Nous sommes le 18 mars, journée mondiale du recyclage. Depuis plusieurs années maintenant, la révolution du recyclage s’est amorcée. La mutation se fait dans toutes les filières, à commencer par celle du plastique. Seulement, si les mesures gouvernementales incitent au changement, quelle est la marge de manœuvre des industriels qui doivent se réinventer ? Le plastique est décrié, alors qu’il sait se réinventer. C’est le cas du PET, matière intégralement recyclable utilisée pour la production de bouteilles plastiques, dont l’empreinte carbone est réduite de près de 80% sous sa forme recyclée, dîtes rPET.
La « journée du recyclage » a été instituée en 1994 aux États-Unis et son objectif principal était alors de promouvoir la consommation de produits fabriqués à partir de matériaux recyclés. Elle est devenue journée « mondiale » en 2018, plus précisément le 18 mars. C’est une initiative du BIR (Bureau of International Recycling) qui a rapidement été relayée dans le monde entier afin de présenter les enjeux liés au recyclage.
La réflexion actuelle sur le recyclage porte sur un enjeu écologique majeur car la production de nouveaux matériaux, comparativement à la réutilisation de matériaux existants, constitue une économie essentielle sur le plan énergétique et sur celui des rejets.
La loi AGEC, adoptée en 2020 et dont les mesures se mettent en place au fil de l’eau, apportent des opportunités concrètes aux initiatives liées au recyclage : récompense à l’usage de matière et à la production de produits recyclés, incitation à la valorisation des déchets dans une logique d’économie circulaire, suppression du suremballage des fruits et légumes… La mutation se fait dans toutes les filières, à commencer par celle du plastique.
Or les industriels se trouvent face à une difficulté d’approvisionnement de cette matière première. Le plastique est décrié, alors qu’il sait se réinventer. C’est le cas du PET, matière intégralement recyclable utilisée pour la production de bouteilles plastiques, dont l’empreinte carbone est réduite de près de 80% sous sa forme recyclée, dîtes rPET (1).
Pour répondre aux nouvelles restrictions liées à la volonté des pouvoirs publics de mettre fin au plastique jetable en 2040, les industriels se tournent vers des alternatives dont l’approche vertueuse laisse à désirer. C’est le cas, par exemple, des briques multicouches. Bien connues pour la mise en bouteille des jus de fruits, elles remplacent peu à peu les traditionnelles bouteilles d’eau en PET 100% recyclable. Un contenant à double matière, d’abord en carton, mais aussi en plastique. Un comble quand on sait que le plastique utilisé pour ces briques est, à l’heure actuelle, non recyclable, et qu’il est difficilement séparable du carton. Il l’entraîne donc dans son processus polluant. L’alternative devient moins vertueuse que le contenant initial, un comble vous dit-on.
Alors comment permettre aux industriels d’accéder au rPET qui leur permettrait de produire un contenant réellement vertueux ? En créant des ponts entre eux et cette matière première.
Cela passe par le développement de toujours plus de points d’apport volontaire, où chaque citoyen peut rapporter ses déchets plastiques usagés et lui offrir une seconde vie. C’est indispensable quand on sait que 26% des déchets plastiques sont des emballages ménagers, et que 17 milliards de bouteilles plastiques sont consommées en France chaque année, ce qui fait de nous le 5ème plus gros consommateur au monde.
Le modèle plastique doit se réinventer sur la base du rPET, un matériau porteur et qui répond aux enjeux environnementaux. Avec 460 000 tonnes de bouteilles plastiques produites en France, le besoin est vital pour cette industrie de développer cette filière, et ainsi s’offrir une alternative durable. Et face à l’effort national demandé à cause des hausses successives du coût de l’énergie, le recyclage est un des meilleurs moyens de diminuer la consommation de pétrole des industriels de la boisson, et donc une réduction des coûts.
Pour des contenants sains, la solution existe. Encore faut-il lui donner les moyens de réussir.
Benoit Paget, co-fondateur de Green Big
Green Big est une startup créée en septembre 2017, par Benoit Paget (CEO), Fabien Rimé (Dir Ind.) et Baptiste Danezan, (CDO). Le but est de développer des moyens innovants qui répondent aux enjeux de l’économie circulaire. Propriétaire de 3 brevets européens pour sa machine B:bot, GreenBig a donc développé une solution révolutionnaire en construisant un modèle économique écologiquement et économiquement vertueux, autofinancé et où « la bouteille plastique s’autofinance ».
(1) rPET est une matière recyclée concourant à limiter les émissions de gaz à effet de serre et contribuant aux économies d’énergie. Ses « scores écologiques » plaident en sa faveur. Le recyclage du PET permet en effet d’économiser jusqu’à 60% d’énergie et 1 tonne de PET recyclé permet d’économiser 1 à 1,2 tonne de pétrole. Cette matière abondante, provenant surtout de l’industrie alimentaire (sodas, bouteilles d’eau) longtemps enfouie sans autre valorisation, est désormais lavée, broyée puis réutilisée à l’état de granulés pour la production d’objets divers en rPET.