Questionner la diversité culturelle – Une mondialisation sous influences, sous la direction de Vincent Lambert, Nicolas Pélissier et Stéfania Bejan – Préface de Paul Rasse – Editions L’Harmattan / Communication et civilisation, 16 novembre 2023 – 202 pages
Se dirige-t-on vers une mondialisation de la culture imposée par l’essor des moyens de communication et les pays les plus riches, principalement les États-Unis et l’Europe ? Notre époque hypermoderne est-elle plutôt caractérisée par l’atomisation, la fragmentation des grands ensembles culturels ? Faut-il conclure à l’épuisement de la multiplicité des identités locales ?
Faisant suite au 25e colloque franco-roumain en sciences de la communication, organisé à Iași (Roumanie) en mai 2022 par le réseau Creamed, cet ouvrage prend sa source dans les travaux inspirants de l’anthropologue Paul Rasse, qui rassemble ses idées en prolégomènes.
L’ouvrage met l’accent sur la place qu’il faut donner « aux identités originales, authentiques, qui ne soient pas seulement une déclinaison fallacieuse d’un folklore de pacotille, d’un artisanat de babioles néo-rustiques, que l’on retrouve à l’identique un peu partout dans le monde. Mais au contraire, des identités qui sachent s’appuyer sur l’histoire, le patrimoine, la tradition enracinée dans le terroir, tout en ayant aussi la capacité à se renouveler, à s’actualiser. »
Il dénonce l’uniformisation des paysages, des lieux urbains, des modes de vie, des façons d’être et de faire qui aurait tendance à à se « dissoudre dans une sous-culture mass-médiatique ».
Dans ce travail collectif (1), les auteurs insistent sur le « Penser des mutations culturelles » : « confrontés à la montée des intégrismes archaïques, inquisitoires et sanglants, la plupart des anthropologues se [sont] faits les chantres du respect de la différence, de la tolérance, voire du métissage. La globalisation a contribué à un changement quantitatif et qualitatif dans les croisements culturels. »
Il est donc urgent pour la société civile de repenser les problématiques liées à la diversité culturelle en passant de la coexistence des cultures dans leur diversité à la cohabitation culturelle au sein d’espaces public interculturels.
L’ouvrage, loin d’être technique, est particulièrement imbibé des « pratiques sociales », avec une mise en valeur de la francophonie à travers les regards des différents protagonistes de l’ouvrage. Il s’adresse autant aux personnes migrantes qu’à nous tous, et à nos responsables politiques.
Vincent Lambert, artiste-chercheur associé au laboratoire SIC.Lab Méditerranée de l’Université Côte d’Azur, est l’auteur de publications portant sur la production culturelle, la recherche-création et la circulation des connaissances.
Nicolas Pélissier, professeur à l’Université Côte d’Azur et directeur du laboratoire SIC.Lab Méditerranée, étudie la transformation numérique des médias et cultures contemporaines.
Ştefania Bejan, maîtresse de conférences à l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iași, mène des travaux sur la culture média postmoderne et les discours publics sur l’éducation.
(1) Contributions : Camille Béguin, Coralia Costaș, Cyrielle Cucchi, Laura Teodora Ghinea, Pascal Laborderie, Simona Modreanu, Hervé Toussaint Ondoua, Gloria Pineda-Moncada, Stela Raytcheva, Paul Rasse, Johanne Samè et Iva Žunjić.