Quatre jeunes sur dix dans le monde hésitent à avoir des enfants en raison de la crise climatique et craignent que les gouvernements n’en fassent pas assez pour prévenir la catastrophe climatique, selon un sondage réalisé dans dix pays. Près de six jeunes sur dix, âgés de 16 à 25 ans, sont très ou extrêmement inquiets du changement climatique, selon la plus grande étude scientifique jamais réalisée sur l’anxiété climatique et les jeunes, publiée ce 14 septembre. Un nombre similaire a déclaré que les gouvernements ne les protégeaient pas, ni la planète, ni les générations futures, et se sentaient trahis par l’ancienne génération et les dirigeants politiques.
Ils sont 75 % à penser que l’ « avenir est effrayant » et 56 % à considérer que « l’humanité est condamnée ». Un jeune sur deux est persuadé qu’il aura moins d’opportunités que ses parents. 50 % des jeunes déclarent ressentir de la détresse ou de l’anxiété à propos du climat ; et ce n’est pas seulement un état d’âme : leur éco-anxiété est telle qu’elle affecte leur vie quotidienne et leur fonctionnement.
Cette enquête mondiale qui se présente comme « l’enquête la plus vaste et la plus internationale sur l’éco-anxiété des jeunes à ce jour », ainsi que la première à faire le lien entre la perception de l’action des gouvernements et cette détresse psychologique, a été réalisée auprès d’environ 10 000 jeunes et portait sur l’Australie, le Brésil, la Finlande, la France, l’Inde, le Nigeria, les Philippines, le Portugal, le Royaume-Uni et les États-Unis. Intitulée Young People’s Voices on Climate Anxiety, Government Betrayal and Moral Injury : A Global Phenomenon, l’étude a été publiée en pré-publication [en cours d’examen par les pairs], par la revue scientifique Lancet Planetary Health. L’enquête a été menée et analysée par sept institutions universitaires au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis.
Le sondage s’ajoute à des enquêtes précédentes, qui ont également révélé des niveaux élevés d’anxiété face à la crise climatique dans le monde entier, y compris des craintes concernant le fait d’avoir des enfants.
Caroline Hickman, de l’Université de Bath, de la Climate Psychology Alliance et co-auteur principal de l’étude, a déclaré : « Cette étude dresse un tableau horrible de l’anxiété climatique généralisée chez nos enfants et nos jeunes. Elle suggère pour la première fois que des niveaux élevés de détresse psychologique chez les jeunes sont liés à l’inaction du gouvernement. L’anxiété de nos enfants est une réaction tout à fait rationnelle compte tenu des réponses inadéquates au changement climatique qu’ils voient de la part des gouvernements. Qu’est-ce que les gouvernements ont besoin d’entendre de plus pour agir ? »
En effet, 65 % des répondants considèrent que les gouvernements « laissent tomber les jeunes », 64 % qu’ils « mentent concernant l’impact de leurs actions » dans le domaine climatique, 60 % qu’ils « ignorent leur détresse ».
François Hollande, qui était président lorsque l’accord de Paris a été forgé en 2015, a exhorté les gouvernements réunis en novembre à Glasgow pour le sommet climatique de l’ONU Cop26 à en prendre note. « Six ans après l’Accord de Paris, nous devons ouvrir les yeux sur la violence du changement climatique, sur son impact sur notre planète, mais aussi sur la santé mentale de notre jeunesse, comme le montre cette étude alarmante. Nous devons agir de toute urgence et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour donner un avenir aux jeunes générations », a-t-il déclaré.
Au début du mois de septembre, l’Unicef a constaté que les enfants et les jeunes du monde entier subissaient le plus gros de la crise climatique, avec un milliard d’enfants exposés à un « risque extrême » lié aux conséquences de la dégradation planétaire du climat. L’étude publiée aujourd’hui alerte de surcroît sur la dégradation de la santé mentale des jeunes générations : « Nous soutenons que l’échec des gouvernements à réduire, prévenir ou atténuer le changement climatique contribue à une détresse psychologique, à un préjudice moral et à de l’injustice », écrivent les rapporteurs de l’étude, qui considèrent que ce sentiment peut être qualifié de « cruel, inhumain, dégradant ». Pour les auteurs, ce serait même « une sorte de torture. » Ces résultats pourraient, selon eux, légitimer les actions en justice climatique menées par la jeunesse à travers le monde.
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Difficile de ne pas être angoissé avec le battage/ matraquage médiatique sur le changement climatique. Le soucie est que seul les « gosses de riches » peuvent choisir leur contraception, alors que les autres procréent à tout va. Résultat pénurie de main d’œuvre et import massif de migrants venant des pays débordants de gosses. Cela va accélérer les mutations des civilisations, et remanier les équilibres mondiaux. Politique de gribouille…Mais pourquoi pas ?