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Des scientifiques de l’Université de Lincoln, au Royaume-Uni, ont mis au point une nouvelle technique pour revêtir des nanoparticules d’or avec une protéine spécifique, afin qu’elles puissent être utilisées pour adresser un médicament qui ciblera très précisément une zone du corps, comme une tumeur cancéreuse.
Les nanoparticules d’or sont des sphères faites d’atomes d’or ayant un diamètre de seulement quelques milliardièmes de mètre qui peuvent être recouvertes d’une protéine biologique. Ce dispositif transporte des médicaments qui vont ainsi voyager à travers l’organisme jusqu’à atteindre leur cible avec une précision inégalée.
L’intérêt de ces nanoparticules d’or est qu’elles « absorbent » disent les scientifiques c’est-à-dire qu’elles peuvent retenir à leur surface le médicament qui, autrement, se dégraderait rapidement dans le flux sanguin. De plus, la très petite taille de ces sphères d’or leur permet de surmonter les barrières biologiques telles que les membranes, la peau et l’intestin grêle qui empêchent habituellement le médicament d’atteindre sa cible.
Jusqu’à présent, le processus d’enrobage des nanoparticules signifiait que les protéines utilisées devaient être » mélangées » avec des particules qui n’ont pas la capacité de contrôler la façon dont elles se lient, ce qui risquait de rendre le médicament moins efficace. La nouvelle méthode permet aux pharmacologues de placer les protéines sur les nanoparticules d’or couche par couche dans un ordre spécifique. Cela maintient l’intégrité de la protéine de sorte que le médicament est plus efficace, ouvrant des possibilités pour le développement de la nanomédecine.
Le Docteur Enrico Ferrari, un nanobiotechnologue de l’École des sciences de la vie de l’Université de Lincoln, a dirigé l’étude publiée dans la Revue Nature. Il affirme : « Lesnanoparticules d’or sont un outil vital pour le développement de nouveaux médicaments et les systèmes d’administration de médicaments. Nous avons débloqué la clé de la liaison des protéines et des molécules afin que ces médicaments soient plus efficaces. » Selon lui, cette méthode aiderait à concevoir des nanomédicaments sans modification chimique importante, ce qui leur confèrerait l’avantage d’être développés plus facilement et plus rapidement.
Pour réussir leur dispositif, les chercheurs ont prélevé des fragments de protéines de bactéries et de vers plats qui, lorsqu’ils sont fusionnés, se lient efficacement à la surface des nanoparticules d’or et peuvent former des liaisons stables avec n’importe quelle autre protéine. En mélangeant cette protéine de fusion avec des nanoparticules d’or, elle se lie de façon permanente à la surface de l’or tout en étant capable de lier de façon stable une protéine cible.
Il s’agit d’une nouvelle méthode universelle de liaison des protéines aux nanoparticules qui fonctionnera pour la plupart des protéines. Selon les chercheurs, c’est ce qui rend le processus particulièrement attrayant pour les entreprises pharmaceutiques. La méthode pourrait également être appliquée aux biocapteurs et aux trousses de diagnostic qui utilisent de l’or, comme ceux utilisés en milieu clinique pour identifier les infections continues dans le sang des patients.
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