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La guerre numérique contre le gaspillage alimentaire ne se fera pas uniquement avec la foodtech

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La crise sanitaire que nous vivons depuis deux ans a sans aucun doute aidé à cristalliser un phénomène qui s’amplifie depuis des décennies : le gaspillage alimentaire. On connait les chiffres ; leur caractère alarmant ne manque pas de choquer et d’interpeller (1).

Avec la succession des confinements et maintenant l’inflation, les Français ont choisi leurs solutions et parmi elles, les applications anti-gaspillage alimentaire ont tiré leur épingle du jeu ces dernières années. Elles s’appuient essentiellement sur la technologie et la data et sont en mesure de répliquer leur solution à différentes échelles. Malgré des millions d’adhérents chaque année, les applis antigaspi ont encore besoin de convaincre. Leur technologie, qui se rapproche du miracle, ne suffirait-elle pas ?

Aux armes, consommateurs !

À l’ère actuelle, la transparence est de mise au sein de l’opinion publique. Cette exigence est le trait d’union entre consommation et technologie. On veut savoir d’où viennent les produits alimentaires, comment ils sont produits, comment sont traités les animaux exploités. On veut également utiliser les outils technologiques contemporains pour mieux produire et consommer.

Aujourd’hui, au bout de la chaîne d’approvisionnement ne se trouvent plus les supermarchés mais les applications antigaspi. Elles font office d’interface entre le commerçant et le consommateur. Cette transparence, elles peuvent la garantir en partenariat étroit avec la chaîne de valeur alimentaire. Elles apportent une solution qui vise à pallier la mauvaise gestion des stocks, qui représente 14% du problème en France (2).

Elles arrivent avec la promesse selon laquelle leur technologie est la réponse 2.0 au problème du gaspillage alimentaire. À chaque étape du processus, elles touchent chaque cible avec un outil ou une innovation. Chacune a sa méthode, mais le développement d’un tableau de bord à destination des commerçants, conçu pour être intuitif, est à saluer : il repose sur un logiciel d’optimalisation qui traite les données en temps réel. Cet outil technologique analyse simultanément l’assortiment et donne une vision claire des produits qui s’approchent de la date de péremption.

Et même s’ils ont dû être jetés, le calculateur de déchets intelligent montre aux supermarchés l’origine exacte des déchets alimentaires, tout en identifiant comment les éviter à l’avenir. Ces initiatives transforment ces produits habituellement perdus en nouveaux profits pour les supermarchés. De la prédiction du réassort à la gestion des stocks en passant par la mise en avant des produits à date courte auprès du consommateur, il semble n’y avoir qu’un pas et des avantages économiques pour toutes les parties.

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Vers une nouvelle coalition ?

Malgré l’adhésion de millions d’utilisateurs, il semble que les startups de la foodtech doivent encore convaincre. Avec toutes les solutions qui s’offrent aux industriels, le nombre de supermarchés ayant recours aux applications de vente de produits alimentaires périssables peut sembler insatisfaisant. Le constat est simple : en 2019, un supermarché sur deux n’était toujours pas collecté quotidiennement (3). 

Pour créer plus d’engagement, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire vise les secteurs de la distribution alimentaire et de la restauration collective. Ces derniers devront réduire le gaspillage alimentaire de 50 % par rapport au niveau de 2015 et cela d’ici 2025. La sanction pour ceux qui ne s’y plieraient pas est une amende pouvant aller jusqu’à 0,1% du chiffre d’affaires ; mais une amende peut-elle vraiment secouer l’industrie agroalimentaire ? 

Les actions menées par les startups spécialisées dans la vente à bas coûts de produits alimentaires proches de la date limite de consommation sont plus parlantes que les amendes infligées par l’État, et certaines comptabilisent plus de 20 millions de repas sauvés depuis leur création.

Finalement, il faut sans doute mettre l’accent sur le fait que tous les acteurs concourent à créer un écosystème durable et chacun peut mettre son pouvoir à contribution : l’État maîtrise la législation, les startups innovent, les industriels ont la main mise sur la production.  Le consommateur devient consom’acteur. Sans éducation de celui-ci et une sensibilisation constante à ce sujet, il est difficile de créer un écosystème total. Inévitablement, l’argent reste le nerf de la guerre : il faut en injecter dans les startups, il faut que les industriels voient précisément où se situe leur gain économique…

En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros. Cet argument a lui seul ne suffirait-il pas à faire vibrer les comités exécutifs ?

La technologie seule ne peut pas sauver le monde si elle ne rencontre pas ses clients dans un monde profondément capitaliste : d’abord, il faut la comprendre et ensuite l’adopter. Là où le consommateur veut de la transparence, le profit reste au centre de l’équation, et pour tout le monde : en tant qu’entreprise, comment ma technologie va-t-elle profiter à mes clients et aux consommateurs ? En tant qu’industriel, comment cette technologie va-t-elle profiter à mes comptes ? 

Ilana Devillers, Fondatrice et CEO de Food4All (F4A)

(1) : À l’échelle mondiale, le gaspillage alimentaire émet autant de gaz à effet de serre qu’un pays dont le niveau d’activité se situerait en 3ème position juste après celui de la Chine et des USA. Dans l’Union européenne, la Commission européenne a chiffré le gaspillage alimentaire à 89 millions de tonnes par an, soit 179 kg par habitant et par an. Chaque année en France, ce sont près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable qui sont gaspillées, soit l’équivalent de 150 kg/hab./an.
(2) : D’après le Ministère de la Transition Écologique.
(3) : Distribution/Retail : objectif zéro déchet, Étude Comerso, 2019.

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