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Militer pour des cantines scolaires responsables

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D’ici novembre 2019, toutes les villes de France devront proposer un repas végétarien une fois par semaine dans toutes les cantines scolaires, conformément à la loi Agriculture et Alimentation promulguée en novembre 2018, dans le but de réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable (1). Et d’ici 2022, les produits bio devront représenter au moins 20% des produits utilisés dans la restauration collective. Aujourd’hui déjà, de nombreuses villes réduisent la viande et intègrent des aliments bio dans les cantines scolaires. Une initiative a été mise en place pour une durée temporaire, du 1er au 5 juillet, dénommée « la semaine du bien-être au travail » par le département de Seine Saint-Denis (93) dans les villes de Bondy et Noisy-le-Sec, par le Syndicat intercommunal de production et de livraison alimentaire de repas collectifs de Seine-Saint-Denis (93).
 
La première édition de « la semaine du bien-être au travail » a débuté ce lundi 1er juillet, à l’initiative du Siplarc. Le Syndicat s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable exemplaire pour fournir des repas sains, savoureux et accessibles à tous dans les écoles. Jusqu’au 5 juillet, différents ateliers sont animés par un coach sportif dans les écoles de Bondy et de Noisy-le-sec, villes-tests de cette initiative.
 
Les communes de Bondy et Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis (93) ont pris la décision d’aller plus loin. Leur Syndicat intercommunal de production et de livraison alimentaire de repas collectifs, le Siplarc, s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable exemplaire. Dans ces deux villes où les difficultés sociales et économiques sont importantes, l’alimentation est un véritable enjeu. Les populations fragilisées sont plus sensibles aux mauvaises pratiques alimentaires et le repas servi à la cantine apporte des garanties quant à l’équilibre nutritionnel des enfants. Cela relève d’un impératif sanitaire et social.
« La restauration collective, qui fournit aujourd’hui 1/7 des repas pris en France, a un rôle majeur à jouer dans la réduction des inégalités, avec notamment une capacité à donner accès à une offre alimentaire de bonne qualité nutritionnelle » expliquait Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation en fonction en 2018.
« Il y a un levier fantastique pour créer les nouvelles filières, c’est la restauration collective qui peut permettre de changer d’échelle » afirmait à l’époque l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.

 

Le Siplarc prépare et livre environ 10 000 repas par jour. Il travaille depuis le début à développer des bonnes pratiques en y associant tous les acteurs (ses agents, les enfants et parents d’élèves, les producteurs, fournisseurs, prestataires, associations, élus locaux…). D’ailleurs, il s’inscrit avec les deux villes dans la démarche “Mon Restau Responsable” portée par la Fondation Nicolas Hulot.
 

Un projet fort et engagé autour de quatre axes

La qualité dans l’assiette : 
– Actuellement 30% de composants bio entrent dans les repas avec un objectif de 50 % en 2020.
– Un laboratoire d’innovation a été créé pour passer de 24 à 60 recettes végétariennes
– Proposition d’un double choix d’un plat végétarien et non végétarien chaque jour, à partir de la rentrée de septembre 2019.
 
L’environnement :
– Le remplacement du plastique par des barquettes écologiques 100% bio-compostables et des gourdes réutilisables va de faire de manière progressive.
– Lutte contre le gaspillage alimentaire gtâce à une convention avec les Restos du Cœur, et une sensibilisation des personnels de cantine…
– Choix de filières responsables (Bio, Bleu blanc cœur, MSC pêche durable, circuits courts…)
 
L’éducation à l’alimentation et aux valeurs citoyennes :
Faire des enfants des « consomm’acteurs » (testeurs de recettes, choix des produits, enquêtes de satisfaction), en créant des actions éducatives en lien avec l’alimentation (ateliers culinaires, concours menus équilibrés …)
 
L’amélioration des conditions de travail : 
– Instauration d’un dialogue social constructif
– Lancement de la 1ère édition de la Semaine du bien-être au travail du 1er au 5 juillet 2019
– Une charte de l’éco-agent exemplaire
 

Une cantine militante

Bien plus qu’une cantine, le Siplarc et les villes de Bondy et Noisy-le-Sec militent pour une démarche à la fois ambitieuse et responsable, sans augmentation du prix du repas grâce à une maîtrise des coûts et beaucoup de bon sens. Les enfants sont ici placés au cœur des choix de leur alimentation tout en veillant à préserver leur équilibre nutritionnel.
 
Cette initiative émane du projet « fusée » et fait partie du 4ème axe : exemplarité des agents et pour les agents. Elle est aussi la traduction d’une position managériale déjà existante depuis plusieurs années, qui place le bien-être des agents, leurs conditions de travail et leur santé au cœur des réflexions et actions managériales (achats de matériels adaptés, participation des agents aux choix des tenues de travail dans le cadre des marchés publics, expo permanente de photos des agents dans leurs activités au réfectoire…)
Enfin, c’est aussi mettre en place dans une structure de la fonction publique territoriale des actions qui existent déjà dans bon nombre d’entreprises, et notamment dans les startups ou les espaces de co-working.
 

Quelques questions à Emilie TILLY, Directrice Générale Adjointe du SIPLARC…

 
UP’ : Qui est l’initiateur de cette semaine du bien-être au travail dans le département 93 ?
 
Emilie Tilly : L’initiateur de la semaine du bien-être au SIPLARC est le DGS du SIPLARC, Mr Lylian SENECHAL. Il a eu cette idée pour notamment traduire et aller dans le sens de l’ensemble des actions de l’axe des agents, 4ème axe du projet Fusée du SIPLARC visant l’exemplarité.
Je ne sais pas s’il existe d’autres initiatives au niveau du département, mais le directeur a souhaité faire exister une approche managériale déjà existante dans le privé notamment.
 
UP’ : Les mairies des deux villes sont-elles impliquées et comment ? Si oui, que font-elles ou fournissent-elles ? Si non, pourquoi ?
 
ET : Concernant la semaine du bien-être, les villes ne sont pas particulièrement impliquées. En effet, cette semaine fait partie des actions de l’axe AGENT du projet fusée, qui est un axe interne au SIPLARC. Il s’agit-là des agents du SIPLARC. Mais nous serions ravis que cela donne des idées aux villes et qu’elles puissent, à leur échelle, proposer cela à leurs agents !
 
UP’ : A qui s’adresse cette opération de sensibilisation ? Car l’initiative s’appelle « la semaine du bien-être au travail » ; donc, cela ne semble pas concerner les élèves directement ?
 
ET : Effectivement, le projet comporte quatre axes différents. Trois d’entre eux concernent les enfants : la qualité dans l’assiette, la protection de l’environnement et les valeurs éducatives et citoyennes. Le 4ème axe est, comme dit ci-dessus, plus interne et concerne les agents du SIPLARC. Nous avons pensé qu’il était important d’être exemplaire envers les enfants à travers les trois premiers axes, mais aussi auprès des agents du SIPLARC, qui sont ceux qui permettent et permettront la réalisation du projet dans son ensemble.
 
UP’ : En quoi l’implication des agents est-elle si importante ?
 
ET : Produire 10 000 repas par jour, réceptionner les marchandises nécessaires pour cela (3 à 5 tonnes par jour), livrer les 56 sites, et assurer le bon fonctionnement administratif de l’ensemble nécessitent d’avoir une équipe impliquée. Pour la plupart, il s’agit de métiers difficiles avec de réelles contraintes physiques.
Il nous semble donc impératif de donner du sens à leur travail, de chaque jour, remettre le service public au cœur de leur activité. Et c’est aussi cet objectif fédérateur et rassembleur que souhaite viser le projet Fusée.
 
UP’ : Quels rôles jouent-ils dans ce dispositif ? Ont-ils un rôle pédagogique auprès des enfants ? Si oui, quelles formations ont-ils sur le plan nutritionnel ? Ou ont-ils reçu une formation spécifique autre ?
 
ET : Aujourd’hui, nos agents n’ont pas reçu de formation particulière pour cela, mais c’est leurs compétences qui sont mises en avant et utilisées. Nous avons des cuisiniers qui peuvent apprendre beaucoup de choses aux enfants autour des ateliers culinaires, mais nous avons aussi des agents qui ont des compétences d’animateurs pour les visites ou des tests de recettes avec les enfants.
Enfin, il existe différents modules diététiques créés par l’ancienne diététicienne du SIPLARC qui sont toujours proposés, comme les petits déjeuners équilibrés par exemple.
 
UP’ : En quoi consiste votre programme « d’éducation à l’alimentation et aux valeurs citoyennes « ? Qui en a la charge ?
 
ET : Il s’agit de multiplier les actions en directions des enfants. Il existe déjà des actions telles que le concours des menus équilibrés par exemple. Ce concours s’adresse à des classes des écoles de la ville de Noisy-Le-Sec. Les enfants se déplacent au SIPLARC, visitent le site de production, et reçoivent une formation sur l’équilibre alimentaire. Il leur est ensuite demandé de proposer une semaine de menus équilibrés. Ils travaillent sur ce sujet avec leur instit et proposent in fine un menu et une présentation artistique. Pour finir, le meilleur menu est choisi et est proposé lors de la dernière semaine de juin dans toutes les écoles.
Nous souhaitons aussi proposer dès 2020 des ateliers culinaires avec les enfants. De façon globale, nous souhaitons développer nos relations avec les services des villes (restauration, animation) et les directeurs d’écoles et instituteurs pour continuer à proposer des actions et formations pour les enfants. La charge en revient donc au SIPLARC dans ses propositions, mais aussi et surtout aux villes et aux directeurs d’écoles qui doivent nous solliciter.
 
UP’ : En quoi consiste la charte de l’éco-agent exemplaire ?
 
ET : L’objectif de cette charte est d’engager tous les agents du Siplarc, collectivement et individuellement à avoir des gestes, attitudes et habitudes en faveur de la protection de l’environnement. Cela peut être aussi simple que de bien fermer la lumière à chaque fois qu’on quitte un bureau, ou d’éteindre son ordinateur tous les soirs, ou encore d’imprimer moins de documents, et de le faire en mode brouillon si nécessaire. Les exemples peuvent être nombreux, et les idées tout autant. C’est pourquoi ce travail va être mené par Joséphine Jacques-André-Coquin, la Directrice de la qualité et de l’environnement, en concertation avec les agents.
 
UP’ : Vous vous engagez pour « la qualité dans l’assiette ». En quoi cela consiste-t-il ? Qui gère la création de votre « laboratoire d’innovation » ?
 
ET : La qualité dans l’assiette, c’est 30 % de Bio aujourd’hui et 50% en 2020. C’est la mise en place du double choix chaque jour à la rentrée de septembre 2019 avec un menu classique et un menu végétarien. C’est aussi des recettes travaillées par nos cuisiniers, et testées auprès des enfants. S’ils n’apprécient pas ou si le résultat est mitigé, la recette est revue pour être de nouveau proposée aux enfants. C’est la mission du laboratoire d’innovation, principalement géré par Patrice Rolland, le directeur de la production, accompagnés des cuisiniers, en particulier Patrice Torrente.
      
UP’ : Vous voulez également vous engager dans la lutte contre le gaspillage et le respect de l’environnement : comment fonctionnez-vous avec vos fournisseurs ? Avez-vous dû revoir toute votre logistique ?
 
ET : La lutte contre le gaspillage est plutôt travaillée en aval de la production qu’en amont. En effet, nous essayons déjà depuis longtemps d’assurer des commandes au plus proche de nos besoins pour éviter le surplus et maitrisons déjà bien le sujet. Le fonctionnement avec les fournisseurs reste donc le même, et répond aux règles des marchés publics.
 
UP’ : Comment certains ont-ils réagi face à une perte de marché ?
 
ET : La majorité des marchés publics sera passée cette année pour le 1er janvier 2020. Je ne peux donc pas vous répondre pour le moment ! Je peux vous dire par contre, que de façon générale, ils savent que les orientations vers le Bio, les produits de qualité et les produits végétariens seront importantes.
 
UP’ : Souhaitez-vous que cette opération de « communication » devienne pérenne et quotidienne ? Que faudrait-il pour que cela se réalise ?
 
ET : Certaines actions de la semaine du bien être resteront après cette semaine. L’espace convivial pour les pauses restera par exemple, ainsi que le Babyfoot !
Il s’agit de la première édition de la semaine du bien-être, et notre volonté est que d’autres éditions suivent. Notre volonté est aussi que les agents du Siplarc s’approprient cette démarche et la fassent vivre tout au long de l’année au travers de propositions.
 
UP’ : Comment et quels efforts faudrait-il faire pour que cela se développe au niveau national ?
 
ET : Nous sommes un syndicat intercommunal de deux villes du 93, et ne pouvons certainement pas porter de développement au niveau national ! Mais c’est en faisant et en communiquant sur ce type de projet et d’orientation que nous donnerons peut-être aux autres structures publiques l’envie de mettre en place des événements similaires.                           
 
UP’ : Sur quelles autres communes le Siplarc a-t-il des prestations ? Souhaitez-vous développer cette semaine du bien-être au travail sur d’autres villes et départements ?
 
ET : Le Siplarc n’intervient aujourd’hui que sur les communes de Bondy et Noisy-Le-Sec (en dehors de ponctuelles mutualisations comme avec le SIVURESC du Blanc-Mesnil et de Pantin à l’été 2017). En l’état, le Siplarc pourrait proposer ses services à une troisième commune de petite taille (10 000 -20 000 habitants) mais devra envisager de changer de taille pour proposer à plus de communes ou des communes plus importantes.
 
UP’ : Quels sont vos partenaires ?
 
ET : Nos partenaires dans ce projet sont les fournisseurs qui ont souhaité monter avec nous à bord de la fusée ! Ainsi, nous avons eu de généreux dons pour nous accompagner pendant cette semaine : des plateaux de fruits, de fromages, et jusqu’au Babyfoot !
 

Planning de la semaine

Les différents ateliers sont animés par un coach sportif. A cela s’ajoutent d’autre activités/actions, dont certaines d’entre elles émanent des agents via la boite à idées mise en place il y a plusieurs semaines, et validées lors des deux réunions de préparations de cette semaine en présence de la direction générale :
• Mise en place d’un tableau d’échange de savoirs et de connaissances
• Création d’une zone de détente aménagée dans la cour
• Jeux de sociétés mis à disposition
• Musique au travail (dotation d’enceintes)
• Amélioration des repas chaque jour (plateaux de fruits, de fromages…)
 
Certaines de ces actions sont ponctuelles et d’autres seront pérennes, comme l’installation du babyfoot, la création de l’espace de détente ou encore les jeux de sociétés et le tableau d’échanges.
L’objectif est que les agents, avant de partir en vacances, vivent et restent sur de bons souvenirs, afin de revenir avec plaisir au travail à la rentrée.
 
 
 
Photo d’en-tête : ©Maurice Partouche
 

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