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Plants: key to the city of tomorrow?

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L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), en partenariat avec Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, dévoile ce jour les résultats d’une nouvelle étude menée dans le cadre de l’Observatoire des villes vertes. Pour cette 6e enquête, le panel a été interrogé sur la place des infrastructures vertes dans leurs politiques urbaines. Résultat : les collectivités les plus en pointe ont pris conscience de l’atout que représentent les infrastructures vertes pour développer la biodiversité, améliorer le cadre de vie des habitants et favoriser l’attractivité de leur territoire. Les projets de végétalisation d’infrastructures « grises » quant à eux se multiplient. Pour Catherine Muller, présidente de l’Unep, il est souhaitable que cette dynamique s’étende rapidement à l’ensemble des villes Françaises.
 
L’heure est au verdissement des villes : toits et murs végétalisés, jardins de trottoirs, partagés, thérapeutiques, jardins potagers sur les toits, etc. Depuis plusieurs années, les collectivités territoriales défendent l’importance de l’aménagement des espaces verts dans les villes. Des politiques aux habitants en passant par les aménageurs et les entrepreneurs du paysage, tous ont en commun le désir de transformer la ville d’aujourd’hui en une ville végétale et écologique, en raison de la croissance démographique et de la forte demande des habitants.
 
La Ville de Nantes possède ainsi 100 jardins et plus de 1050 hectares d’espaces verts et de nombreux espaces naturels. Avec un budget annuel de 17 millions d’euros, elle a mis au centre de son aménagement urbain le développement de plusieurs projets « verts » comme l’île de Nantes (34,5 ha) ou encore le projet d’Étoile Verte qui relie tous les espaces verts entre eux pour offrir à chaque habitant un espace vert à moins de 300m (objectif mis en avant par l’Unep).
Autre exemple, Montpellier réalise un aménagement urbain adapté pour réduire le béton en faveur du végétal. Afin de répondre à la forte demande d’espaces verts, la ville s’est adaptée aux contraintes urbaines.
Ou à Angers où un programme ambitieux mêle création de jardins partagés et plantation, sur le domaine public, d’arbres fruitiers avec cueillette libre. « Nous mettons en place des squares que nous aménageons avec des terrains multisports pour les enfants, un boulodrome pour les séniors et un mini jardin collectif pour cultiver un potager… Nous avons également pensé à des choses plus ludiques comme le crapauduc, installé dans une rue où les crapauds se faisaient régulièrement écraser au moment où ils devaient retourner dans l’eau. Avec des bénévoles, les crapauds sont récupérés tous les matins et remis en toute sécurité dans leur milieu » expIique la responsable des Espaces verts de la ville d’Angers, Isabelle Lemaniau. Sans oublier la mise en place d’un jardin potager bio avec un jardinier de la ville. Ce dernier propose des cours, fait visiter son espace, et explique les différentes techniques de jardinage. Il essaie également d’apporter des solutions aux nombreuses problématiques rencontrées. « Le jardinier organise des petites conférences pour expliquer dans les quartiers les modes de fonctionnement. Cela fonctionne bien parce que les habitants peuvent avoir une réelle aide, notamment sur le zéro produit phytosanitaire qui n’est pas facile à mettre en œuvre quand on est habitué à utiliser des produits chimiques à chaque problème », souligne Isabelle Lemaniau.
Le végétal favorise le lien social et Strasbourg l’a bien compris. L’objectif de la ville est de « lier biodiversité et solidarité, végétal et citoyenneté ». Quand il est question d’améliorer la qualité de vie à Strasbourg, tout le monde s’y met… même les entreprises ! Elles ont en effet été invitées à signer la charte « Tous unis pour plus de biodiversité » en vue de gérer leurs espaces verts de façon plus responsable. Et à Strasbourg, cela fait déjà neuf ans que la gestion des espaces verts se veut écologique.
 
Prisés par les citadins, les espaces verts détiennent une place importante dans le milieu urbain et sont considérés comme une source de bien-être et un excellent moyen pour améliorer la santé. Ces dernières années, leur fréquentation a considérablement augmenté. Selon l’enquête Unep-Ifop « Ville en vert, ville en vie » de janvier 2016, 8 Français sur 10 optent pour une habitation à proximité d’un espace vert et s’y rendent régulièrement (3 sur 10 une fois par semaine et 2 sur 10 au moins une fois par mois). Le jardin est aujourd’hui une pièce maitresse au sein des habitations et occupe la seconde place après le salon. Pour ceux qui n’en disposent pas, les parcs et jardins de proximité représentent l’endroit idéal pour faire une coupure avec la ville et oublier ses rythmes effrénés. Ces espaces ont de multiples fonctions et sont devenus des lieux de vie qui permettent à la fois de faire des activités en groupe ou bien en solitaire. Les Français considèrent que les espaces verts sont les meilleurs endroits pour se détendre, faire des rencontres, partager et pratiquer des activités sportives ou créatives.
Mais ces espaces verts sont aussi des réponses anticipées aux défis des problématiques urbaines : 70 % des habitants de notre planète vivront dans les villes d’ici 2050 (9 milliards d’habitants). Les villes sont responsables, pour deux tiers, des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc les adapter pour une population toujours grandissante et leur assurer un développement écologique.

 
Projet d’écoquartier prévu pour 2020 dans la ville nouvelle de Jaypee Sports City, en Inde, tout près de New Delhi. Vincent Callebaut.

Le végétal prend progressivement le pas sur le béton

La notion « d’infrastructure verte » englobe tous les espaces végétalisés, naturels ou aménagés – par opposition aux « infrastructures grises » : routes goudronnées, bâtiments. Pour cette étude, l’Observatoire des villes vertes a interrogé 25 villes parmi les plus en pointe ; celles dont les politiques liées au végétal préfigurent les futures tendances.
 
Premier enseignement : la végétalisation d’infrastructures grises est largement pratiquée par les collectivités interrogées. 7 sur 10 ont des projets en cours, qu’il s’agisse de végétaliser des parkings, des toitures de bâtiments collectifs, des voiries ou des ronds-points, comme par exemple la place de la Nation à Paris.
La végétalisation des voies de tramway, à l’instar des travaux démarrés en début d’année à Brest, est encore plus plébiscitée (8 villes sur 10). La végétalisation de pistes cyclables est en bonne voie, même si certaines villes sont plus investies que d’autres en la matière. Ces initiatives peuvent aller jusqu’à la création de véritables « voies vertes », comme à Angers où une ancienne voie ferrée a été entièrement végétalisée afin de relier la ville aux communes avoisinantes, (et permettre aux habitants de les emprunter à pied ou à vélo).
 
« Pour les Français, la ville idéale est d’abord écologique et végétale [1]. Les bons résultats de cet Observatoire en matière de végétalisation d’infrastructures grises sont encourageants, car si les villes françaises souhaitent s’adapter aux aspirations de leurs citoyens, il est impératif qu’elles investissent non seulement dans la création de nouveaux espaces verts, mais également dans la végétalisation des infrastructures existantes » analyse Catherine Muller, Présidente de l’Unep. « Pour les y aider, les professionnels du paysage disposent de toutes les compétences techniques, végétales et écologiques nécessaires. »
 

 

Nouvelles infrastructures : parcs, coulées vertes et berges végétalisées en tête

Les parcs et jardins sont les infrastructures vertes les plus communément mises en œuvre par les villes du panel : toutes en sont dotées, et 1 sur 2 prévoit d’en créer de nouveaux d’ici 3 ans – à l’instar du futur parc paysager des Aygalades à Marseille. 7 villes sur 10 disposent de coulées vertes et plus d’1 sur 2 a lancé un projet visant à restaurer ou développer la végétalisation pour renforcer ses berges, valoriser l’écosystème et limiter l’érosion.
 
Les zones humides et les noues végétalisées, figurent également au rang des infrastructures vertes relativement courantes au sein du panel de l’Observatoire : 7 villes sur 10 en sont dotées, et 3 sur 10 projettent d’en implanter de nouvelles dans les trois prochaines années. Ces infrastructures sont les principales solutions vertes pour améliorer la gestion des eaux et prévenir efficacement les risques d’inondation.
S’agissant des forêts urbaines, qui sont un atout majeur pour améliorer durablement la qualité de l’air en ville, seules 4 villes sur 10 en bénéficient, et plus rares encore sont celles qui prévoient d’en implanter une. Cette tendance s’explique sans doute par les fortes tensions sur le foncier urbain.
 
 
Pour Catherine Muller, « Il est rassurant de constater que les collectivités interrogées intègrent la présence d’espaces naturels et aménagés comme des leviers clés de leur développement et se détournent de l’ère de l’artificialisation des sols, cause principale de l’augmentation des inondations. Pour généraliser ces bonnes pratiques auprès de l’ensemble des villes françaises il faudrait, a minima, introduire dans le règlement des PLU et PLU(i) l’obligation de développer les espaces verts. »
 

Des leviers essentiels pour relever les défis environnementaux et urbains

Véritable « patrimoine naturel », les infrastructures vertes sont la réponse à de nombreuses problématiques environnementales, sanitaires et économiques auxquelles les collectivités se retrouvent confrontées : développement de la biodiversité, gestion des catastrophes naturelles, attractivité des territoires… Elles préfigurent ainsi la ville résiliente de demain.
 
Pour 9 communes interrogées sur 10, la biodiversité et l’amélioration du cadre de vie sont les principales raisons ayant présidé au développement d’infrastructures vertes sur leur territoire. En revanche, seulement 4 sur 10 mentionnent également la gestion de l’eau. Un point pourtant essentiel au regard de la multiplication des phénomènes d’inondations ces dernières années. Utiliser des infrastructures végétales permet de diminuer les quantités d’eaux traitées issues des systèmes de récupération artificielle d’eaux de pluie, et réduit ainsi les coûts d’investissement et d’entretien. Cette approche présente en outre l’avantage de favoriser la reconstitution naturelle des nappes phréatiques : au lieu de ruisseler, les eaux de pluie s’infiltrent et sont épurées dans le processus.
 
Enfin, dernier enseignement-clé de l’étude : la quasi-totalité des communes interrogées a adopté une démarche globale, dans laquelle le service « espaces verts » travaille main dans la main avec la direction de l’urbanisme. Une manière intelligente de s’assurer que les futurs projets urbains tiennent compte du végétal, et que les infrastructures vertes soient envisagées comme des réponses essentielles aux défis de la ville de demain.
 
Jean-Pierre Gueneau, Président d’Hortis, conclut : « Plus de 8 Français sur 10 veulent vivre près d’un espace vert, et 6 sur 10 estiment que créer des espaces verts devrait être la priorité n°1 de leur maire [2]. La force des infrastructures vertes est d’être à la fois une réponse à ces attentes des citoyens, et un levier majeur pour répondre aux défis environnementaux auxquels nos villes doivent faire face : développer la biodiversité, prévenir les inondations et limiter la pollution. Espérons que l’exemple donné par les villes les plus en pointe se diffuse rapidement. »
 
 
[1] Source : étude Unep–Ifop 2016 « Ville en vert, ville en vie »
[2] Source : étude Unep–Ifop 2016 « Ville en vert, ville en vie »
 
Header photo : Vue du château d’Angers (49)
 
À propos de l’Observatoire des villes vertes : www.observatoirevillesvertes.fr
L’Observatoire des villes vertes a pour objectif de développer la réflexion sur les perspectives de la ville verte en France et de promouvoir le foisonnement d’initiatives végétales en milieu urbain. Créé en 2014 par l’Unep – Les Entreprises du Paysage – et Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville, l’Observatoire des villes vertes propose des cartographies dynamiques qui recensent les projets remarquables en matière d’aménagements paysagers urbains, des focus sur les tendances de demain, ainsi qu’un « laboratoire » où se mêlent divers sondages et études sur le thème du végétal.
À propos de l’Union Nationale des Entreprises du Paysage : www.lesentreprisesdupaysage.fr
L’Unep est la première organisation professionnelle représentative des 29 100 entreprises du paysage reconnue par les pouvoirs publics. Ses missions consistent à défendre et promouvoir les intérêts de la profession, et à informer et aider ses adhérents (78 % d’entre eux ont moins de 10 salariés) dans leur vie d’entrepreneur. Son organisation en unions régionales lui permet d’entretenir des relations de proximité avec ses adhérents. Les engagements de service de l’Unep sont certifiés selon le référentiel Quali’OP depuis 2006 ; depuis 2014, l’Unep a le niveau confirmé de l’évaluation Afaq 26000 (RSE).
À propos d’Hortis : http://www.hortis.fr
Hortis regroupe les responsables des services espaces verts de toute la France. L’objectif du réseau est de représenter et défendre les intérêts de la filière de l’horticulture, du paysage et de la nature en ville dans le secteur public. Hortis est également engagé pour la professionnalisation (échanges de bonnes pratiques, formations…) et pour la valorisation des expertises des directions des espaces verts.
 

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