, journaliste indépendante, ancienne journaliste de la télévision nationale BNT2, qui s’exprimera. Les rencontres seront animées par les étudiants en journalisme de l’université St. Clément d’Ohrid.

Journaliste de France : NN
Journaliste de Bulgarie : Iva Gueorguieva

  1. Chypre
  • Nicosie, Maison de la coopération : À Chypre, la Maison de la coopération (Home for cooperation) a été ouverte en 2011 par l’association pour la recherche et le dialogue historique au sein de la zone tampon des Nations Unies, séparant les parties Sud et Nord de l’île, Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, depuis 1974. C’est au coeur de cette institution exceptionnelle, cœur battant de la société civile œuvrant à la réunification, dans son café, que Costas Constantinou de Politis et Cenk Mutluyakalı de Yeni Düzen échangeront avec Pauline Adès-Mével, rédactrice-en-chef et porte-parole de Reporters sans frontières. La rencontre aura lieu le 5 mars à 11h et sera modérée par les étudiants du Kes College et portera sur le rôle des médias dans une île divisée.

Journaliste de France : Pauline Adès-Mével
Journaliste de Chypre : Costas Constantinou & Cenk Mutluyakalı

  1. Danemark
  • Copenhague, Cafe Europa : Au Danemark, le Café Europa se tiendra… au Café Europa, dans le centre de Copenhague. Consacré aux défis de la presse dans les démocraties illibérales, il réunira, en partenariat avec l’université de Roskilde, Niels Ivar Larsen, journaliste au quotidien Information et Blaise Gauquelin, correspondant de l’AFP pour l’Europe centrale.

Journaliste de France : Blaise Gauquelin
Journaliste du Danemark : Niels Ivar Larsen

  1. Spain
  • Madrid, Café Comercial : Le Café Europa espagnol se tiendra au Café Comercial de Madrid, en partenariat avec le master de journalisme de l’Université autonome de Madrid, qu’anime le quotidien El País. Il fera dialoguer les journalistes Aurora Minguez et Mathieu de Taillac. Aurora Mínguez a été correspondante à Paris et Berlin pour la radio et la télévision publique espagnole. Elle a dirigé et présenté les programmes “Más Europa” et “Nosotros los Europeos”. Elle collabore avec des médias espagnols et internationaux. Mathieu de Taillac est correspondant du Figaro, de Radio France et de BFM TV en Espagne. Il est diplômé du master de l’Université autonome de Madrid. Le Café Comercial, fondé en 1887, est rapidement devenu le principal centre de la vie intellectuelle, littéraire, musicale, politique et journalistique de la capitale espagnole, il a été fréquenté par des plumes célèbres d’Antonio Machado à José Cela. Il continue d’accueillir de nombreuses tertulias.

Journaliste de France : Mathieu de Taillac
Journaliste d’Espagne : Aurora Minguez

  1. Irlande
  • Dublin, Bewley’s Oriental Café : C’est dans le Bewley’s Oriental Café, cette institution iconique aux allures Art Déco, que les étudiants de la Dublin City University (DCU) participeront à une rencontre sur la sécurité numérique des journalistes et de leurs sources. En compagnie de John Mooney, journaliste au Times et Sunday Times et spécialiste de la sécurité et du crime organisé, ils réfléchiront aux précautions à prendre en amont et sur le terrain pour réaliser un reportage sur des sujets et dans des contextes sensibles (zones de conflit, crime organisé, groupes dissidents…). Ce débat est organisé en collaboration avec les enseignants du Master en journalisme de la DCU. Il comportera un volet pédagogique : par équipe, les étudiants seront invités à réaliser un contenu multimédia (texte, photo, radio, vidéo) enrichi de témoignages d’organisations de défense de la liberté de la presse telles que RSF ou la Fondation Daphné Caruana Galizia. Ces projets seront publiés sur une plateforme internet dédiée.

Journaliste de France : NN
Journaliste d’Iralnde : John Mooney

  1. Lituanie
  • Vilnuis, Café Paviljonas : Bâtiment construit dans les années 1960, Paviljonas était à l’origine une halle aux fleurs. En 1991, le lieu deviendra un des premiers cafés emblématiques de Vilnius, alors que la Lituanie venait de retrouver la liberté après un demi-siècle d’occupation soviétique. Le café est aujourd’hui prisé par la jeunesse et les intellectuels, et propose chaque semaine des concerts de jazz de groupes locaux. L’édition vilnoise de Café Europa sera consacrée aux difficultés du travail des journalistes dans le contexte des attaques de désinformation et de déstabilisation en mettant l’accent sur la spécificité du métier de correspondant de presse à l’étranger. Le Café Europa de Vilnius sera animé par les étudiants de la Faculté de journalisme et de communication de l’Université de Vilnius. La journaliste Mme Aleksandra Ketlerienė, rédactrice en chef adjointe de la radio et de la télévision nationales de Lituanie dialoguera avec le journaliste français Stéphane Kenech, spécialiste des questions de droits de l’homme, qui a couvert les conflits en Irak, en Syrie et au Sahel et leurs conséquences sur les civils.

Journaliste de France : Stéphane Siohan
Journaliste de Lituanie : Aleksandra Ketlerienė

  1. Malte
  • Sliema, Hole in the wall : Après la rencontre exceptionnelle à Prague dans le cadre de la Nuit des idées entre la journaliste d’investigation tchèque Pavla Holcová et Matthew Caruana Galizia, directeur de la Fondation Daphne Caruana Galizia et fils de la journaliste assassinée en 2017, l’archipel accueillera un nouveau débat autour de la liberté des médias et de la liberté d’expression à Malte. Organisée au Hole in the Wall, café qui célèbre son 100ième anniversaire cette année, cette rencontre proposera un débat en compagnie du journaliste Herman Grech, rédacteur en chef du Times of Malta, puis des échanges avec le public.

Journaliste de France : NN
Journaliste de Malte : Herman Grech

  1. Pays-Bas
  • Maastricht, Café Charlemagne : C’est au Café Charlemagne de Maastricht, qui servit de point de ralliement à la délégation française lors de la signature du traité, que le Café Europa des Pays-Bas se tiendra, en partenariat avec Studia Europa Maastricht et l’European Journalisme Centre. Il accueillera la journaliste Saskia Dekkers, qui parcourt l’Europe pour l’émission Nieuwsuur, après avoir été correspondante en France et en Afrique de l’Ouest. Elle dialoguera avec le journaliste Sylvain Bourmeau, producteur de l’émission “La Suite dans les idées” sur France Culture et directeur du quotidien d’idées AOC, ancien directeur-adjoint de de la rédaction des Inrockuptibles et de Libération.

Journaliste de France : Sylvain Bourmeau
Journaliste des Pays-Bas : Saskia Dekkers

  1. Pologne
  • Varsovie, Café Wrzenie Świata : C’est le grand quotidien polonais Gazeta Wyborcza, premier journal libre et indépendant fondé en 1989 dans le sillage de Solidarność, qui prendra part au Café Europa à Varsovie, représenté par Katarzyna Surmiak-Domańska. La discussion se tiendra au café Wrzenie Świata de l’Institut du Reportage, organisation consacrée à la promotion du reportage au long cours et des livres d’investigation. Le lieu, qui réunit café, librairie et salle de lecture, offre un cadre propice aux échanges et fait figure de centre de rencontre incontournable des étudiants varsoviens. Le reportage littéraire, genre particulièrement plébiscité et reconnu en Pologne, sera également mis à l’honneur.

Journaliste de France : Jean-Paul Mari
Journaliste de Pologne : Katarzyna Surmiak-Domańska

  1. Portugal
  • Lisbonne, Café Martino de Arcada : Fondé en 1782, le café Martinho de Arcada est depuis plus de deux siècles un haut lieu de la vie littéraire de Lisbonne. Lieu privilégié des intellectuels, de Fernando Pessoa à José Saramago, ce café a perpétué cette tradition à travers de nombreux événements culturels durant les années 1990 et 2000. À l’occasion du Café Europa, le Martinho de Arcada ouvre ses portes à la France. L’édition lisboète de Café Europa sera consacrée à la liberté de la presse, à l’avenir de la presse et aux fausses nouvelles. Il sera animé par les étudiants de l’Institut de Communication de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Le quotidien portugais Público, qui a remporté en 2014 le titre de Journal européen de l’année dans la catégorie des quotidiens d’actualité nationaux, donnera la parole à la cheffe de sa rubrique scientifique, Teresa Firmino pour un dialogue avec le journaliste et président de Reporters sans frontières Pierre Haski.

Journaliste de France : Pierre Haski
Journaliste du Portugal : Teresa Firmino

  1. République Tchèque
  • Prague, Café Slavia : C’est au Grand café Slavia, célèbre café de Prague ouvert en 1884 qui fut le lieu de rencontre de l’intelligentsia dissidente tchécoslovaque dans les années 1950 et le lieu où Vaclav Havel prononça son plaidoyer pour l’Europe en 2006 que se tiendra l’édition tchèque de Café Europa. Elle portera sur les défis de la désinformation et des ingérences extérieures dans la protection de la démocratie en Union européenne. Elle fera intervenir la journaliste française Anne Nivat, ancienne correspondante pour La Croix en République Tchèque et sera organisée en partenariat avec l’Institut de Communication et de Journalisme de l’Université Charles (Faculté de Sciences Sociales).

Journaliste de France : Anne Nivat
Journaliste de République Tchèque : NN

  1. Suède
  • Stockholm, Café du Moderna Museet : Le café du Moderna Museet donne carte blanche à deux journalistes française et suédoise pour débattre du harcèlement numérique dont sont victimes les journalistes à l’ère de la désinformation. Elles confronteront leur expérience et échangeront sur les menaces que ce fléau fait peser sur la liberté de la presse et les initiatives existant dans leurs pays respectifs pour le combattre. La Suède sera représentée par Mina Dinnert, journaliste indépendante et fondatrice de l’initiative #iamhere international, qui milite contre le cyberharcèlement et la désinformation numérique partout dans le monde. Personnalité très engagée, elle nous expliquera sa lutte contre la propagation de la haine et des fake news. Ce débat sera modéré par Josef Kristensen, étudiant en journalisme.

Journaliste de France : Anne-Françoise Hivert
Journaliste de Suède : Mina Dennert

  1. Grèce
  • Athènes, Café Paris-Athènes : C’est au cœur de l’Institut français de Grèce, dans le café Paris-Athènes nouvellement rénové, que se tiendra une discussion sur la presse et les médias traditionnels à l’épreuve des réseaux sociaux et des fausses nouvelles. Le journaliste français Jacques-Hubert Rodier, éditorialiste aux Échos et ancien président de l’association de la presse diplomatique s’entretiendra avec Aggelos Athanasopoulos, le rédacteur-en-chef des rubriques politique et affaires diplomatiques au quotidien To Víma. Participeront à la discussion Clémentine Diakomanoli, chargée de la communication au sein de la Représentation de la Commission européenne en Grèce et auteur d’un ouvrage intitulé « Fake News : que fait l’Europe ? » ainsi que Effy Tselikas, correspondante franco-grecque de BFM TV, l’Express, Figaro Magazine.

Journaliste de France : Jacques-Hubert Rodier
Journaliste de Grèce : Aggelos Athanasopulos

À Tours, un Café Europa en partenariat avec Brașov, Roumanie « Fake news et désinformation : défis journalistiques, risques démocratiques »

  • Tours, Brasserie l’Univers, France : En France, c’est à Tours que l’événement Café Europa 2022 sera décliné le 5 mars avec, en particulier, l’appui de la Ville et de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT). Au menu des discussions dans l’enceinte de la brasserie L’Univers : « Fake news et désinformation : défis journalistiques, risques démocratiques ». Le plateau réunira des correspondants de médias européens en poste à Paris et, à la faveur du jumelage existant avec Tours depuis 1990, des étudiants et enseignants en journalisme de Brașov, en Roumanie, mais aussi de Bucarest.
  • Brașov, CH9 Specialty Coffee, Roumanie : Un duplex sera établi avec Brasov où se tiendra au même moment un Café Europa sur la thématique de la désinformation. Les débats seront modérés dans les deux villes par des étudiants de l’EPJT.

Full Program (toutes les villes européennes)

Inscription au Café Europa 2022 du samedi 5 mars 2022 à Tours (accès gratuit et libre)

Plus d’informations sur les sites internet des établissements du réseau culturel français à l’étranger, Instituts français et Alliances Françaises

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