Devenir Gardiens de la Nature – Pour la défense du vivant et des générations futures, de Marine Calmet – Tana éditions, 24 mars 2021 – 256 pages
Piller, polluer, déforester… L’humain est devenu la plus grande menace pour la nature. Lancé dans une course à l’accaparement des richesses naturelles, le monde industriel dépasse toujours plus les limites biologiques de notre planète.
Il y a en France un vide juridique en matière de défense de l’environnement. Pillage des ressources, pollution, déforestation, atteinte à la biodiversité, … les recours sont trop faibles pour dissuader les projets industriels privilégiant l’intérêt économique à celui de la nature.
Proposée par la Convention citoyenne pour le climat, la reconnaissance du crime d’écocide dans le droit pénal français pour criminaliser la destruction de l’environnement a été rejetée. La défense de la nature passe aujourd’hui par des voies non-conventionnelles et en dehors du droit.
Ce livre est le récit d’un engagement. Après trois années de mobilisation en Guyane française contre le projet de mine industrielle Montagne d’or et les forages offshore de Total, la juriste Marine Calmet témoigne des carences de notre société et de nos lois pour protéger la nature. Face aux appétits des industriels et à la duplicité de l’État, contre le pillage de la Terre et des peuples colonisés, sa réponse est celle d’une désobéissance créatrice et constructive.
Elle enjoint à sortir de l’Anthropocène, à écouter et apprendre des Premières Nations, à créer de nouvelles normes respectueuses des processus biologiques de notre planète, à accomplir en somme une transformation majeure en enracinant la communauté humaine dans la communauté du Vivant.
Le mouvement pour une jurisprudence de la Terre s’impose comme une évidence émancipatrice. Véritable manifeste, ce récit convaincra celles et ceux qui, lassés des pétitions, des pancartes et des écogestes, souhaitent s’investir du rôle de gardienne ou de gardien de la nature.
Protéger et défendre notre lien à la Terre pour former une nouvelle communauté du vivant, c’est sans doute désobéir contre l’exploitation du vivant en devenant gardiens de la Nature …
Juriste en droit de l’environnement et des peuples autochtones, porte-parole dans l’Hexagone du collectif Or de question, opposé au projet « Montagne d’or » et à l’industrie minière en Guyane, Marine Calmet milite pour la reconnaissance des droits de la Nature. Un pied en Amazonie et l’autre en métropole, elle élabore de nouvelles réponses à la crise écologique, inspirées de l’intelligence des écosystèmes et des savoirs des peuples autochtones. À trente ans, elle est présidente de Wild Legal, une association qui s’est donné pour mission d’être une école et un incubateur pour les prochains procès en défense des droits de la nature. Experte auprès de la Convention citoyenne pour le climat, elle se bat pour la reconnaissance du crime d’écocide.