La Chaire Unesco Alimentations du monde organise les rencontres sciences-société « Solidarités alimentaires » les 22 et 23 septembre à Montpellier.
Contexte de l’événement
Ces dernières années, notamment en lien avec la crise de la Covid-19, les questions portant sur l’accès à l’alimentation sont remontées en force dans l’agenda politique. Elles ont donné lieu à la création de divers programmes, dispositifs ou instances, et mobilisé un nombre croissant d’acteurs et d’actrices qui se sont notamment saisi du sujet pour répondre « autrement » aux enjeux de précarité alimentaire.
Bien que nécessaire, l’évolution des modalités et des formes d’accès à une alimentation durable au travers de la mise en œuvre de nouvelles solidarités alimentaires se heurte à plusieurs contraintes : tensions entre politiques publiques, initiatives collectives et responsabilisation individuelle des consommateurs ; risque de marchandisation de l’alimentation des plus pauvres ; nouvelles formes d’exclusion produites par les systèmes alimentaires alternatifs ; invisibilisation des plus précaires, dont les exilés et immigrés, dans le paysage alimentaire contemporain ; etc.
Les sciences ont un rôle à jouer pour aider à lever ces contraintes. En quoi le décloisonnement des regards entre sciences et avec la société peut-il permettre de répondre à ces enjeux, d’accéder à plus de justice agri-alimentaire et de fonder les bases d’une démocratie alimentaire ?
Une communauté scientifique diverse
Face à ce sujet de société capital et dans la lignée du travail d’une poignée de précurseurs, de nombreux chercheurs et chercheuses ont investi ces dernières années le large champ des inégalités sociales en matière d’alimentation.
Ils et elles présentent des profils variés, tant en termes d’ancrage disciplinaire (nutrition, économie, sciences sociales, sciences de gestion, géographie, agronomie, etc.), que d’angle d’entrée sur le sujet (la nutrition-santé, les systèmes alimentaires, les inégalités sociales, etc.) ou que de structure d’appartenance (institutions de recherche académique, laboratoires associatifs de recherche-action-intervention, bureaux d’études/think tanks, chercheurs indépendants.es, etc.).
Si ces chercheurs ne forment pas à date une communauté identifiée, cette diversité est une richesse. Donner à voir la façon dont le sujet est abordé selon différentes perspectives (et l’écho que cela trouve dans les expériences des acteurs et praticiens de terrain) est au cœur des ambitions de ces rencontres.
Objectifs et déroulé de l’événement
Ainsi, cet événement a pour objectif de faire connaître et de décloisonner ces différentes communautés de recherche, et d’offrir un espace d’échange entre entre acteurs de terrain et chercheurs autour des enjeux d’inégalités et de solidarités alimentaires et, plus largement, de droit à une alimentation durable. Pour ce faire, les rencontres se dérouleront en deux temps :
- un premier jour dédié à la rencontre et à la mise en réseau de la communauté scientifique, à l’identification des questions de recherche dont elle se saisit, au partage sur les démarches et les méthodologies employées ;
- un deuxième jour consacré au partage d’expériences et de constats par les acteurs (issus.es du tissu associatif, du monde politique, du monde agricole, etc.) en dialogue avec la communauté scientifique (en insistant sur les questions posées à la recherche, sur les façons de relier recherche et action ou sur les implications pour l’action de résultats ou de questions de recherche), et à la mise en valeur du vécu des personnes concernées par la précarité.
Ces rencontres s’appuieront sur diverses modalités de diffusion des savoirs, en articulant :
- des temps de présentation/partage (conférence),
- des temps de discussion/débat (tables rondes),
- des temps de déambulation/rencontres (exposition).
Cet événement se veut être une occasion privilégiée de mise en réseau : bien qu’une option de retransmission en visioconférence soit envisagée, la participation en présentiel est fortement encouragée.
Programme