Comment va-t-on vivre dans les villes du sud de la France si de nouvelles fournaises climatiques se développent, comme en 2019, mettant en péril la vie ? L’année 2019 a été celle du réveil climatique. Montpellier, Marseille, Toulouse, Narbonne, Nîmes… Autant de villes méridionales dans lesquelles les habitants s’activent, se rencontrent, ressentent et agissent pour construire une société dans laquelle de réelles actions protègent l’environnement car les élections municipales approchent. Et, à l’heure où 6 français sur 10 sont déjà directement concernés par les risques climatiques, ils n’ont plus le temps d’attendre. Les citoyens français n’ont plus confiance en les capacités d’action de leurs dirigeants, voire ne se font plus guère d’illusions sur de telles volontés. Que veulent les habitants de ses territoires ? Comment imaginent-ils les changements essentiels à apporter pour s’adapter dans leurs lieux de vie ? Après la résilience, la rébellion ?
L’été 2019 a vécu une vague de chaleur exceptionnelle où les habitants des villes se sont rués sur les ventilateurs, les fontaines temporaires, les coins d’ombre ou se sont terrés derrière leurs volets fermés et devant leurs climatiseurs.
Durant cet été-là, le géographe Guillaume Faburel de l’Université Lyon 2, accompagnés de doctorants, post-doctorants et étudiants, a mis à profit toutes leurs expertises pour étudier la question primordiale des vécus climatiques et des engagements écologiques d’un panel d’habitants de cinq métropoles et villes moyennes du sud de la France, aboutissant à une enquête « Vivre les fournaises urbaines », avec l’association Notre Affaire à Tous. Pour venir appuyer les nombreuses mobilisations qui se sont développées pour la justice sociale et écologique, et ainsi protéger le vivant, l’association a voulu créer un consortium entre sphères universitaire et associatives.
L’association Notre Affaire à Tous s’est ainsi associée au monde universitaire pour souligner l’urgence à agir localement face au dérèglement climatique. Objectif ? Penser de nouveaux milieux et territoires de vie plus écologiques. Cette enquête souligne la volonté des habitants de se mobiliser aujourd’hui pour réclamer la justice et pour que chacun paie la juste part face aux causes et effets inégaux du changement climatique.
Les modes de vie quotidiens impactés
Des chiffres forts soulignent cette demande de justice : 70% des enquêtés expliquent observer des évolutions du climat au quotidien dans les villes concernées et 56% des personnes interrogées affirment que le changement climatique a des effets concrets sur les modes de vie quotidiens car la sensation de vivre dans une fournaise urbaine est omniprésente et suscite divers sentiments : suffocation, asphyxie, impuissance, face à des villes grossissantes dans lesquelles se côtoient hyper concentration du bâti, imperméabilisation des sols, pratiques de surconsommation, accélération des flux et affluences touristiques.
Le bouleversement des saisons et l’oscillation brutale des températures sont considérés comme les premiers phénomènes constatés localement du changement du climat. Le rythme et la composition des saisons sont décrits comme altérés, ce que la plupart des enquêtés évoque d’ailleurs à travers des histoires plus personnelles, ancrées dans les habitudes de vie. Les souvenirs d’enfance sont ici convoqués pour témoigner de ces évolutions remarquées.
Ce changement dans le rythme des saisons se traduirait par des variations surprenantes par leur soudaineté. De puissants orages et de fortes précipitations, souvent sous forme de grêles, font partie des phénomènes météorologiques les plus associés aux changements brutaux et extrêmes de températures.
Les soudaines ruptures d’ordre météorologique contrastent avec de longues périodes de sécheresse couplées à des épisodes caniculaires intenses. Ce phénomène et ses conséquences sur les cultures et les paysages ont davantage été énoncés par des Narbonnais. De façon récurrente, les environnements et les arrière-pays proches, ruraux et maritimes, constituent les principaux cadres spatiaux de référence pour évoquer les évolutions décrites du climat, et plus particulièrement dans les villes moins peuplées que sont Narbonne et Nîmes, où la distinction entre la « ville » et ses environs semble moins marquée dans le discours des habitants.
Dès lors, si des bouleversements climatiques peuvent se produire à des échelles nationales ou supranationales, le changement climatique apparaît moins pour les habitants comme une abstraction relative à d’autres espaces planétaires que des phénomènes directement éprouvés dans la vie quotidienne au sein des villes enquêtées : « On est certain qu’il y a un changement. On voit des choses qui ne sont pas normales. Quand, en avril, il fait 30 degrés et en juin, il fait 12 degrés, et après, 40 degrés. Et je vous dis, on manque de pluies, alors que l’on est presque côtier, donc on devrait recevoir les pluies. Mais cela fait deux mois que l’on n’a rien eu. C’est très sec, on le voit le changement. » (Narbonne, Cité, Homme, 45-59 ans, commerçant)
Dans ce registre, les épisodes de plus en plus étendus de chaleurs extrêmes appareillent nombre de discours, faisant appel à un registre d’énoncés propre aux opérations sensibles : les discours témoignent de ressentis directement attachés aux situations d’habiter l’urbain aujourd’hui.
Ces dernières décennies, de nombreux travaux se sont emparés des enjeux du changement climatique pour en étudier ses effets en milieu urbain (1) et ses mécanismes d’amplification (2). Ils ont notamment montré que les grandes aires urbaines participent activement à la dégradation environnementale, notamment par les émissions de gaz à effet de serre (3). Elles altèrent également le climat en modifiant la circulation ainsi que l’évacuation de l’air et de l’eau (4). Par exemple, l’imperméabilisation généralisée des sols empêcherait l’évaporation et les cycles naturels de rafraîchissement. Or cette transformation du climat serait particulièrement ressentie dans les grandes villes où la température, la couverture nuageuse, le vent et les précipitations sont modifiés (5). La hausse des températures, par exemple, y est très souvent plus élevée que dans l’arrière-pays et les campagnes environnantes : ces écarts spatialisés des températures, en moyenne de 1 à 2 degré (s), peuvent aller jusqu’à 10 degrés en été (6).
Ces microclimats propres aux villes constituent ce qu’il est dorénavant convenu d’appeler des « îlots de chaleur urbains » (ICU), directement le produit de choix d’aménagement et de l’urbanisme moderne.
Appel à l’ingénierie innovante
Conscientes de leurs implications, les grandes villes, un peu partout dans le monde, multiplient les stratégies dites de résilience, en privilégiant des réponses ingénierales et équipementières. Pour compenser leurs impacts climatiques, elles se tournent désormais vers la recherche de processus de gestion innovants, misant sur l’optimisation de la consommation de ressources (sol, énergies fossiles, matériaux, consommation d’eau, etc.), tout en se réclamant de la performance et de l’attractivité.
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Les vertus communément présentées de la nouvelle smart city seraient de mieux quantifier et mesurer les flux de fonctionnement d’une ville pour ainsi lui permettre d’adapter son « métabolisme » en temps réel (cf. cas décrit par la littérature comme exemplaire : Greater Copenhague Smart Solutions et son Street Lab).
Plus largement, encouragés par la multiplication de labels, les projets urbains mettent dorénavant en avant l’efficacité énergétique des nouveaux bâtiments ou encore le recyclage systématisé des déchets. Cette technicisation des villes pour faire face aux enjeux climatiques et écologiques bouleverse les gouvernances urbaines, en ouvrant la « fabrique urbaine » à de grands opérateurs privés et équipementiers industriels (7).
Par ailleurs, se développent les efforts de végétalisation des villes (par des toits-terrasses, des trames vertes et bleues…), la redécouverte de techniques de construction bioclimatique ou encore le développement actif du biomimétisme, avec également remarquées des mesures en réaction aux effets de seuils (réduction de la vitesse sur les voies rapides, incitation aux mobilités non fossiles…)
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Toutefois, malgré des efforts pour prendre en compte vécus et expériences habitants (8), notamment dans l’écriture des plans climat, de telles actions ne bouleversent pas fondamentalement les politiques d’urbanisation aspirant toujours plus à l’attractivité territoriale (9) et donc à la densification des territoires.
Injustice climatique
A l’impuissance s’ajoute le sentiment d’injustice. Parce que les premières victimes sont celles qui ont déjà peu de voix dans la décision publique : ce sont les plus précaires, les plus fragiles, qui subissent en premier les impacts du changement climatique, souvent sans faire la une des journaux.
Et le constat est flagrant : pour 88% des habitants interrogés, les inégalités climatiques et environnementales sont réelles : ce sont les personnes âgées, les milieux populaires, les jeunes et futures générations qui vont voir ou voient déjà leurs milieux et qualité de vie se dégrader (précarité énergétique, santé de personnes vulnérables…).
Pour Clothilde Baudouin de Notre Affaire à Tous : “En 2019, nous avons été témoin d’une mobilisation sans précédent pour la protection du vivant. Nous avons voulu montrer que la lutte contre le changement climatique est aussi et surtout une lutte pour la justice sociale : 88% des habitants sont conscients que l’inaction est injuste et que les inégalités climatiques sont réelles. Nous sommes convaincus que la réalité de ces inégalités a un potentiel de mobilisation fort : l’enquête permet de mettre en lumière l’urgence climatique, qui porte dès maintenant atteinte aux conditions de vie.”
Ces inégalités concernent aussi l’accès à l’information et aux possibilités d’interpellation des élus. Ces sentiments d’impuissance et d’injustice donnent lieu à de la colère et à de nouvelles formes d’engagement, plus personnels et ordinaires, souvent en constellations.
Besoin de transformations profondes et de nouveaux engagements politiques
Face à la densification urbaine, face à des projets qui ne prennent en compte ni les attentes ni les besoins des citoyens, le manque de confiance, les craintes voire la défiance face aux institutions nationales et locales ne cessent de grandir. En plus des “petits gestes” écologiques de plus en plus enjoints par les autorités (tri des déchets, consommation raisonnée de l’eau…), une partie des habitants interrogés construit en fait progressivement une critique sociale et existentielle et redéfinit sur cette base leur engagement politique.
Ces nouveaux engagements moins affiliés repolitisent les personnes via l’autonomie relative : c’est-à-dire une auto limitation des besoins et une déconsommation des pratiques afin de repenser des modes de vie polluants. L’engagement tel que conçu par un tiers des répondants montre la « volonté d’une transformation profonde et radicale des sociétés actuelles » et de leur développement productiviste.
Nous sommes à moins d’un mois des élections municipales. A l’heure où 6 français sur 10 sont déjà directement concernés par les risques climatiques, nous n’avons plus le temps d’attendre. Les citoyens français n’ont plus confiance en les capacités d’action de leurs dirigeants, voire ne se font plus guère d’illusions sur de telles volontés.
En cause, la défaillance des politiques publiques face au changement climatique, à ses impacts inégalitaires et plus largement aux crises écologiques. Les revendications des citoyens et des habitants de ces cinq villes du sud de la France doivent être prises en compte.
Pour Guillaume Faburel, coordinateur de l’enquête : “Ce travail confirme plusieurs grandes tendances : le rôle croissant des ressentis climatiques dans la prise de conscience écologique, l’impact jugé négatif des politiques urbaines de densification des grandes villes et le besoin de transformation radicale des sociétés actuelles, la défiance non moins croissante à l’endroit des acteurs économiques (et politiques) et dès lors, les souhaits et engagements individuels, par l’auto-limitation voire la déconsommation. N’aurions-nous pas là une décroissance en germe, motivée par des enjeux de justice sociale et écologique ?”
Cette enquête essentielle participe à mettre en lumière la nécessité de protéger les droits fondamentaux, ceux de l’habiter digne de la terre, et le droit des humains et des non-humains à un futur viable sur la planète Terre.
Pour les doctorants Loriane Ferreira (Université Lyon 2, UMR Triangle), Karl Berthelot (EHESS) et Fabian Lévêque (Université Lyon 2, UMR Triangle), auteurs du rapport : “Ce qui nous a le plus frappé dans cette enquête, c’est que la plupart des habitants ne sont pas dupes du discours ambiant que l’adaptation généralisée aux gestes écologiques individuels du quotidien, comme trier ses déchets ou changer sa manière de se déplacer, aura un quelconque impact significatif pour lutter contre le changement climatique. Elles et ils ont été nombreux à demander un changement urgent de trajectoire civilisationnelle, nécessaire pour repenser l’organisation sociale, politique et économique de nos sociétés.”
Pour Mathilde Girault (Post-doctorante, UMR Triangle) : “Les résultats de cette enquête m’ont étonnée car ils donnent à voir le couplage qu’opèrent les habitants entre une réflexivité écologique sur leurs pratiques quotidiennes et une lecture structurelle des responsabilités du changement climatique – qui relèveraient de la soumission des orientations politiques à un modèle économique (capitalisme, touristification…). Loin de se dégager des enjeux écologiques ou de privilégier une stratégie des “petits gestes”, les habitants construisent une critique sociale existentielle. »
Pour une contre-culture sociale de l’écologie politique
L’impression de « fournaises urbaines » est très largement partagée. Or, loin de puiser dans les opinions médiatisées, nombre des personnes rencontrées relayent leurs sensations et leurs sentiments, nés d’expériences directes et sensibles des mutations climatiques. 56 % des interrogés affirment même que le changement climatique a déjà des effets concrets sur leurs manières de vivre au quotidien. Ainsi, malgré certaines différences entre les villes enquêtées, notamment en relation à leurs tailles, les causes sont majoritairement à trouver dans les densités urbaines, l’hyper concentration du bâti et des populations, mais aussi les univers asphaltés, l’affluence touristique ou encore les pratiques de surconsommation.
Si les villes conservent ici quelques attraits populaires, comme lieux d’effervescence et d’émulation culturelles et sociales, un minimum de 30 % des répondants envisageraient déjà de quitter les grands centres urbains si les conditions d’habitabilité écologique continuaient à se dégrader.
La pente affective semble-t-il engagée avec le changement climatique vécu dans l’urbain dense serait dorénavant directement confrontée au contexte politique de l’agir. C’est sans aucun doute un autre grand résultat produit par ce rapport. L’agir des institutions, qu’elles soient nationales ou municipales, est pensé par les habitants comme un cadre qui détourne, voire limite les possibilités réelles d’action efficace pour le climat et plus largement pour l’écologie. Dans ce registre, notons d’ailleurs que la métropole est très peu envisagée comme un échelon viable de lutte et d’engagements écologiques, y compris si l’on y observe et subit continuellement les effets du changement climatique.
Dès lors, face au constat d’emballement urbain et de dérèglement climatique accéléré, face aux sentiments d’injustice et d’impuissance croissante, de désaffiliation institutionnelle et de colère grandissante, plusieurs personnes critiquent la normation sociotechnique des conduites et comportements dits vertueux (assujettissement qui serait par trop délié des réalités du quotidien), pour alors soutenir l’idée d’une contre-culture sociale de l’écologie politique, contre-culture dans laquelle chacun pourrait contribuer à sa mesure et s’impliquer à sa manière, quels que soient son niveau de compétences et sa situation économique.
Le souhait partagé de passer d’une écologie institutionnelle à une écologie existentielle est alors sans nul doute le grand enseignement de cette étude.
En définitive, les expériences sensibles et affectives, directes et concrètes, s’affirment bien à ce jour, au moins dans les cinq villes enquêtées, comme des creusets principaux de réflexivité et concernement écologique, social et politique.
Le dérèglement climatique serait en passe d’advenir comme l’opérateur d’une « affectivité implicative ordinaire » (10), par le doute et l’inquiétude, l’injustice, l’impuissance voire la colère, au fondement d’une subjectivation politique comme nouveau rapport à soi, par l’amorce de recompositions autoréflexives, et nouvelle identité politique pour des devenirs plus habitables des espaces de vie (11). Et c’est bien parce qu’elle s’inscrit dans le « monde vécu » que cette subjectivation recèle une puissance de subversion politique face aux destructions écologiques du monde (12), pleinement consciente des inégalités capacitaires et rapports de domination (13), mais aussi des désirs de reconnaissance et de dignité face aux responsabilités économiques et aux causes institutionnelles.
C’est dans ce conflit des mondes vécus, qui vient intimement interroger leurs parcours de vie, que les individus redécouvrent « un pouvoir de décision et d’action » (14), et peuvent ainsi donner voix à certaines réactions parfois critiques, et ce jusqu’à des formes de résistances qui ne sont pas encore à ce jour advenues comme infrapolitiques (15). Si les sensations et les sentiments du quotidien n’aboutissent pas à des engagements militants traditionnels ou simplement collectifs, qui sont ostensiblement mis en doute, cette affectivité peut « ne rien laisser transparaître en surface » même si « cela bouge en sourdine » (16).
(1) Jean-Baptiste MARIE et Jean-Jacques TERRIN, Villes et changement climatique : îlots de chaleur urbains, Marseille, France, Parenthèses, 2015.
(2) Florence RUDOLF (dir.), Les villes à la croisée des stratégies globales et locales des enjeux climatiques, Paris, Canada, France, Hermann, 2016.
(3) Bertrand DESAILLY, Philippe BERINGUIER, Gérard BRIANE, Jean-François DEJOUX, Les impacts environnementaux de l’étalement urbain. Perspectives Ville, 2009, 4 p. ; Daniel PINSON, « Environnement et urbanisation » in Hervé DOMENACH et Michel PICOUET (dir.), Environnement et populations : la durabilité en question, L’Harmattan, 2004, p. 32-51.
(4) Martine TABEAUD, « Climats urbains », Ethnologie française, 29 octobre 2010, Vol. 40, no 4, pp. 685 – 694.
(5) Ibid.
(6) Ibid
(7) Dominique LORRAIN, Charlotte HALPERN et Catherine CHEVAUCHE, Villes sobres : Nouveaux modèles de gestion des ressources, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2018
(8) Séminaire organisé à Grenoble en novembre 2019 « Habiter les dérèglements climatiques : Savoirs situés, expériences ordinaires et justice climatique. », organisé par le Lessem (IRSTEA Grenoble), le Parc National des Ecrins, et le Labex ITEM.
(9) METROPOLE EUROPEENNE DE LILLE, « Construisons la métropole moins 2 degrés ! – À Vous La Parole ! ».
(10) Danilo MARTUCCELLI, La condition sociale moderne : l’avenir d’une inquiétude, Paris, France, Gallimard, 2017, p. 86.
(11) Federico TARRAGONI, « Du rapport de la subjectivation politique au monde social. », Raisons politiques, 22 juin 2016, N° 62, no 2, pp. 115-130, p. 115.
(12) Alice STERNBERG, « De la subjectivité politique dans l’écologie d’André Gorz », EcoRev’, 2015, N° 43, no 2, pp. 10-20.
(13) Danilo MARTUCCELLI, Dominations ordinaires : explorations de la condition moderne, Paris, France, Editions Balland, 2000.
(14) Alice STERNBERG, « De la subjectivité politique dans l’écologie d’André Gorz », op. cit., p. 11.
(15) Federico TARRAGONI, Sociologies de l’individu, op. cit.
(16) Danilo MARTUCCELLI, La condition sociale moderne, op. cit., p. 97.