Chaque année, 2,5 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans. En France, jusqu’à 250 tonnes glissent discrètement par nos cours d’eau, hors d’atteinte des regards — mais jamais de l’environnement. Face à cette pollution diffuse, l’heure n’est plus au constat mais à l’action. Plastic Vortex, société à mission, a initié une stratégie mesurable et déployable : 31 barrages déjà installés, couvrant 90 % du territoire et récupérant plus de 175 tonnes de déchets plastiques par an. Un objectif assumé : stopper la pollution à la source pour préserver durablement nos milieux naturels.
Une marée de plastique incontrôlée
Chaque année, 2,5 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans. Et si rien ne change, ce chiffre explosera à 7,5 millions de tonnes d’ici 2040. Un cap symbolique pourrait être franchi en 2050 : plus de plastiques que de poissons dans nos mers.
Le plastique a une durée de vie courte dans nos mains, mais infinie dans l’environnement. Près de 50 % des plastiques produits sont jetables : sacs, bouteilles, emballages… Ils alimentent un flot continu de 310 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, en croissance de +3 % par an depuis 2010.
37 % de ces déchets sont mal gérés, finissant dans les sols, les eaux ou brûlés à ciel ouvert. Ils rejoignent nos fleuves par les réseaux pluviaux et ruissellements, se fragmentent en microplastiques…
Les cours d’eau : des autoroutes plastiques vers l’océan
Les fleuves sont les maillons silencieux mais puissants de cette chaîne. Ils drainent vers l’océan les déchets produits en amont, charriant mégots, emballages, bouteilles, fragments de plastiques…
Là encore, les chiffres parlent : 80 % des macro et microplastiques océaniques proviennent des terres, transitant par les rivières. Le constat est limpide : agir à la source, c’est là que tout se joue.
« Tout ce qu’on jette en dehors des poubelles, dans les rues, les trottoirs, les routes, ça passe par les avaloirs d’eaux pluviales et finit directement dans la rivière. Très peu de personnes le savent finalement et puis, malheureusement, il y a ceux qui s’en fichent », explique Thierry Auga-Bascou, Inspecteur environnement à l’Office français de la biodiversité.

Le plastique : un danger invisible, aux effets visibles
Où disparaît vraiment le plastique ? Les apparences sont trompeuses : seulement 1 % des plastiques déversés dans les océans restent visibles en surface. (source : Sea Education Association). Le reste suit un cycle silencieux, mais redoutable : il sédimente dans les fonds marins ; il se désagrège en microplastiques et nanoplastiques, invisibles à l’œil nu ; il est ingéré par la faune aquatique :
poissons, oiseaux, mammifères marins…
Un chiffre alarmant illustre cette infiltration : dans certaines zones de Méditerranée, on recense 1 microplastique pour 2 planctons. Ce qui en fait la mer la plus polluée d’Europe.
Impact sur la faune
L’enchevêtrement : chaque année, plus de 270 espèces animales (mammifères, oiseaux, tortues…) sont piégées dans les débris plastiques.
L’ingestion : 240 espèces marines ont été identifiées comme ayant ingéré du plastique, provoquant : occlusions digestives, brûlures internes et affaiblissement du système immunitaire.
Impact sur l’humain
Les microplastiques sont partout : dans l’eau, l’air, les produits de la mer. Les effets à long terme sur la santé humaine font encore l’objet d’études. Comme le rappelle Thierry Auga-Bascou,
« Tous ces plastiques, avec le temps, le soleil et les chocs, restent sur nos plages ou partent à la mer. Ils sont avalés par les poissons et les tortues et ils en meurent, l’estomac gonflé de plastiques. Mais tous ces déchets nous touchent aussi, beaucoup contiennent des perturbateurs endocriniens et quand on les ingère soit en mangeant du poisson soit en les respirant cela a des conséquences explosives sur la santé : déformations, stérilités, cancers… L’humain fait partie de l’environnement. Si on le perturbe, à un moment donné, ça nous retombe dessus.«
Le coût de l’inaction : un pari risqué
Les projections sont sans appel : ne rien faire coûtera bien plus cher que d’agir.
L’analyse économique menée par Deloitte souligne qu’investir dans des solutions curatives, telles que celles proposées par Plastic Vortex, s’avère plus rentable que de subir les externalités négatives de cette pollution.
Transformer nos rivières en remparts contre la marée plastique
Et si la solution pour freiner la pollution plastique ne se trouvait pas en mer, mais bien là où tout commence : dans nos rivières ?
Depuis 2017, Plastic Vortex, société française à mission, s’est donné pour objectif de capter les déchets plastiques à la source, avant qu’ils n’atteignent l’océan. Chaque année, jusqu’à 500 tonnes
de plastiques transitent par les fleuves français. Notre mission est simple : stopper ce flux là où il démarre avec une approche qui allie efficacité technologique et accompagnement sur-mesure.
Comment ça marche ? Le Vortex repose sur un principe simple et éprouvé : canaliser le flux des déchets flottants grâce à la dynamique naturelle du cours d’eau.
Trois étapes :
1. Une structure flottante en « V » inversé, installée en oblique par rapport au courant, guide les déchets vers un point unique.
2. Sous la surface, des jupes immergées descendent jusqu’à 40 cm de profondeur, captant également les microplastiques et petits débris.
3. Un convoyeur automatisé transfère ensuite les déchets collectés vers une benne en berge, prête à être vidée, triée et valorisée.
L’efficacité est immédiate : jusqu’à 90% des macro-déchets interceptés dès 1 mm de diamètre, qu’il s’agisse de bouteilles, sacs plastiques, mégots ou pneus.
Chaque barrage est conçu pour être discret, efficace et facilement maintenable, garantissant un coût au kilogramme de plastique collecté parmi les plus compétitifs du marché.

Focus sur Toulouse métropole, premier site pilote
Toulouse, pionnière d’une dépollution mesurable. Depuis mars 2025, Toulouse Métropole a fait le choix de l’action concrète en devenant la première collectivité française à expérimenter le dispositif Plastic Vortex sur la Garonne. Installé sous le pont de Blagnac, ce barrage flottant intelligent capte les macro-déchets avant qu’ils ne rejoignent l’océan. Mis en service en septembre 2025, les déchets plastiques de la Garonne sont interceptés et valorisés avant qu’ils n’atteignent les océans.
Ce barrage filtrant unique en Europe, conçu et fabriqué en France, permettra à la ville de Toulouse de collecter l’équivalent de 425 000 bouteilles plastiques/an.
Mais Toulouse Métropole ne se contente pas de collecter : avec le soutien d’Inddigo, chaque déchet est analysé, trié et redirigé vers les filières de recyclage.
Le projet s’accompagne d’une démarche pédagogique, sensibilisant les habitants aux enjeux de pollution plastique et à l’urgence d’agir.
La France n’échappe pas à la crise mondiale du plastique.
- 3 000 cours d’eau principaux et des dizaines de milliers d’affluents, elle figure parmi les pays européens les plus exposés.
- 5 des 9 fleuves les plus pollués d’Europe sont français. Parmi eux : la Seine, le Rhône, la Loire, la Garonne et la Dordogne.
- Ces fleuves drainent chaque année entre 250 et 500 tonnes de déchets plastiques, directement vers l’océan Atlantique ou la Méditerranée.
Plastic Vortex projette une stratégie nationale ambitieuse et concrète sur les prochaines années : « Nous visons l’installation de 31 barrages sur des sites stratégiques en France. Nous couvrirons 90 % du territoire et capterons plus de 70% des déchets flottants qui se déversent dans nos mers etocéans, soit plus de 175 tonnes de plastiques chaque année. Cela représente l’équivalent de 9millions de bouteilles plastiques collectées chaque année.«
Des déchets valorisés localement : un cercle vertueux
Chaque déchet collecté par les barrages Plastic Vortex suit un parcours précis, pensé pour maximiser son utilité tout en réduisant son impact environnemental.
- Tri & Caractérisation : dès la collecte, les déchets sont triés par typologie (plastique, métal, bois, etc.) avec l’appui d’Inddigo. Cette étape permet de mieux comprendre l’origine de la pollution et d’adapter les actions de prévention.
- Filières locales de valorisation : Les plastiques sont orientés vers des acteurs régionaux pour :
• Le recyclage : transformation en nouveaux produits.
• Le réemploi : intégration dans des projets locaux (mobilier urbain, matériaux de construction…).
• La valorisation matière ou énergétique : récupération sous forme de matière ou d’énergie.
La meilleure recette : sortir de la tendance du consommer-jeter, privilégier le vrac, la consigne et la seconde main. Chaque installation devient aussi un levier éducatif : animation d’ateliers dans les écoles, campagnes citoyennes et collaboration avec les acteurs locaux pour ancrer durablement de nouvelles pratiques.
Plastic Vortex vient de recevoir le label Greentech Innovation, référence nationale en matière d’innovation environnementale. Ce sceau, décerné par le ministère de la Transition écologique, distingue des technologies à fort impact. Il a été remis lors de Viva Technology 2025.






