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One planet summit
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Climat : Les grands engagements pour une finance plus verte, à l’issue du One Planet Summit

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« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » lançait Jacques Chirac lors du sommet de la Terre à Johannesburg en 2002. Au One Planet Summit, ce 12 décembre 2017, Emmanuel Macron déclare : « Nous sommes en train de perdre la bataille du climat ». C’est dire l’urgence des attentes de ce sommet international en matière de décisions précises et d’engagements.
 
Organisé à l’initiative de la France, avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, et le Président de la Banque mondiale Jim Yong Kim, le One Planet Summit visait à célébrer les deux ans de l’Accord de Paris en accélérant sa mise en œuvre : 4000 acteurs engagés dans la lutte contre le changement climatique, une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont Theresa May, Alexis Tsipras, Sheikh Hasina, le Roi du Maroc Mohammed VI,… des représentants d’institutions internationales, de collectivités locales, du secteur privé, de la société civile, et quelques personnalités comme Bill Gates, Richard Branson, ou encore Arnold Schwarzenneger, l’acteur Sean Penn, l’actrice Marion Cotillard,…
 
Mohammed Yunus
 
Des personnalités importantes participaient aussi à des tables rondes comme Mohammed Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006, John Kerry, ancien vice-Président des Etats-Unis, Naoko Ishii, Directrice Générale et Présidente du Fonds pour l’environnement mondial, Nicolas Hulot, Ministre de la Transition sociale et solidaire, Anne Hidalgo, Maire de Paris, Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, Rémy Rioux, Président du club mondial des banques de développement, Miguel Arias Canete, Commissaire Européen pour l’Energie et l’Action climat, … Une mobilisation réussie pour le président Macron qui a annoncé en fin de journée la création de la « One Planet Coalition » : il souhaite que ce rendez-vous consacré au financement de la bataille pour le climat devienne annuel.
 
 
Ce rendez-vous doit donc être considéré comme la première étape d’une nouvelle série de rendez-vous internationaux sur le climat (1). S’il y a un mot à retenir de cet événement c’est le cri d’alarme que, devant des dizaines de dirigeants mondiaux réunis, Emmanuel Macron a lancé à la communauté internationale : « On est en train de perdre la bataille contre le réchauffement et le changement climatique. On ne va pas assez vite et c’est ça le drame. On doit tous bouger car on aura tous à rendre compte. » Avec deux mots d’ordre : adaptation et résilience.

LIRE AUSSI DANS UP’ : Course à l’échalote pour la résilience climatique

Depuis 2015, la COP21, puis la COP22 et la COP23 ont mobilisé de nombreux acteurs étatiques, financiers et issus de la société civile dans la lutte contre le changement climatique. Aujourd’hui, de nouveaux moyens d’intervention émergent pour accompagner les pays les plus vulnérables au changement climatique vers des trajectoires de développement résilientes.
 

Comment gagner la bataille climatique ?

 
 
Pour Nicolas Hulot, un élément phare : cohérence !
« Cohérence = confiance : chacun à sa mesure, à son rythme, de programmer la sortie des énergies fossiles qui appartiennent au passé. Elles ne sont plus la solution ; elles sont le problème. Il faut donc mettre un terme à la contradiction quand on sait que 300 milliards de dollars par an sont affectés à ces énergies d’un autre temps. »
« Il faut mettre en place 3 règles : prévisibilité, c’est-à-dire planifier le long terme ; irréversibilité, soit ne pas changer les règles en cours ; et progressivité, soit que ces règles soient socialement acceptables par les personnes qui seront affectées par cette transition climatique. »
Autre élément, selon Nicolas Hulot, « le prix du carburant est trop bas : ce qu’on a été capable de faire pour sauver le système bancaire, soyons capable de le faire pour notre planète. »
 
Quatre autres interventions ont été très remarquées :
 
 
Celle de Ban Ki-moon tout d’abord, ancien Secrétaire général des Nations-Unies : « Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers et assurer un avenir viable aux générations futures. Pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, il faut renforcer l’ambition de réduction des gaz à effet de serre et augmenter les financements. J’exhorte les responsables mondiaux à mobiliser le milliard de dollars promis pour 2020. Nous avons besoin de mobiliser en plus les grandes banques et les grands marchés internationaux. La décision de Donald Trump est une erreur politique, une action politique irresponsable. Il se retrouvera du mauvais côté de l’Histoire. »
« L’horloge climatique nous indique que nous approchons de minuit. Notre planète doit être viable pour nos enfants et petits-enfants. Il faut donc un climat politique sain. »
 
 
Pour John Kerry, ancien vice-président des Etats-Unis, « Il y a une mauvaise nouvelle : nous sommes trop loin de l’objectif fixé pour maintenir la planète sous les 2°C. Et si nous continuons ainsi, nous allons atteindre les 4°C. Il faut donc agir très vite ! Nous avons face à nous le plus grand marché : adopter une politique universelle pour toutes les banques ; ne plus investir dans les énergies fossiles ; mettre en place une tarification internationale du carbone avec de nouvelles normes, en matière d’énergie renouvelable et enfin, il faut décarboniser l’électricité d’ici 2050. Pour cela, il faut du leadership ! La décision de Donald Trump ne s’est faite sur aucune connaissance scientifique. Ce n’est qu’une décision politique. 38 des Etats américains ont approuvé les lois en faveur des énergies renouvelables ; il y a donc un grand nombre de maires qui veulent s’aligner sur l’Accord de Paris, donc une grande partie de la population américaine. »
« Nous pouvons encore vivre longtemps si nous mettons en placer des solutions intelligentes. Il faut donc être confiants mais cela nécessite une certaine forme de gouvernance. »
 
 
Jerry Brown, Gouverneur de Californie, particulièrement en colère : « Des vagues de chaleur mortelles vont être inévitables d’ici 10 ans. Nous sommes sur la route de l’enfer, Mesdames et Messieurs. Le temps est compté. Nous ne pouvons pas attendre que la Maison Blanche se réveille. Nos travaux sont très difficiles mais ils ne sont pas suffisants pour réduire les gaz à effet de serre en dessous des 2°. Il est donc temps d’être résolus et de prendre les mesures dont on a besoin. Nous devons opérationnaliser nos actions. C’est du travail technique et c’est couteux mais le plus gros du chemin reste à faire. » « On parle beaucoup mais il faut des actions, c’est pourquoi nous lançons un sommet climat à San Francisco en septembre 2018 pour approfondir les engagements qui seront pris ici. »
 
Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York qui dirige depuis la COP21 une « Task force» pour la finance durable, a, quant à lui, souligné l’importance pour les acteurs privés de faire des investissements durables, indépendamment des incitations de l’État. « Nous soutenons la croissance durable car c’est bénéfique pour nous : l’énergie verte est moins chère que le charbon, l’efficacité énergétique permet de faire des économies ».
237 sociétés représentant une capitalisation boursière cumulée de plus de 6 300 miliards de dollars se sont publiquement engagées à soutenir la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). Cela comprend plus de 150 sociétés financières, responsables d’actifs de plus de 81 700 milliards de dollars. Le TCFD a annoncé un soutien accru à l’occasion du One Planet Summit. La Task Force, dirigée par Michael R. Bloomberg et établie par le Conseil de stabilité financière (FSB), présidé par Mark Carney, gouverneur de la Bank of England, a élaboré des recommandations volontaires sur les informations climatiques que les entreprises devraient rendre publiques pour aider les investisseurs, les organismes prêteurs, et autres acteurs à prendre de bonnes décisions financières.
 

Alors, ce sommet international a-t-il fait bouger les choses ?

 
Laurence Tubiana, présidente de l’European Climate Foundation, et ancienne négociatrice pour la France lors de la COP2, appelait à ce que ce sommet fasse entrer l’Accord de Paris dans l’économie réelle, considérant que « l’Accord de Paris n’est plus en risque », malgré le départ des Etats-Unis.
 
La transition écologique n’est pas une menace pour l’économie actuelle. Prenons l’exemple de la Suède. Selon Isabelle Lövin, Vice-premier ministre et ministre du climat et de la coopération au Développement International, Suède : « Notre économie a connu une augmentation de 60 %. Cela nous a permis de créer une taxe carbone la plus élevée au monde (130 €/tonne de CO2). Il faut impliquer le secteur privé. C’est une opportunité pour notre civilisation de devenir meilleure. »
 
12 engagements ont été pris avec un objectif : rendre la finance plus verte, dont les principales annonces :  
 
1. La Banque mondiale renonce à financer les énergies fossiles à partir de 2019
Pour Catherine Abreu, Réseau Action Climat Canada ; « Ce fut une journée spectaculairement mauvaise pour les combustibles fossiles, avec des annonces après l’autre annonçant que leur heure approche. Le plan de la Banque mondiale est particulièrement frappant, étant donné qu’il est complet – il couvre le monde entier, et pas seulement les pays riches. Cette mesure ouvrira la voie à des investissements semblables dans les énergies renouvelables, comme le montre la décision du Canada de s’associer à la Banque mondiale pour financer la transition du charbon vers une énergie propre dans les pays en développement. »
2. 237 entreprises, représentant plus de 26.300 milliards de dollars d’actifs sous gestion (dont HSBC ou le plus gros fonds de pension public américain, CalPERS), lancent « ClimateAction 100+ » : l’assureur AXA et 236 autres entreprises ont annoncé le lancement de cette initiative pour mettre la pression sur 100 entreprises côtées parmi les plus polluantes. Pour Lucie Pinson, Friends of the Earth France, « La nouvelle approche prospective d’AXA en matière de désinvestissement est un changement de paradigme et signifie qu’AXA va désormais retirer de son portefeuille un grand nombre des principaux développeurs mondiaux de centrales à charbon. L’engagement d’AXA n’est pas parfait, mais c’est un pas de géant vers la cession d’impact et devrait être suivi par d’autres investisseurs et banques. »
3. Les fonds souverains s’engagent : A l’initiative d’Emmanuel Macron, la Norvège, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et la Nouvelle-Zélande lancent une coalition inédite pour diriger en priorité les financements vers l’action climatique. L’initiative sera pilotée par la France et la Norvège.
4. L’Agence française de développement (AFD) a signé pour 30 millions d’euros sur quatre ans des accords avec l’île Maurice, les Comores, le Niger et la Tunisie, pour les accompagner dans l’adaptation aux impacts des dérèglements climatiques.
5. La Commission européenne mobilise 318 millions de dollars pour aider la recherche en agriculture : aider les plus pauvres, notamment en Afrique, à s’adapter au changement climatique.
Deux banques de développement, cinq alliances représentant plus de 450 signataires issus de 94 pays, et 47 entreprises s’engagent par ailleurs pour créer une plate-forme d’incubation de projets, avec l’objectif de faire naître et de financer 100 projets en Afrique sur les cinq prochaines années, dans les domaines de l’eau et du changement climatique.
Une annonce complémentaire de Bill Gates pour aider à ce même objectif : il donne 255 millions d’euros. « Nous pouvons avoir un énorme impact en les aidant à augmenter fortement leur productivité et en leur fournissant de nouvelles semences » a-t-il déclaré.
 

Les 12 grands engagements internationaux

 
Photo ©AFP
 

Amplifier le financement de l’adaptation et de la résilience au changement climatique

 
1 – FAIRE FACE AUX ÉVENEMENTS EXTRÊMES DANS LES ÉTATS INSULAIRES
 
Reconstruction des Caraïbes – création d’un fonds public-privé pour la première « Climate Smart Zone »
La création de la « Caribbean climate smart coalition » est l’expression d’une nouvelle vision partagée entre les leaders de la région pour faire des Caraïbes la première « Climate Smart Zone ». La vulnérabilité de la région impose en effet de nouvelles approches en rupture avec les pratiques actuelles. Pour mettre en œuvre cette démarche sur les 5 prochaines années, 11 pays de la Caricom ont décidé de former un partenariat avec les organisations régionales et internationales, des entreprises et des fondations, afin de catalyser les investissements bas carbone dans les domaines prioritaires des réseaux énergétiques et des infrastructures. De nouveaux instruments et véhicules financiers seront déployés pour soutenir cette ambition : plus de 3Mds de dollars sont d’ores et déjà mobilisés.
Le processus de reconstruction qui se poursuit de manière exemplaire dans les Antilles (Saint- Martin) sera coordonné avec cette initiative.
Par ailleurs, dans la région Pacifique, l’AFD lance une nouvelle ligne de financement pour l’adaptation au changement climatique.
Pour Franck Bainimarama, Premier ministre des Fidji et Président de la COP23, il faut se diriger vers une économie propre : « Il faut aller vers les énergies renouvelables et abandonner les financements d’aujourd’hui sur les énergies fossiles. Les acteurs publics et privés doivent travailler ensemble pour repenser les programmes de subventions et les politiques fiscales. L’argent n’est pas le seul défi : l’argent nous l’avons ! Ce qui fait défaut ce sont les incitations adéquates pour que les investisseurs mettent l’argent où il y en a besoin. Et par manque de retour sur investissements, il n’y a pas de financement suffisant. »
Pour le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutierres, « Il faut transformer les dettes des pays en difficulté en investissements, pour construire la résilience. Mais pour cela il faut changer la classification des dettes à l’OCDE. »
Richard Branson, Président de Virgin, confirme que « Les petits Etats insulaires doivent être en effet reclassifiés avec des taux d’intérêt très bas pour pouvoir se reconstruire. «
 
2 – PROTÉGER LES TERRES ET LES RESSOURCES EN EAU FACE AUX EFFETS DU DEREGLEMENT CLIMATIQUE
 
300 M$ pour activer le Land degradation Neutrality fund (Fonds de lutte contre la dégradation des terres et la désertification)
La France, le Canada et d’autres partenaires annoncent des financements pour enclencher l’action du Land dégradation Neutrality Fund destiné à lutter contre la dégradation des terres. L’objectif est d’accélérer la mobilisation et les actions concrètes pour atteindre la neutralité de dégradation des terres d’ici à 2030 (cible 15.3 des Objectifs de Développement Durable). L’indice de neutralité correspond à la différence entre les terres préservées par l’action internationale et les surfaces affectées directement par le changement climatique.
 
Lancement du Tropical Landscape Financing Facility (Programme de financement des zones tropicales)
Un accord est signé entre le PNUE, BNPP, l’ICRAF et ADM Capital, ainsi que d’autres acteurs, pour lever des fonds privés en vue de financer la croissance verte et durable dans les pays en développement.
L’objectif est de mobiliser d’ici 2025 10Mds de dollars pour financer des projets ayant un impact environnemental et social significatif dans les pays les plus vulnérables.
 
650 M$ de dollars pour aider le monde agricole à s’adapter au changement climatique
La Fondation Gates, la Commission européenne et d’autres pays comme la France initient un programme de financement de 650M de dollars pour accélérer le transfert de l’innovation agronomique sur le terrain, notamment dans les pays en développement. Cette initiative part du constat que la recherche agronomique fournit d’excellent résultats mais que son transfert peut prendre parfois des dizaines d’années. La France participe à la mise en œuvre de la phase pilote à hauteur de 5M d’euros.
Exemple du Saël avec la création d‘une zone solaire « Le grand mur vert » : fournir l’accès à l’électricité et éviter la déforestation.
 
Création de la plateforme de financement de 100 projets « Eau et Climat » pour l’Afrique
L’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables au changement climatique. Deux banques de développement, 5 alliances représentant plus de 450 signataires issus de 94 pays, et 47 entreprises s’engagent pour créer une plateforme d’incubation de projets, avec l’objectif de faire naître et de financer 100 projets en Afrique sur les 5 prochaines années, dans les domaines de l’eau et du changement climatique. L’objectif principal de cette plateforme est de mettre efficacement en relation les bailleurs et les acteurs de terrain, avec un montant initial de 20 millions d’euros à investir sur la période.
L’incubateur soutiendra des projets à différentes échelles, allant du bassin et des municipalités à de petits projets locaux, avec un recentrage sur l’agro-agriculture.
La dynamique de mobilisation sera poursuivie dans le cadre du Forum mondial de l’eau (Brasilia, mars 2018) et la réunion sur l’Objectif du Développement Durable Eau (New York, juillet 2018).
 
3 – MOBILISER LA RECHERCHE ET LA JEUNESSE EN FAVEUR DU CLIMAT
 
One Planet Laureates Program : des bourses pour de jeunes chercheurs
La fondation Gates et la fondation BNP Paribas unissent leurs efforts à hauteur de 15 M$ sur 5 ans pour financer des bourses universitaires qui permettront l’accueil de jeunes chercheurs de pays émergents ou en développement dans des laboratoires internationaux. L’identification de ces chercheurs s’appuiera sur les compétences d’Agropolis Fondation.
 
Lancement d’un « Service Solidarité européen » pour le climat, doté de 40M€
La Commission européenne financera un programme pour encourager de jeunes volontaires européens à participer à des projets liés à l’action climatique en Europe et à l’international.
 
4 – MARCHÉS PUBLICS ET ACCÈS DES COLLECTIVITÉS AUX FINANCEMENTS CLIMAT
 
« Global Urbis » : création d’un cadre commun entre les villes pour simplifier leur accès aux financements Climat
Sous l’impulsion de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), le Global Covenant of Mayors, la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement, le programme « Global Urbis » permettra aux villes et aux régions européennes et du bassin méditerranéen d’accéder plus facilement à des fonds publics et privés pour mettre en œuvre leur plan Climat et accélérer ainsi leur transformation vers des villes durables.
 
Initiative mondiale des villes et des régions pour lancer des marchés publics “propres”
Le C40, réseau des 90 métropoles, le Global Covenant of Mayors, CGLU et ICLEI, s’allient pour lancer des commandes publiques vertes (infrastructures durables, mobilité verte, logement zéro émission, efficacité énergétique, etc.), dans un cadre concerté.
 

Accélérer la transition vers une économie décarbonée

 
5 – OBJECTIF ZERO ÉMISSION
 
Amplification de la Coalition neutralité carbone annoncée lors de la COP23
Menée par les Iles Marshall et la Nouvelle Zélande, la coalition Towards Carbon Neutrality, s’élargit aujourd’hui à 33 nouveaux acteurs – pays, régions et entreprises. L’ensemble de ces acteurs s’engagent à publier dès 2018 et au plus tard en 2020, une trajectoire « neutralité carbone » à l’horizon 2050.
 
Lancement du Paris Collaborative on Green Budgeting
Dans un souci de transparence et de pilotage efficace des politiques publiques pour l’environnement, la présentation des budgets de l’ensemble des pays de l’OCDE (et associés à l’OCDE) fera désormais apparaitre clairement la dimension écologique et climatique sous toutes ses formes (dépenses publiques orientées vers la transition écologique, fiscalité propre, obligations vertes, etc.). Ce nouveau cadre de présentation budgétaire sera lancé par un groupe de pays pilotes dont la France, la Suède, le Mexique et le Canada.
 
Création d’un Observatoire Spatial du Climat
A l’initiative du CNES, un Observatoire spatial du Climat est créé afin de mettre à disposition des Etats et de la communauté scientifique toutes les données spatiales utiles à la surveillance de l’état de santé de notre planète. Cette initiative est soutenue par la totalité des agences spatiales européennes, ainsi que par la Chine, l’Inde, la Russie, le Mexique, le Maroc, les Emirats Arabes Unis et d’autres pays. L’interopérabilité des données spatiales d’observation sera un pas en avant significatif pour l’observation du système Terre.
Avec le lancement le 23 décembre prochain de 2 nouveaux satellites, le Japon souhaite promouvoir les investissements avec les sociétés dont les objectifs sont dirigés vers les sciences et les nouvelles technologies, notamment en matière de risques. Une chaîne d’approvisionnement en hydrogène est aussi en construction.
 
6 – RÉVOLUTIONS SECTORIELLES VERS UNE ÉCONOMIE DÉCARBONÉE
 
Coalition Powering past coal
Lancée par le Royaume-Uni et le Canada lors de la COP23, la coalition Powering past coal rassemble un large éventail d’entreprises, d’organisations et de gouvernements, unis pouraccélérer la transition de l’énergie carbonée vers les énergies renouvelables. La coalitions’engage à accélérer l’élimination des centrales au charbon traditionnelles, de façon durable etéconomiquement inclusive, et à imposer un moratoire à toute nouvelle centrale au charbontraditionnelle sans dispositif de captage et de stockage du carbone. La France s’est engagée àcesser toute production d’électricité à partir du charbon d’ici à 2022.
Lancement d’un fonds de reconversion de la Commission européenne pour les régions intensives en charbon
Alliance solaire internationale
L’Alliance Solaire internationale se donne pour objectif de mobiliser 1000 milliards de dollars d’ici à 2030, auprès d’investisseurs publics et privés. Deux ans après avoir été dévoilée par l’Inde et la France lors de la COP21, l’Alliance solaire internationale (ASI) est entrée en vigueur en décembre 2017. Sur les 121 pays situés entre les tropiques du Cancer et du Capricorne qu’elle vise à regrouper, 46 ont signé l’accord-cadre, dont 19 qui l’ont déjà ratifié.
Cette alliance est née d’un constat : le solaire est l’une des énergies renouvelables les plus abondantes dans des régions du monde qui ne disposent pas toujours des technologies, des financements ou de l’expertise pour l’exploiter à son maximum.
 
7 – DES TRANSPORTS SANS POLLUTION
 
Coalition pour les transports décarbonnés
Les transports représentent environ 15% des émissions anthropiques mondiales de CO2. Face à l’urgence de s’engager pour une transformation profonde de la mobilité, huit pays dont le Portugal, les Pays-Bas, le Costa Rica et la France, avec l’appui des acteurs de la plateforme PPMC (Paris Process on Mobility and Climate), créent une alliance pour travailler ensemble à des feuilles de route de décarbonation des transports et pour accroitre les investissements dans les transports propres. Des entreprises de premier plan dans le domaine de la mobilité, comme Michelin ou Alstom, adhèrent à cette alliance, de même que des villes ou régions du monde (Etat du Colorado, ville de Paris, etc.)
Pour Henri Poupart-Lafarge, Président d’Akstom, représentant du Conseil de l’Hydrogène, « l’Hydrogène doit jouer un rôle prépondérant dans l’économie décarbonée. En effet, l’hydrogène peut faire économiser 6 méga tonnes de CO² d’ici 2050 » et d’annoncer la livraison des premiers trains à l’hydrogène dont 14 pour l’Allemagne avec une autonomie de 1000 km. Pour lui, l’ensemble de l’hydrogène utilisé dans les transports doit être décarboné d’ici 2030.
 
Engagement de 34 pays pour la réduction des émissions du transport maritime
La déclaration « Tony de Brum » crée un nouveau partenariat de 34 pays autour de l’Office Maritime International pour plafonner les émissions de CO2 liées aux transports maritimes.
Celles-ci représentent aujourd’hui 3% des émissions mondiales de CO2 mais pourraient augmenter, en l’absence d’actions ciblées, de 250% d’ici 2050.
Il s’agit également d’une coalition de plaidoyer pour intégrer le calcul des émissions de transport maritime dans les contributions nationales de l’Accord de Paris.
 
Partenariat de 8 régions de l’ouest Américain en faveur des véhicules électriques
Le partenariat pour le plan régional de développement des véhicules électriques dans l’Ouest Américain rassemble huit États fédérés : Arizona, Colorado, Idaho, Montana, Nevada, Nouveau Mexique, Utah et Wyoming.
Il a pour but le partage de bonnes pratiques et le développement d’un réseau commun de stations de recharge permettant les déplacements en véhicules électriques d’un Etat à un autre.
 
8 – VERS UN PRIX DU CARBONE COMPATIBLE AVEC L’ACCORD DE PARIS
 
Engagements de plusieurs pays pour un prix du carbone européen plus significatif
Les Ministres de l’environnement et du climat de France, Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Pays-Bas saluent le récent accord au niveau du Conseil sur la réforme du marché d’échange de permis d’émission européen, qui devrait entraîner un relèvement du prix du carbone, mais jugent néanmoins que des réformes supplémentaires seraient nécessaires au niveau européen pour inciter les investisseurs et les entreprises à développer des modèles économiques compatibles avec un scenario de limitation à 2 degrés du réchauffement climatique. En conséquence, ils s’engagent à examiner la mise en place d’un prix du carbone significatif, voire, pour certains, à le mettre en place, dans les secteurs pertinents.
 
Carbon pricing for the Americas
Le Mexique lance un marché de quotas d’émissions carbone qui a pour ambition d’être connecté avec les différents marchés carbone existants en Amérique du Nord (Californie, Québec, Ontario).
Le lancement de ce marché s’inscrit dans une dynamique de renforcement des instruments de tarification du carbone et d’articulation des marchés carbone régionaux.
 
Annonce par la Chine de la consolidation de son marché carbone
Xie Zhenhua, Représentant spécial des affaires climatiques à la Commission Nationale de Développement et de Réforme de la Chine, annonce que son pays va débloquer 40 000 milliards de dollars avec 1 milliard de nouveaux emplois pour soutenir le changement climatique et les énergies renouvelables. La Chine va lancer un marché du carbone en impliquant les banques et compagnies d’assurances.
 
Appel des entreprises à la fixation d’un prix du carbone
 
Menée par la Carbon pricing leadership coalition, une coalition de plus de 40 entreprises appellent à un prix du carbone aligné avec les objectifs de l’Accord de Paris, conformément aux recommandations de la commission Stern-Stiglitz.
L’ensemble de ces annonces nourriront une dynamique utile pour accompagner la réforme en cours du marché carbone européen.
 

Ancrer les enjeux climatiques au cœur de la finance et des décisions de ses acteurs

 
9 – ACTIONS DES BANQUES CENTRALES ET ENTREPRISES
Engagement de plus de 200 entreprises pour suivre les recommandations du réseau Task Force on Climate Disclosure (TFCD)
 
Lancement du réseau finance verte des banques centrales et autorités des marchés financiers
Ce nouveau réseau fédère autour de la Banque de France, de l’ACPR et de la Banque d’Angleterre, les banques centrales du Mexique, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de Singapour et de la Chine. L’initiative doit permettre d’accélérer la prise en compte des enjeux climatiques dans la supervision financière et dans le refinancement des marchés secondaires (banques commerciales) pour promouvoir un développement ordonné de la finance verte. Les travaux débuteront dès 2018, une conférence internationale se tiendra à Amsterdam en avril 2018.
Parallèlement,Le Maroc, la Banque Mondiale et l’AFD, signent un accord de financement d’1 million d’euro : l’AFD s’engage, aux côtés de la Banque Mondiale et du Royaume du Maroc, en faveur de l’adaptation des Agricultures Africaines aux changements climatiques.
Le gouvernement du Maroc a lancé l’Initiative pour l’Adaptation des Agricultures Africaines aux Changements Climatiques – Initiative Triple A. Aujourd’hui, la Banque Mondiale, par le pilotage d’une assistance technique globale, financée à hauteur d’1 million d’euros par l’Agence Française de Développement, se positionnent comme partenaires de premier ordre du Royaume du Maroc dans le cadre de l’Initiative Triple A. Objectifs :
1) plaider pour la croissance du financement public et privé pour l’Adaptation, l’Agriculture et l’Afrique et pour un accès facilité des projets africains aux fonds climat ;
2) promouvoir des solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique en mettant en avant des projets et bonnes pratiques africaines dans des domaines tels que la maîtrise de l’eau agricole ou encore la gestion des risques climatiques ;
3) positionner l’agriculture au centre des négociations-climat en mettant en exergue une augmentation durable de la productivité et des revenus agricoles, l’adaptation et le développement de la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques en positionnant l’agriculture comme partie de la solution aux changements climatiques ;
 4) œuvrer à un renforcement des capacités africaines en matière de définition et/ou mise en œuvre de politiques agricoles, de montage et de gestion de projets agricoles durables et résilients face au climat.
Alors que le continent africain n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre, l’Afrique est particulièrement touchée par le changement climatique. S’agissant du secteur agricole, les prévisions estiment qu’à l’horizon 2025, deux tiers des terres arables africaines seront dégradées en raison de la désertification et qu’en 2050, la baisse des rendements agricoles pourrait atteindre 20 %. Malgré l’importance de l’agriculture pour l’économie africaine et la vulnérabilité des systèmes agricoles aux changements climatiques, l’Afrique n’a attiré à ce jour que 5 % de l’ensemble des financements liés au climat, avec seulement 4% alloués à l’agriculture. Dans ce contexte, le défi à relever pour le continent africain est double : adapter son agriculture tout en augmentant sa production agricole.
 
10 – MOBILISATION INTERNATIONALE DES BANQUES DE DÉVELOPPEMENT
 
Déclaration commune des membres du Club IDFC et des banques multilatérales de développement
Un accord est signé dans le cadre du One Planet Summit entre 23 banques de développement nationales et régionales, issues du réseau IDFC (Chine, Allemagne, Brésil, Suède, Canada, France, etc.) – et les banques multilatérales de développement pour augmenter les financements dédiés à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Ces montants s’élèveront à plus de 200 milliards de dollars de prêts destinés aux pays émergents et en développement.
Pour Kristalina Georgieva, Directrice générale de la Banque mondiale, « Pour augmenter les flux des financements privés, il faut, d’une part, passer d’une politique à une action de la finance, c’est-à-dire que les contributions financières se transforment en réalité. D’autre part, il faut baisser les financements aux énergies fossile ; il faut ensuite créer une tarification précise du carbone avec de nouvelles normes, tout en créant des possibilités commerciales pour permettre des passerelles entre petits projets et grands financements. Pour cela, il faut mettre au point une standardisation des prix : mise en place d’infrastructures corrects (routes) et donner une place plus importante aux femmes. »
 
11 – ENGAGEMENT DES FONDS SOUVERAINS
 
One Planet Sovereign Wealth Funds
Les fonds souverains détiennent des actifs dont l’encours pourrait atteindre plus de 15 000 milliards de dollars d’ici 2020. À l’initiative du Président de la République française, la Norvège, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït et la Nouvelle- Zélande lancent une coalition inédite de grands fonds souverains pour flécher des financements vers l’action climatique. Ce groupe sera rejoint par d’autres fonds souverains dans les semaines qui viennent. L’initiative sera pilotée par la France et la Norvège.
 
12 – MOBILISATION DES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS
 
Coalition 100+
Lancée à l’occasion du One Planet Summit, la coalition « Climate Action 100+ » rassemble 225 grands investisseurs institutionnels représentant plus de 26 300 Mds de dollars d’actifs sous gestion pour coordonner leurs actions vis-à-vis des 100 entreprises cotées les plus émettrices de gaz à effet de serre. Cet effort collectif permettra d’inciter ces entreprises à mettre en œuvre les recommandations de TCFD et de présenter une stratégie de réduction de leurs émissions conformes aux objectifs fixés par l’Accord de Paris.
 
Energy breakthrough Coalition : investir dans les technologies de rupture
Créée lors de la COP21, l’Energy breakthrough coalition qui regroupait initialement 10 investisseurs en capital pour investir 200M de dollars dans les technologies de rupture, monte en puissance à l’occasion du One Planet Summit, pour passer à 1 milliard de dollars à investir en capital risque. Grâce à l’effet de levier, ce sont plus de 30 milliards de dollars qui seront investis par 28 investisseurs en capital d’ici 2021, dans les technologies pour la planète (énergies renouvelables, stockage d’énergie, efficacité énergétique, etc.)
 
Coalition des philanthropes et fondations pour les financements climat et adaptation
A l’occasion du One Planet Summit, une quinzaine de philanthropes lancent une task-force de mobilisation de la philanthropie pour contribuer à la mettre en œuvre l’Accord de Paris en partenariat avec les banques de développement et les investisseurs privés. Elle vise la mobilisation de plus de moyens et l’innovation avec de nouveaux mécanismes financiers.
 

Les grands engagements français

 

Amplifier le financement de l’adaptation au changement climatique et la résilience

 
Quel cadre public pour poursuivrez l’évolution de l’économie vers la transition bas carbone et l’adaptation au changement climatique ?
Les gouvernements doivent jouer le rôle de garant des objectifs de l’Accord de Paris. Si la mobilisation de tous est nécessaire pour atteindre nos objectifs, les polmitiques publiques dopivent accompagner et envoyer des signaux forts pour que l’ensemble des acteurs puissent transformer leurs modes de production et consommation vers des solutions bas carbone. A la lumière des impacts déjà ressentis su dérèglement climatique, il est indispensable de renforcer la résilience et l’adaptation pour protéger encore davantage les citoyens des événements climatiques extrêmes. Des transformations profondes sont déjà à l’œuvre dans de nombreux secteurs.
La France marque sa solidarité envers les pays les plus vulnérables et ceux qui s’engagent vers la neutralité carbone :  1,5 MD€/an en 2020. C’est le nouvel objectif français en matière de financements pour l’adaptation au dérèglement climatique dans les pays en développement.
 
1 – Faire face aux événements extrêmes dans les Etats insulaires
 
• Un engagement à la reconstruction exemplaire des Antilles françaises après le passage des ouragans José et Irma.
• Une initiative climat/biodiversité pour le Pacifique, portée par l’AFD et mobilisant également la Commission européenne et d’autres bailleurs, afin de financer l’adaptation au changement climatique dans les petits pays insulaires de cette région.
 
2 – Protéger les terres et les ressources en eau face aux effets du déréglement climatique
 
• Un investissement de 30 M€ au fonds Land Degradation Neutrality pour lutter contre la dégradation des terres, grâce à un modèle financier innovant associant le secteur privé.
• Un soutien à l’incubateur eau et climat, porté par les partenaires de quatre alliances sur l’eau pour initier 100 projets pour l’Afrique au cours des 5 prochaines années.
• Une mobilisation de 650 M$ pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique : la Commission européenne, s’engage à mobiliser 270M€ destiné à accélérer le transfert des résultats de la recherche agronomique pour le développement. La France accompagnera cet engagement en apportant une contribution financière aux côtés des autres Etats membres et engagera les compétences et l’expertise de sa communauté scientifique.
La fondation Bill & Melinda Gates accompagne cet engagement par l’annonce de la mobilisation d’un fonds d’au moins 300 M$ poursuivant les mêmes objectifs.
 
3 – Mobiliser la recherche et la jeunesse en faveur du climat
 
• Présentation des lauréats de l’initiative « Make Our Planet Great Again » : parmi les près de 2000 chercheurs ayant répondu à l’appel lancé par le Président en juin dernier, 18 premiers lauréats, de très haut niveau, ont été sélectionnés par un jury international. IIs aideront à mieux comprendre l’impact du changement climatique sur les ouragans et sur la pollution ou encore à améliorer les modèles climatiques existants.
 
• Création d’un Observatoire spatial du climat, à l’initiative du Centre national d’études spatiales (CNES), lieu de mise à disposition de toutes les données utiles à la surveillance de l’état de santé de notre planète.
 
• Soutien au projet Polar Pod, porté par le Dr Jean-Louis Etienne : la France soutient la construction d’une plateforme océanographique habitée destinée à l’étude du courant circumpolaire antarctique, l’un des deux moteurs de la circulation océanique mondiale, ce qui en fait un élément essentiel de l’équilibre du climat de la Terre. 1 M€ par an : C’est le montant de la contribution supplémentaire de la France au budget de fonctionnement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), jusqu’en 2022. Cela représente, selon les années, jusqu’à 15 % du budget.
 

Accélérer la transition vers une économie décarbonée

 
4 – Objectif zéro émission
• Engagement de la France à atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle participe par ailleurs à la Coalition des pays, villes et acteurs privés s’engageant vers la neutralité carbone.
• Participation de la France à l’initiative « Paris Collaborative on Green Budgeting » de l’OCDE afin de contribuer à l’élaboration de méthodologies pour élaborer des « budgets verts » et des indicateurs de performance.
• Création de deux nouvelles facilités par l’Agence Française de Développement (AFD) pour aider des pays partenaires à mettre en place une trajectoire de développement résiliente et bas carbone à l’horizon 2050, ainsi qu’à établir des plans de financement pour mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. Les premiers pays à en bénéficier seront le Niger, les Comores et la Tunisie.
 
5 – Sortir des énergies du passé et accélérer le développement des énergies renouvelables
 
• Annonce du doublement du volume des appels d’offres solaires, en le portant à 2,45 GW par an, afin d’accélérer le développement du photovoltaïque et d’atteindre les objectifs ambitieux de la programmation pluriannuelle de l’énergie.
• Participation à la Coalition d’entreprises, d’organisations et de gouvernements pour la sortie du charbon (Powering past coal). La France s’est par ailleurs engagée à arrêter la production d’électricité à partir de charbon d’ici la fin du quinquennat.
• Vote de la loi « hydrocarbures » avant la fin de l’année, qui interdit tout nouveau permis d’exploration et de recherche d’hydrocarbure et planifie la fin de la production d’ici 2040.
• Augmentation du recours aux garanties publiques afin de développer les énergies renouvelables dans les pays en développement.
 
6 – Des transports sans pollution
 
• Engagement dans l’Alliance pour la décarbonisation des transports, qui fédère les pays, les collectivités et les entreprises visant une transformation profonde et multiforme de la mobilité.
• Adoption, dans le plan climat, de l’objectif de mettre fin d’ici 2040 à la vente de voitures contribuant à l’effet de serre.
• Mobilisation du grand plan d’investissement pour accélérer le déploiement des véhicules électriques et préparer la prochaine étape de l’hydrogène.
• Soutien à un objectif ambitieux de baisse des émissions jusqu’à – 40% en 2030 par rapport à 2020, dans la négociation européenne sur la révision des standards d’émissions pour les véhicules neufs après 2020.
 
7 – Vers un prix du carbone compatible avec l’Accord de Paris
 
• Adoption d’une trajectoire ambitieuse d’augmentation du prix du carbone applicable à la consommation d’énergie fossile : 44€/tonne en 2018, 65€/tonne en 2020.
• Engagement, aux côtés de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède, à étudier l’augmentation du prix du carbone européen dans certains secteurs.
 

Ancrer les enjeux climatiques au cœur de la finance et des décisions de ses acteurs

 
En plaçant cet enjeu au cœur du sommet, la France veut mettre la finance au service de la décarbonation de l’économie et de sa résilience aux impacts du changement climatique.
 
8 – Coalition d’entreprises et autorités de marché en faveur d’une meilleure prise en compte des risques climatiques
 
• Participation à une nouvelle coalition de pays et entreprises engagés sur la transparence et le reporting climat. La France a été le premier pays à exiger la transparence des acteurs financiers sur les risques associés au changement climatique (article 173 de la loi de transition énergétique).
 
9 – Banques publiques de développement s’engagent à aligner leurs financements avec l’Accord de Paris
• Signature par l’Agence Française de Développement d’une déclaration conjointe des banques nationales, régionales et multilatérales de développement pour acter leur soutien plein et entier à la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
 
10 – Mobilisation des investisseurs pour le climat
 
• Signature d’une charte par toutes les institutions financières publiques françaises (Caisse des Dépôts, Bpifrance, Agence française de développement, Fonds de réserve pour les retraites et l’Etablissement de retraite additionnelle de la Fonction publique), mais aussi l’État actionnaire, qui s’engagent à assurer la cohérence de leurs activités avec les objectifs de l’Accord de Paris.
 
• Promotion des produits d’épargne verte et responsable auprès des épargnants français : une offre d’investissement dans un produit d’épargne labellisé attestant d’une démarche d’investissement réellement exigeante sera proposée pour toute nouvelle souscription d’un contrat d’assurance-vie en unités de compte ; par ailleurs, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) sera réformé pour assurer une plus grande transparence sur les projets financés et faciliter son appropriation par les citoyens titulaires des livrets.
 
• Mise en place d’un conseil d’évaluation des obligations vertes françaises afin de contrôler le reporting sur les impacts environnementaux des dépenses éligibles. La France est aussi le premier émetteur souverain à adhérer à l’initiative Green Bonds Principles, destinée à définir un standard international en matière d’émissions d’obligations vertes.
 
• Participation au lancement du réseau finance verte des banques centrales et superviseurs, à l’initiative de la Banque de France afin d’approfondir la coopération en matière de gestion de l’impact des risques climatiques et de promouvoir un développement ordonné de la finance verte.
 
(
 
1)    Prochains rendez-vous programmés d’ici 2020 :
– e Global Action Summit de San Francisco en septembre 2018,
– la COP24 en Pologne en décembre 2018,
– le sommet climatique des Nations unies à New-York en septembre 2019,
– la COP25 au Brésil en décembre 2019,
– la COP26 au Canada ou en Italie en décembre 2020.
 
Photos ©UP’ Magazine
 

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