La pollinisation joue un rôle majeur dans la production alimentaire et la subsistance des populations humaines. De nombreuses études ont mis en évidence le déclin mondial des insectes pollinisateurs et notamment les abeilles. Ce déclin porte des conséquences dramatiques à l’encontre de la biodiversité mais aussi en matière économique : quelque 1,4 milliard d’emplois et les trois quarts des cultures dépendent d’animaux pollinisateurs. C’est ce que souligne un rapport publié le 28 novembre 2016 dans la revue Nature.
« La sécurité alimentaire et les emplois dans le monde sont en danger, à moins d’une action rapide pour mettre un terme au déclin des pollinisateurs », préviennent les chercheurs de l’Université de Reading (Royaume-Uni), qui ont contribué à ce rapport reprenant plusieurs études sur le sujet.
Parmi les cultures affectées par le déclin des espèces pollinisatrices, figurent la plupart des arbres fruitiers, des semences, des fruits à coque et des productions à forte valeur ajoutée comme le café ou le cacao. « L’agriculture emploie 1,4 milliard de personnes, soit environ un tiers des actifs dans le monde », ajoute l’étude. Cette question est « cruciale pour les communautés rurales pauvres, dont 70 % ont pour principale source de revenus et d’emplois l’agriculture ».
Les cultures qui dépendent des pollinisateurs sont essentielles pour l’équilibre alimentaire humain, apportant vitamine A, C, calcium et acide folique, rappellent les scientifiques. « La perte de pollinisateurs pourrait susciter une recrudescence substantielle de maladies », générant environ 1,4 million de décès supplémentaires chaque année, ajoutent-ils. Les plantes sauvages ne sont pas en reste. Plus de 90 % des plantes à fleurs tropicales dépendent d’une pollinisation animale.
La plupart des pollinisateurs sont des insectes (abeilles, papillons…), mais ce groupe inclut aussi certains oiseaux, chauves-souris et lézards. Or parmi ces vertébrés, près d’un sur cinq est menacé d’extinction. Quelque 9 % des abeilles (20 000 espèces, chargées de polliniser plus de 90 % des grandes cultures mondiales) sont dans la même situation. Idem pour les papillons.
Ce taux de 9 % pourrait cependant être plus élevé, vu le manque de données concernant de nombreuses espèces, notent les auteurs. Les abeilles sont frappées depuis des années, notamment en Europe et en Amérique du Nord, par un effondrement de leurs colonies, attribué aux produits phytosanitaires mais aussi parfois à un virus ou à des champignons, ou un ensemble de facteurs.
Les auteurs du rapport appellent à prendre des mesures pour protéger les pollinisateurs de certaines pratiques agricoles. Parmi leurs recommandations, remplacer les phytos par des techniques naturelles, planter des allées de fleurs entre les semences, assurer une rotation des cultures et restaurer des zones de floraison sauvage pour accueillir ces insectes.
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